24 déc. 2016

Le cas Frank Diongo

Je suis très peiné et très choqué du sort de Frank Diongo. On ne sait pas trop quel crime il a commis. Arrêté ou enlevé à son domicile il y a quelques jours, il a été déféré à la justice. Et hier déjà, il comparaissait devant le tribunal, inconscient et sur une chaise roulante. On dit qu'il a été cruellement frappé, brutalement torturé et violemment maltraité pour avoir sequestré des agents de l'ordre dans sa résidence. Beaucoup de détails sont publiés dans les médias souvent en fonction de la sensiblité politique de l'informateur.
Dieu seul sait s'il retrouvera jamais l'usage de toutes ses facultés motrices et physiques. La cruauté humaine l'a réduit à un vivant-mort ou mort-vivant. C'est de la clinique Ngaliema qu'il se serait rendu à son procès, sur une chaise roulante et inconscient. Donc complètement handicapé, démoli, diminué mentalement et physiquement. Une justice qui traîne un mort-vivant, sans assistance médicale, devant la barre est-elle encore humaine, démocratique et censée ? Cela ressemble au cas de Moubarak. Que sont devenus ses sequestrés? Que sont devenus ses bourreaux? L'injustice serait de les laisser courir alors qu'ils ont pratiquement tué Diongo. Les sbires démolisseurs doivent être poursuivis par la justice car lumière doit être faite sur les circonstances de son arrestation, de ses tortures et de son état actuel. Ses proches biologiques (et collègues de combat) ont le droit de savoir la vérité:c'est un droit humain élémentaire. S'il faudrait engager des enquêteurs indépendants, il faut le faire. Transparence oblige. Tout le monde s'en sortira la tête haute: que justice soit faite. C'est cela l'état de droit que tout le monde appelle de ses voeux dans ce pays dit démocratique.
Sujet éminemment politique, cas éminemment sensible, me dira-t-on. J'apprends qu'en tant que député de la Lukunga, Frank Diongo devrait en principe bénéficier de son immunité parlementaire. Qu'en a-t-on fait? Ce procès ne saurait-il attendre que le prévenu se rétablisse? Ses électeurs et amis estiment qu'il est un devoir de l'état  de soigner le patient avant de le juger. Ce qui justifie l'ajournement du procès. Ou alors, on est tellement pressé d'en finir avec le prévenu qu'aucun délai n'est autorisé.
Ce qui m'intéresse avant tout, c'est l'homme, sa dignité et ses droits. Peu importent ses tendances politiques!

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