1. Je ne suis ni politicien ni opposant ni partisan du régime en place, pour la simple raison que je ne vis pas dans ce pays et que les événements qui s'y passent ne m'atteignent pas directement. Je me définis littéraire et apolitique. La politique est pour moi un enjeu d'obrsevation où se profilent les scénarios de la vie publique; j'essaie de me mettre au-dessus de considérations partisanes tout en restant objectif, critique et judicieux. Quoique j'aie des amis politiciens, je n'aime pas la politique: elle est forcément sale, mensongère, calculatrice et cynique. Regardez bien autour de vous, ils sont tous les mêmes. Même l'ami est transformé en "potentiel" électeur. C'est la règle du métier.
2. Selon la Constitution, la présidence de Mr. Joseph Kabila arrive à terme ce 19 décembre 2016, et il ne peut pas se représenter pour un troisième mandat. Et aux yeux de ses opposants, ce dernier n'a jamais clairement annoncé qu'il ne briguerait pas un troisième terme. Le 19 décembre est prôné comme le jour de la fin du mandat de Mr. Kabila pour l'Opposition et comme un jour comme les autres pour le Pouvoir. En fait, le soleil se lèvera, il se couchera à coup sûr. Que se passera-t-il ce jour-là? Pour les uns, c'est la fin du régime Kabila. Pour les autres, c'est la continuité car Mr. Joseph Kabila restera jusqu'à ce qu'un autre président soit élu. Deux positions difficilement conciliables. C'est ici que la médiation de l'Eglise catholique prend son sens et ses limites. Par l'entremise de la Conférence Episcopale, l'église entend jouer son rôle de bons offices, en facilitant ou rendant possible un dialogue entre les différentes parties de la vie politique. De quelles marges de manoeuvre dispose-t-elle puisque le Pouvoir poursuit son action et l'Opposition dénonce l'imposture? On assiste à un dialogue de sourds.
3. Le Pouvoir a pris ses dispositions en fonction du Dialogue qu'il a tenu en collaboration avec une frange de l'Opposition désunie. Il a mis en action une sorte de feuille de route fixant les élections présidentielles en 2018; ce que récuse l'Opposition argumentant que le Pouvoir qui a eu tort de ne pas organiser en bonne et due forme les élections ne saurait dicter les règles du jeu après la date-buttoir. C'est anti-constitutionnel, clame-t-elle. Les discussions évoluent alors dans les tous les sens. Chacun y va aussi de son commentaire. Les plus partisans des partisans sortent avec un nouveau parti "Kabila Désir", tandis que les autres brandissent les paneaux "Kabila dégage." Deux logiques de l'après-19 décembre se bousculent dans les têtes des pauvres citoyens que nous sommes. Où est alors le bon sens? Le littéraire est perdu. Perdu? Pas vraiment car il sait interprêter les scénarios.
4. Parlant avec un frère qui voudrait se rendre en RDC pour une semaine, j'apprends que les vols retour sur Paris ou Bruxelles sont déjà pleins. Il n'a pas pu obtenir une place pour le retour ni sur SN ni sur Air France. En fait, la peur a envahi beaucoup de citoyens qui ne trouvernot leur salut que dans la fuite. Des familles d'expatriés ou des compatriotes fortunés ont opté de sortir du Congo avant cette date. Que se passera-t-il le 19 décembre? Rien. Les gens resteront terrés chez eux, quitte à suivre les événements à la télévision ou par les on dit. Le Pouvoir a certes placé ses services d'armée, de sécurité et de police en état d'alerte maximum pour museler tout regroupement, sévir contre toute réunion politique, sanctionner tout dérapage sécuritaire, contenir la population et assurer l'ordre sur toute l'étendue du territoire. L'Opposition de son côté tient à faire partir ce régime qu'elle accuse de tous les maux: dictature, amateurisme, mauvaise gestion, pillage des ressources, corruption. Un bras de fer dans ces échanges de discours parfois violents et sans commune mesure! D'autres prédisent une hécatombe car le Pouvoir ne semble vouloir céder à aucune pression intérieure ni extérieure. Certains gardent leur calme quoique l'incertitude plane dans toutes les têtes. Le Pouvoir dispose d'un impressionnant arsenal anti-émeutes et semble donc en mesure de maîtriser la situation... du moins apparemment. Le Dialogue a permis à Mr. Kabila dont l'échéance arrive à terme de rester au pouvoir au-delà de 2017. Rien n'est sûr. Y aura-t-il affrontement? Y aura-t-il dialogue? A quoi riment les négociations que continue l'Eglise catholique? La vérité se révélera ce jour-là.
Mon voeu est qu'il n'y ait pas de sang qui coule, quoi qu'il arrive. Fatal ou fatidique? Seul les jours prochains nous le révèleront.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire