11 juil. 2015

Politique ou démocratie chez nous

L'autre soir, j'apprenais à mon épouse qu'elle et moi ne sommes plus de la même province. Né au Congo-Belge dans la Province de Léopoldville, j'avais appartenu à la province du Kwango peu après l'indépendance à l'époque des provincettes. J'ai aussi suivi les tribulations entre Kikwit et Banningville jusqu'à ce que Mobutu a imposé que Bandundu devienne le chef-lieu de la région. Un trou dans ma mémoire, je sais seulement qu'à un moment il y a eu Takizala, puis Bozi comme gouverneur. Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est mon statut de Kwangolais. Que le Kwango ait été un territoire du temps du Congo-Belge, ou district ou encore sous-région, ou comme aujourd'hui de nouveau province, la seule chose qui est restée la même pour moi, c'est mon identité kwangolaise. Je suis kwangolais.
A quoi rime tout ce changement de décor? A une meilleure gouvernance, dit-on. C'est là que la politique porte le soupçon d'être une pratique d'agenda plutôt qu'un service pour le peuple. L'Occident s'est débarrassé de Saddam Hussein et de Kadhafi rien que pour accéder au pétrole et cacher certains secrets inviolables. Il faudrait éviter de réfléchir si l'on veut comprendre quelque chose. Je ne suis pas juriste, encore moins politologue, mais je suis comme beaucoup de compatriotes surpris par la précipitation des événements. Si la division territoriale et le démembrement des provinces sont consignés dans la Constitution depuis 2006, pourquoi a-t-on attendu jusqu'à ce jour pour l'appliquer? Pourtant les décideurs sont des politiciens chevronnés dont les noms sont entendus depuis plus d'une décennie. L'approche de l'élection présidentielle suffit-elle seule à les justifier? Assurément, mais allez-y voir. J'y vois plutôt une complication qu'une simplification des choses. En plus, l'élection des gouverneurs est annoncée non pas par la CENI, mais par le ministère de l'Intérieur. L'autorité doit quand même expliquer ces dysfonctionnements car le peuple a le droit de savoir comment il est dirigé et gouverné. En plus, il faudra installer ces provinces, les construire et les équiper en personnel, en matériels et en infrastructures. Opposants et partisans de la majorité s'entredéchirent pour clarifier leurs positions. A cette allure, l'impasse pointe à l'horizon. J'estime que nos autorités sont assez lucides pour clarifier ces situations et éviter des dérapages.
C'est très différent de ce que j'ai vu ailleurs où j'ai assisté au transfert de pouvoir de Bonn à Berlin. La politique décidément n'est pas pour moi, pauvre littéraire.

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