Ma Viviane, c'est ma mère. Il n'y a pas une meilleure façon de la présenter. Elles étaient liées depuis le temps de l'école. Elles se sont ensuite toutes les deux mariées dans ma famille paternelle. Ce n'est pas coïncidence, mais vie. Ma Viviane se conduisait comme une aînée pour maman. Et même nous les enfants avons grandi ensemble: à Kimbau Roger était mon condisciple tout comme Amparine l'était avec Béatrice. Nos parents nous ont éduqués dans sens d'amour sans partage!
Combien de fois sur le court chemin qui séparait ma maison de l'école, je me suis arrêté chez les Ndandu pour un repas, une conversation ou ou juste pour le plaisir de les voir? Laissez moi révéler que c'est dans cette famille qu'élève de cinquième primaire, je serai la main de l'abbé Firmin Kilunga pour la première fois. C'était en 1968. C'est l'époque où le petit Charles amusait la galerie par une sincerité défiant l'honnête:
- Mama, mama katumi yalomba mungwa?
- Lo, mwana, mungwa wa kuki.
Et le petit Charles dans son innocence angélique de sortir avec un fond de sel gardé dans une bouteille, ne comprenant pas que maman préservait ce fond pour leur propre besoin. Et papa comme maman Ndandu s'amusaient à raconter ces gestes aux autres parents. J'ai entendu cela en 69, et je m'en souviens encore.
De Kimbau la famille s'est déplacée à Kibengele avant de nous rejoindre à Mutoni via Kimwela Kasu, Kabengo. Nos parents sont restés très proches dans la joie comme dans le malheur. Comme Sainte Marie, Ma Viviane a gardé tout cela dans son coeur. La présence discrète de cette ancienne enseignante de l'école ménagère a été d'une grande efficacité dans notre éducation. Merci Ma Viviane de nous avoir tant édifiés! Je ne me souviens pas d'avoir une seule fois vu Papa ou Maman Ndandu fâchés. Quelle générosité! Quelle disponibilité à aider! Quel sens d'amour et de partage! Quelle piété!
Ma dernière rencontre avec Ma Viviane date du 6 août 2014, où je suis passé leur rendre visite. Maman était déjà malade, sortie plusieurs fois du coma, survivante. La mort, on peut le dire, est pour elle une délivrance. Cette année, je prévoyais d'y aller avec Charles qui s'est pointé à Kinshasa trois ou quatre jours avant mon départ. Mais la rencontre n'a pas eu lieu, faute de communication et d'organisation. Soit.
Wenda mboti Ma Viviana. Twakuzika buna bwa mboti mama!
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