19 déc. 2016

Ma Face-réflexion, ma Face-pensée du dimanche (Declerd Midon)

(Je vous laisse le plaisir de savourer cette belle réflexion de D. Midon. Admirez la finesse de expression et la consistance du propos. K C Mabana)
Sur les réseaux sociaux, les Rd congolais sont passés d’un sentiment d’espoir à l’expression d’une déception sans nom, en passant par la cristallisation de l’idée exprimée par la frange la plus extrême de ceux-ci : la « libération » par la lutte armée. Le dénouement, heureux ou malheureux, c’est selon, du dialogue dit de la CENCO est le fruit d’un malentendu concernant « le respect de la constitution » et, l’idée sous jacente d’une captation de l’Etat par des intérêts privés voire maffieux.
Tout est question de principe. La réalité est têtue : le respect de la constitution passe par la disqualification de l’idée que les fossoyeurs de cette même constitution soient récompensés. Par ailleurs, Le régime qui relève de cette logique est celui de l’intérim du président du sénat.
Dire comme Kodjo que le sénat était hors mandature depuis longtemps, c’est ignorer que le droit organise le régime de la responsabilité des différents acteurs politiques. Ils sont exonérés de leur responsabilité par le biais de la force majeure, du cas fortuit et des circonstances indépendantes de la volonté des concernés. Le Président de la république ne peut en exciper, le sénat si.
  • Alter Africa
L’Afrique entière s‘était réjouie des résultats de l’élection présidentielle en Gambie. Le volte face de Yaya Jammeh ne fait malheureusement que conforter l’idée que les forces de la régression doivent rencontrer l’opposition la plus déterminée qui soit de la part des forces progressistes.
Comme la plupart des africanistes, j’exprime l’idée que les régimes issus des élections en Afrique de l’Ouest doivent, au besoin par la force, installer le président élu au palais présidentiel. Par la suite, l’Afrique doit installer, au niveau de l’UA, un observatoire des dérives dictatoriales. Pour prévenir.
En France, le Front national, pas que, prône de sortir de l’Union européenne pour influer sur la mondialisation ou y échapper. Erreur ! La mondialisation, tu en profites seulement quand tu l’acceptes et la comprends. Mais le rattrapage des pays asiatiques enseigne qu’au début, des mesures protectionnistes sont sinon nécessaires, du moins indispensables. Après il faut un mix entre mesures protectionnistes et non. Tout est question de niveau de développement. De ce point de vue, ni la France ni aucun pays de l’OCDE n’est à plaindre.
En France comme en Europe, la dénonciation de la mondialisation conduit à voter pour les extrêmes. Mais, le peuple n’est pas à blâmer. La mondialisation est comme le monstre de Frankenstein : elle a échappé à ses architectes.
Aussi, la reprise en mains du processus passe par la vulgarisation des mécanismes de la mondialisation dans ce qu’elle a d’ontologique et non dans ses effets. Alors, les institutions et les normes de régulation de cette mondialisation pourront générer un discours responsable.

Bon dimanche à tous.

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