20 déc. 2016

La violence comme dernier recours

20 décembre 2016. Le dialogue est suspendu, va-t-il reprendre? La donne a changé: le pouvoir a surpris tout le monde en publiant le gouvernement Badibanga peu avant minuit afin d'éviter un vide de pouvoir, dit-on. Les casseroles et les sifflets ont carillonné dès 23h00 la fin du mandat présidente. L'épreuve de force a commencé. L'opposition appelle à la résistance. Des affrontements entre jeunes et polices ont lieu depuis la nuit, et continuent à travers Kinshasa, et d'autres villes du pays. 
Voici un SMS que je viens de recevoir d'une amie: "Mon cher masasi mpila ve bo me losila beto gaz na kati ya lupangu, nzila ya kukawuka pas de circulation." (Mon cher, beaucoup de coups de tirs, ils nous ont lancé du gaz dans la parcelle, la rue est vide, pas de circulation).
Il y a déjà eu des arrestations d'opposants et des jeunes dans différents coins du pays, des enlèvements (au moins un: Gloria de la Lucha), des morts à Butembo, morts liées à cette confusion. Il restera à compter le nombre des morts en fin de journée. L'échec de nos élites politiques est démontré; chaque camp fonce. L'opposition appelle à la résistance pacifique contre des militaires, des policiers et des forces de sécurité férocement armés. Quel triste sort pour ce pays que nous aimons tant! 
Que la paix revienne au plus vite. Que je dis la paix, je dis la paix, comme dirait Claver Jr. Je repense à la définition qu'en a donnée Spinoza: "D'un pays où les citoyens sont terrorisés, on peut seulement dire qu'il n'est pas en guerre, on ne peut pas dire qu'il y a la paix." 

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