27 déc. 2023

Adieu Pius Ngandu Nkashama

Le monde littéraire congolais et africain vient de perdre un de ses représentants les plus éminents. L'écrivain et critique littéraire Pius Ngandu Nkashama a tiré sa révérence ce 19 décembre 23. Le lieu ne m'est pas encore connu. J'assume que c'est aux Etats-Unis. Comme à mon habitude, je donne une note strictement personnelle à mes éloges.

Ngandu Nkashama est apparu et s'est imposé dans mon univers littéraire personnel comme un chercheur solide et un écrivain prolifique.  Je le connaissais très vaguement par des amis étudiants et par des actes de colloque alors qu'il prestait à l'Unaza Lubumbashi. Je l'ai mieux connu lorsque je faisais mes études de lettres à Fribourg entre 1987 - 97. J'ai été très impressionné par la régularité de ses publications avec L'Harmattan.  A l'époque, il venait de s'installer en France. Pour avoir travaillé au Zaïre, en Algérie, en France, et plus tard aux Etats-Unis, Ngandu Nkashama constitue à lui seul une référence de premiere main en ce qui concerne les conditions de vie d'un intellectuel d'Afrique francophone dans son propre pays comme à l'étranger. Il a subi toutes les persécutions qu'affrontent les écrivains et intellectuels africains. Dans Les corps glorieux des mots et des êtres, V. Y. Mudimbe évoque une grave injustice commise par l'état zaïrois à l'égard de Pius Ngandu: il a été arrêté et emprisonné pour avoir dénoncé les méfaits de la dictature de Mobutu. Une fois libéré, il a choisi le chemin de l'exil à la fois pour assurer sa survie et poursuivre son combat. Son parcours académique est des plus remarquables. 

Bien que nous ayons communiqué par emails, je ne l'ai rencontré qu'une seule fois. C'était en 1991 à Fribourg alors qu'il présentait un ouvrage consacré à la littérature africaine produit en collaboration avec la BCU Lausanne. Il a commencé par saluer l'Alma Mater de Georges Ngal et Valentin Kimoni, critiques littéraires de reférence. Ce jour-là, il a révélé une vérité que je ne savais pas à propos des écrivains africains: "Aucun écrivain ne se présente dans son passeport sous le titre d'écrivain." L'écrivain africain est médecin, avocat, professeur, diplomate, historien, ingenieur, etc. Comme pour dire que c'est un métier méprisé. J'avais espéré le rencontrer à Limoges lors du congrès des professeurs de francais en 200?, mais il avait quitté Limoges tout de suite après son exposé. Pius Ngandu est à mon avis un des plus grands critiques de la littérature africaine. J'ai beaucoup recouru à ses écrits pour assurer l'ossature de certains de mes articles. C'est donc sans hésiter que j'ai rédigé dans DAB une entrée en son honneur:  "Nkashama, Pius Ngandu", in Dictionary of African Biography. Trans. Desmond Hosford. Ed. Emmanuel K. Ayeampong & Henry L. Gates. Vol. 4. New York: Oxford UP, 2012: 479-81. Il est décédé à Bâton Rouge, Louisiana, ce 19 décembre 2023. 

Sincères condoléances à sa famille biologique et à la communauté de l'African Literature Association et à toutes les institutions savantes dont il était membre. Que son âme repose en paix!



24 déc. 2023

Adieu Pius Ngandu Nkashama (1946-2023)

De : Daniel Mouchard <daniel.mouchard@sorbonne-nouvelle.fr>
Date: ven. 22 déc. 2023 à 09:43
Subject: [personnel] Décès de Pius Ngandu Nkashama
To: personnel <personnel@listes.univ-paris3.fr>


Chères et chers collègues,

J'ai la grande tristesse de vous annoncer le décès de notre collègue Pius Ngandu Nkashama, survenu le 19 décembre 2023. 

Pius Ngandu Nkashama fit ses études à l’université Lovanium en République Démocratique du Congo, enseigna à l’université du Zaïre jusqu’en 1980 avant de présenter sa thèse d’Etat en Lettres et Sciences humaines à l’université de Strasbourg en 1981. Sa trajectoire universitaire, scientifique et enseignante le mènera à Annaba en Algérie, puis à Limoges avant son arrivée et sa titularisation à la Sorbonne Nouvelle en 1998. Il fut maître de conférences au sein du département de Littérature Générale et Comparée de 1998 à 2007, date de son départ à la retraite. Dès 2000, il enseigna au sein de l’université d’Etat de Louisiane à Bâton Rouge. A sa retraite en 2007, il s’y installa définitivement et y poursuivit sa carrière universitaire. Pius Ngandu Nkashama était un chercheur reconnu et un écrivain talentueux, auteur de plus d’une dizaine de romans, de pièces de théâtre et de poèmes. Essayiste et critique littéraire, il a publié des dictionnaires, des études critiques et anthologies sur les littératures francophones. Ses collègues gardent le souvenir de son érudition et de son affabilité.

 Au nom de la Sorbonne Nouvelle, et en mon nom personnel, j'exprime toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches. 

Très cordialement,



-- 
Daniel Mouchard
Président 
Université Sorbonne Nouvelle 


 

22 déc. 2023

Elections RDC du 20-21.12.2023


22 décembre 2023. Une vidéo circule où l'on voit une dame congolaise, candidate député national, lapidée, frappée et mise à poil par des malfrats qui parlent tshiluba appuyés par un commentaire en lingala, pour avoir voté Moïse Katumbi comme président de la république. C'est cela son crime dans un fief largement acquis à Félix Tshisekedi. Elections libres, inclusives et transparentes? C'est insoutenable, inhumain et sauvage. Venez encore me parler de démocratie. Quelle dignité ce tribalisme accorde-t-il à la maman congolaise? Je suis presque tombé des nues lorsque j'ai vu cette vidéo. Quelle humiliation! Personne n'est allé à son secours, personne ne sera poursuivi pour ce crime. Il y a totale absence de l'autorité de l'état et non-assistance à personne en danger. Où va notre pays avec une intolérance inacceptable en ce 21e siècle? Honte à nous! Nous ne comprenons pas que la vie d'une nation se construit sur le consensus fondamental de la tolérance et du souci de vivre ensemble en dépit de la diversité tribale, religieuse, culturelle ou idéologique. Et vivre ensembe signifie accepter l'autre avec/dans sa différence. La RDC appartient à tous, et chacun a le droit d'exprimer librement son opinion, son choix sans être agressé ni molesté par ses compatriotes. C'est cela la tolérance. Je proteste au nom du resptect de la femme.

Les élections sont le socle de la démocratie occidentale, pas africaine. Je pèse bien mes mots. Les lecteurs de ce blog savent ce que je pense de la démocratie en Afrique. La démocratie a été, est et restera héllène. Souvenez-vous de la phrase de Lumumba: "Que quelqu'un avec 12 voix puisse forme un parti majoritaire contre la volonté du peuple. Ca n'existe pas, Monsieur". Je cite cela de mémoire. Déjà en 1960, à l'occasion des élections pourtant les mieux organisées jusqu'à ce jour, Lumumba se plaignait des manipulations politiciennnes de Kasavubu. Puis on a eu les élections présidentielles du parti unique avec un candidat sans opposant avec 100% ou 98%. Les élections des CENI de Malu-Malu (2006), Ngoyi Mulumba (2011) et Nangaa (2018) n'ont jamais réflété la volonté du peuple. Le vainqueur de 2018 a réclamé la vérité des urnes sans être entendu. La CENI de Kadima (2023) a offert un spectacle inédit dans l'histoire des élections avec des irrégularités et incidents innombrables. Hier, son vice-président se félicitait qu'ils seraient en mesure de publier les résultats deux jours après les votes alors même que tous les bureaux n'avaient pas encore effectué les dépouillements. Ma question spontanée: quels résultats serait-il prêt à publier? No comments. 

Je suis d'avis que les circonstances n'étaient pas réunies pour faire ces élections. Il aurait fallu d'abord pacifier le pays. C'est mon opinion. Et pour preuve, nous apprenons qu'il y a en ce moment-même des combats qui se déroulent à l'Est, et que le M23 étend son invasion territoriale. L'option de laisser les territoires occupés sans voter ouvre la voie à une balkanisation qui ne dit plus son nom. Les citoyens de ces territoires n'ayant voté ni le président, ni les députés ni leurs conseillers communaux, sont d'office mis de côté et pourraient ne pas se reconnaître dans ces élections effectuées sans eux. Ils ont été écartés de fait et pourraient brandir ce prétexte pour se séparer du pays. L'occasion est propice pour les occupants de peupler d'étrangers les territoires, d'y établir leur propre administration comme ils le font déjà et de se détacher du pays. Cette opinion n'est que mienne, et je l'assume. Je n'ai aucune autorité pour l'assumer politiquement, car je suis apolitique par choix. Alea iacta est.


21 déc. 2023

Élections transparentes?

21 décembre 23. La confusion est totale. Vote il y a eu. Vote il y a encore. Certains bureaux n'ont pas reçu les kits électoraux avec des électeurs et candidats bloqués ou abandonnés à leur triste sort. Arrestation des politiciens attrapés avec des milliers de bulletins déjà remplis. Incendies ici et là des bureaux de vote. Machines à voter défectueuses. Destruction des machines à voter. Refus d'accès aux observateurs à certains sites d'élection. Falsification et bourrage des urnes.  Dysfonctionnement logistique. Proclamation provisoire des résultats donnant le président sortant massivement vainqueur. Certitude totale de la réélection pour les caciques. On a tout entendu, on a tout vu, on a tout vécu. Voilà où nous en sommes. Mais ce spectacle, c'est du jamais vu. À Dilolo, à Mbujimayi, à Lubumbashi, à Kenge, Bukavu, Beni, etc., des incidents ont été signalés. Alors que les résultats se proclament déjà dans certains centres, il y a des candidats qui attendent encore l'arrivée des kits aux sites d'election. De l'incertitude persistante jusqu'à la tenue de ces élections, l'opinion a noté un amateurisme flagrant de la part des organisateurs.D'aucuns vous diront que ce désordre a été sciemment orchestré afin d'imposer des résultats truqués. Tout le monde évoque n'importe quoi. 

La CENI a promis, dans un communiqué officiel (?), de résoudre tous les problèmes, voire de sanctionner certains inciviques. Une tentative de redonner crédibilité à un scrutin irrégulier dont semble-t-il les résultats sont déjà connus. Avant même la publication des résultats, certains candidats exigent une réorganisation. Les observateurs religieux viennent de publier un rapport faisant état de plusieurs irrégularités tout en proposant desrecommandations pour apaiser les tensions et crédibiliser le scrutin en permettant à chaque citoyen d'élire le candidat de son choix. Des désordres ont éclaté, éclateront encore j'en suis sûr. Transparentes? Il faut oublier. Démocratie? Il faut également oublier. Rendez ce concept à leurs créateurs hellènes.  Politica, politica, mani pulite! 

19 déc. 2023

Bénédiction hors-liturgie des couples de même sexe

Tollé  général: la Vatican autorise la bénédiction hors-liturgie des couples homosexuels.  Voilà en substance la réforme sociale attendue et longtemps annoncée par les modernistes du Vatican. C'est désormais officiel.

Après l'ultra-conservateur allemand Ratzinger, le Pape argentin Borgoglio s'est présenté comme un ultra-progressiste. Ce dont on se doutait depuis des années est devenu réalité aujourd'hui.  Après les scandales de pédophilie, on aurait plutôt attendu une libéralisation du célibat sacerdotal. Mais priorité a été accordée à l'intégration des femmes et laïcs dans différents dicastères romains. Aujourd'hui c'est autour des hommes et femmes vivant en homo-couple de voir leur sort officiellement reconnu, voire résolu, par le Vatican. L'autre jour Ibangu m'a demandé si le Pape François était un homosexuel. Surpris, je voulais savoir d'où elle tenait cette info. Je ne sais plus quelle réponse elle m'a donnée. Un ami prêtre m'a tout de suite écrit ce qui suit: "Je me demande si lui-même n'est pas dans ce lot. Ou bien alors il a peur des mafiosi concernés." Par-ci par-là, sans y croire, je lisais des articles, je suivais des vidéos, présentant un côté satanique du pape. Je les banalisais comme des attaques perpétrées par des traditionalistes antipapistes. Mais aujourd'hui la boucle s'est bouclée. Un point de non-retour a été franchi. Au lieu de servir de refuge de purification aux perversités humaines,  l'église catholique s'ouvre au monde débridé et encourage les excentriques. 

Loin de moi l'idée de dénigrer nos frères et sœurs qui affichent leur différence ni de remettre en question l'infaillibilité du Saint Père, je m'interroge sur la signification et la motivation profondes de cette grave décision. Bénédiction hors-liturgie, ça signifie quoi? Qui administre cette bénédiction? Un prêtre ou un diacre ou n'importe quel catholique jugé idoine? Je comprends que cette bénédiction ne figurera jamais dans le manuel des Bénédictions de l'église catholique. Si c'est le cas, alors c'est une atteinte grave aux dogmes magistraux de l'église. Au niveau doctrinal, le mariage homosexuel est un mariage contre-nature. On rétorquera qu'il ne s'agit pas de mariage, mais d'union. Je n'y vois pas de différence fondamentale dès qu'il y a bénédiction. L'église catholique ouvre grande la voie à l'officialisation des mariages-gay. Le noeud ouvert va vite se refermer à la suite des puissants lobbies d'influence. Une victoire historique du modernisme. Un énorme camouflet aux conservateurs de l'église une, sainte, catholique et apostolique. La Loi du Christ du P. Häring ne vaut plus la peine d'être analysée. Encore moins St Thomas d'Aquin. Et dire que ledit Häring s'était jadis attiré la colère des canonistes sur ses positions en matière de sexualité. Cette entorse va donner sans aucun doute lieu à une grave crise qui marquera peut-être la fin de ce pontificat. Comme toujours, je me trompe lorsque je réagis à chaud.

Voyons voir comment la majorité des catholiques - ecclésiastiques et laïcs - vont réagir face à cette décision qui met l'église au milieu du village homosexuel. Que dis-je? Du village tout court car aucun village n'a jamais été identifié comme tel. Je suis peut-être rétrograde et anachronique au vu des tendances modernistes qui secouent l'église traditionnelle. Tout en comprenant les homo et lesbiennes, je garde ma sensibilité et ma solidarité à leur égard, mais je ne suis pas prêt, sous n'importe quel prétexte, à assister à une bénédiction hors-liturgie. Ce discours et cette prise de position n'engagent que moi.

18 déc. 2023

Elections, y aura ?

Pas de doute. Il y aura élections ce 20 décembre. La CENI y croit et continue de le faire croire. Les voix qui se sont élevées contre elle se sont tues. Seront elles transparentes? Tout le monde pourra voter même avec des cartes d'enrôlement illisibles? On recourra aux empreintes digitales. Tout est mis en œuvre pour que les résultats soient affichés dans le délai programmé. D'aucuns parlent de mascarades. La CENI et la RDC sont à la croisée des chemins. 

Comme toujours, le littéraire que je prétends être aime recourir à sa base électorale. Je suis sérieux. Je dispose d'une base électorale et empocherai une indemnité mensuelle de 21 000 USD. Je crois à ma victoire sinon je me serais pas présenté.  A ma base de Kenge, les descentes des candidats sont de deux catégories: les pro-régime ont droit à La Tribune; tous les autres - moi y compris quoique indépendant -prêchent n'importe où. Mr Fayulu s'est retrouvé au désert drainant une foule incroyablement immense. Mr Mbemba a prêché  à ses potentiels électeurs depuis sa résidence. Pendant ce temps il paraît que l'accès à La Tribune était bloqué par six bus Transco. Mr Katumbi n'y est pas allé pour des raisons de sécurité: des malfrats auraient été payés pour jeter des pierres à son cortège si jamais il osait s'y rendre. Je ne reprends que ce que j'ai appris par mon micro baladeur. Le président sortant était attendu ce dimanche mais je n'ai pas eu d'échos. Un podium a été installé sur le terrain vide d'un stade hypothétique qui n'a jamais vu le jour mais pour lequel d'énormes fonds avaient été décaissés... autrefois. Ma mémoire n'est pas courte. Trente ans se sont écoulés entre-temps. Aux dernières nouvelles, le président candidat à sa propre succession sur un bilan excessivement positif (selon un prof de chimie à l'Unikin) est passé à Kenge autour de 22h sans vraiment communier avec la population mobilisée par Mr Mboso et consorts. Et dire que les autorités provinciales avaient demandé aux églises de programmer leurs cultes le samedi soir. La fièvre des élections est à son comble, et les commentaires vont dans tous les sens. 

Quelles que soient les circonstances, les élections auront lieu et les résultats seront proclamés en bonne et due forme. Le défi est lancé. N'osez surtout pas poser des questions ni réfléchir sinon vous serez taxé d'apatride ou d'anti-patriote. Les élections ont été programmées, elles auront lieu contre vents et marées. C'est le message que martèle  la CENI, en dépit d'un manque criant de logistique. Scénario coup de force! L'opposition crie déjà au scandale et dénonce déjà des fraudes massives. Attendons voir. Élections, y aura? Sauf si Dieu en dispose autrement, dit-on. 

13 déc. 2023

Happy Birthday to Mr Bwangi

12 December 2023. Happy Birthday Mr Clement Bwangi. May the Lord bless you. Health, peace and happiness in abundance.

Doyen de l'Humanité, soyez heureux en ce jour béni. Posse l'Eternel spécialement veiller sur vous et vous combler de ses grâces et bénédictions.X

10 déc. 2023

Élections congolaises

Je suis d'assez près les meandres des élections rdcongolaises.  Assez près c'est peut-être trop dire. Je suis les élections. Hier j'ai regardé une interview de Mr Moïse Katumbi prouvant sa nationalité congolaise. Il n'a pas réagi à la polémique du candidat Tshiani mais a préféré s'en tenir à l'acceptation de sa candidature par la Cour constitutionnelle. Il a montré ses différents passeports congolais, lançant un défi d'en renier l'authenticité à ses détracteurs actuels qui ont pourtant effectué des voyages à l'étranger dans son avion. En ce moment-là il était congolais. Il a même montré un visa zambien dans un de ses  passeports congolais. Combattu par ceux qui ont peur de lui, il se dit victime d'une campagne d'intoxication pour des motifs politiciens. C'est de bonne guerre en temps de campagne que de vilipender l'adversaire. À chacun de croire à sa vérité ou à ce qu'il croit être la vérité. 

Venons-en à la vidéo qui circule dans les réseaux sociaux. J'ai testé le formulaire I-94 qui le donnait comme étant zambien. Comment le numéro a été obtenu reste un secret (de polichinelles). Le même numéro fonctionne aussi avec la nationalité congolaise alors que ça ne passe pas avec d'autres nationalités. Comme je n'ai pas été récemment aux États-Unis, j'ai vérifié le dernier passage de mes enfants. Leurs renseignements d'arrivée et de sortie enregistrés à Miami y figurent. Perfetto! Mr Katumbi affirme avoir toujours voyagé avec un pass congolais. La cour a déjà tranché sur cette question. Trêve de révisionnisme. Que cessent alors les spéculations infondées et que lui soit reconnu le droit de faire paisiblement sa campagne dans les mêmes conditions que les autres candidats. Je ne suis pas katumbiste, loin de là. Le bon sens prévaudra au nom de la justice et de la vérité. Que le peuple congolais élise souverainement et en toute transparence son président, ses députés et ses conseillers municipaux. 


7 déc. 2023

Logique du fait accompli

L'autre jour, discutant avec un collègue de la suite des élections après une propagande tendue, ce collègue m'a surpris en soutenant la logique du fait accompli. Selon lui, ce que le cardinal Ambongo était sur le chantier, mais ne l'est plus. Comment expliquer qu'à deux semaines du jour J les dispositions du matériel ne soient pas encore mises en place. Impossible n'est congolais: du déjà vu. Les élections auront bel et bien lieu, mais ne demandez pas comment. Plusieurs scenarios sont prévisibles. Si le matériel (bulletin, machine à voter, etc.) n'arrive pas dans tous les bureaux de vote - c'est le scénario le plus probable au vu de la situation actuelle - les élections peuvent être reportées à plus tard comme elles peuvent avoir lieu sur une base proportionnelle. Confusion totale: des résultats seront proclamés qui réfleteront la volonté d'une partie des électeurs. Le principe de la pars pro toto fonctionnera à merveille, et la Cour constitutionnelle les validera. A ce niveau réside le danger d'avoir des listes pré-établies par la commission en charge. Si le matériel arrive à temps, quoiqu'il soit impossible de le déployer dans tous les territoires congolais, les élections auront lieu qui répondront aux choix des populations. Du moins sur papier. Les laboratoires des partis au pouvoir et ceux de l'opposition s'empoigneront au niveau de la commission électorale et de la cour constitutionnelle. L'effort de la Ceni doit converger vers une transparence du processus électoral. Et cela constitue un défi. Un code de bonne conduite doit être mis en place pour que les résultats ne soient pas contestés. Autrement dit, sans accord sur le ficher électoral, n'importe quel scenario pourvu que les résultats soient proclamés.

Les opposants sceptiques soutiennent que Monsieur Tshisekedi, conscient de l'opacité du processus électoral, ferait le forcing pour que des résultats soient proclamés en sa faveur. Ils soupçonnent l'existence d'un plan de réélection programmée rien qu'à voir la composition tribale des institutions responsables de ces élections. De son côté, Monsieur Katumbi affronte un sérieux problème de nationalité qui le disqualifierait naturellement.  Des déclarations de ses détracteurs comme des vidéos circulent dans les réseaux sociaux, qui le présentent comme étant détenteur d'un passeport zambien. Dénonçant une chasse au sorcier, ses supporters crient au scandale, à l'intoxication et à la manipulation. Monsieur Martin Fayulu quant à lui se bat pour refaire son exploit de 2018, mais il  a besoin de s'allier quelques poids lourds pour booster l'électorat en sa faveur. D'autres sans désespérer font cavalier seuls... jusqu'au jour J. Quoi qu'il en soit, les observateurs les plus perspicaces restent sur un soupçon du fait accompli car ils ne s'imaginent pas comment des élections pourraient se tenir convenablement dans les conditions actuelles. Ce qui se dit des présidentielles pourrait autant se dire des législatives et des municipales. Un candidat député a retiré sa candidature par manque de foi dans le processus et du fait que son parti ne lui a pas accordé le soutien financier promis. Le doute, quoique balayé par les organisateurs du scrutin, persiste dans certains esprits. Les pessimistes prévoient des troubles, voire une guerre civile. D'autres redoutent l'éclatement du pays à l'issue de ces élections en cas de fraudes électorales. Que Dieu nous épargne ce malheur. L'inattendu attendu se profile au coin de la rue. Logique du fait accompli! 

3 déc. 2023

Ibangu & Mukawa @17

Dec 3, 2006-23. 17 years since the twins brother and sister Mabana were born. Let us give thanks to the Almighty for his blessings and marvels in their lives. May the Lord be greatly celebrated and glorified for the happiness, the health, the fresh air and the love they enjoy since they were born. So be it as long as they live.

Ce dimanche-là, entre 17h40 et 16h00 sont nés Ibangu et Mukawa à deux minutes d'intervalle. J'étais surpris de m'entendre appelé Daddy par les infirmières qui menaient les enfants vers la salle des couveuses. Une unité des soins intensifs spécialement équipée pour les nouveaux-nés. Cet instant est gravé à jamais dans mon cœur. Mama Mapasa les vit plus tard. Un moment d'intense émotion il y a 17 ans. Gloire et louange à l'Eternel. 

Ngindu na mono nionso kele yna Nzambi, na bibuti ti bampangi, na banduku na beto yonso yina sadisaka Beto na kusansa Madeleine-Chrystelle Ibangu ti Claver Mukawa. Lukumu na Mfumu Nzambi sambu na mambote ti lutondo ya bana ke mona na luzingu na bo. Mvula kumi na nsambwadi me luta. Ntonda na Nzambi.  Mambote yina tu kiese ti like sa ti ngolo ti mayele ti ngangu kufuluka na kati ya ntima na bo. 

Amen Amen Alleluia. 

2 déc. 2023

Tuer, tuer, tuer

J'en suis vraiment à me demander ce qu'est la nature de l'homme. Homo homini lupus, disait-on jadis. Je n'y croyais pas ou ne prenais jamais cela au sérieux. Naïf que j'étais. J'oubliais que la guerre faisait partie des attributs fondamentaux de l'homme. Le héros romain était célébré à l'Arc de Triomphe pour avoir tué un nombre important d'ennemis. Aujourd'hui les soldats revenant de la guerre sont accueillis en héros nationaux. Tout comme ceux qui meurent au front. Réfléchissons un peu. Tu tues, tu es célèbre. Tu ne tues pas, on t'ignore. Le tueur à froid est respecté. L'assassin est adulé, couvert de prix, récompensé après avoir provoqué un genocide qu'il a réussi à camoufler. L'envahisseur mène des affaires lucratives après avoir tué le chef, trop encombrant de la manne pétrolière. On tue pour occuper la propriété du voisin. On tue, on tue, on tue aveuglément. Souvent on mentionne vieillards, femmes enceintes ou enfants comme si les autres tués au front ou par bombardement méritaient naturellement la mort. Aberrant. Le puissant prend la terre du voisin qu'il convoite sans qu'il y ait une résistance musclée des autres. La tuerie continue. Des avions, des portes-avions, des bateaux de guerres, des armes chimiques ou de destruction massive comme des machettes sont mis à profit pour tuer, tuer, tuer le plus de gens possibles. l'industrie des armes prospère comme jamais auparavant...  Il faut la guerre pour vendre les armes. S'il n'y en a pas, on la provoque. On doit s'enrichir en tuant. Sommes-nous encore des hommes?  En fait, il faut tuer pour être respecté. La paix n'est en réalité qu'une trêve temporaire dans l'histoire belliqueuse des nations. Les pays voisins se craignent et se respectent parce qu'ils se sont tués quoique les plus forts demeurent toujours forts, donc menaçants et intimidants. On respecte l'autre lorsque son arsenal à tuer est puissant. L'être humain est-il naturellement un prédateur, un tueur en série ou quoi? Les exemples sont légion. Les Russes ont occupé la Crimée de force; ils continuent de bombarder l'Ukraine depuis plus d'une année... on ne sait pas trop quand ni comment ça finira. Hier je lisais que l'effectif de la machine à tuer russe serait augmenté de 15%. Au lieu d'investir dans les infrastructures de base et d'épanouissement humain, des milliards sont affectés à la tuerie. L'Est de la RDC est devenue une poudrière. On parle de millions de morts sans que la communauté internationale s'en émeuve. Soutenus par des grandes puissances, les voisins ougandais, rwandais ou burundais dans une moindre mesure, tuent pour piller les richesses naturelles et minières de la RDC. Ils bâtissent leur prospérité économique sur le sang des Congolais. Des centaines de milices et groupes rebelles y sèment l'insécurité et la mort avec une cruauté inouïe. Complice, la communauté internationale se tait, voire protège les tueurs. Tuer, tuer, tuer pour envahir et occuper la terre du voisin. Tel est le slogan. La mort naturelle s'éloigne de nos esprits. À peine la trêve terminée entre Israel et Hamas que les bombardements reprennent avec rage et intensité. Dans quel but? Tuer aveuglément. La soif de tuer est inextinguible. N'y a-t-il pas lieu de favoriser la paix durable plutôt que d'accroître la haine séculaire qui oppose ces peuples? Tuer, tuer, tuer, ça ne peut pas attendre. Il faut vite achever la boucherie commencée. Crime contre l'humanité pour les faibles. Les maîtres des gangs internationaux sont tranquilles dans leurs coins, peaufinant leurs épées à mille lames. Tout ça pour tuer d'autres hommes. Tuer, tuer, tuer. Regardez autour de vous: le criminel n'est pas forcément un étranger ni loin de vous. Les raisons de tuer sont multiples. Silence, on tue.  Ta gueule, fils de ..., on tue en silence. On est saint au ciel. Carnage, massacre, hécatombe, cruauté sanguinaire, tuerie, boucherie, etc. Autant de réalités meurtrières ou criminelles qui se dressent dans la vie quotidienne, si cela pourrait encore s'appeler vie.  Que reste-t-il de l'humain? Coq-à-l'âne! 

1 déc. 2023

Writen after meeting Henry Lopes in Guadeloupe

HENRI LOPES (12 September 1937-November 4, 2023)

Henri Lopes was born in Leopoldville on September 12, 1937. He is a Mulatto through his mother and defines himself as a “Sans Identité Fixe” (i.e. Without Stable Identity). He spent his childhood in Brazzaville where he attended school before moving to Bangui and Nantes. At Paris-Sorbonne he completed a MA in History. He taught there for two years before coming back to the Congo in 1965. Once back to his country he taught at the Ecole Normale Supérieure in Brazzaville. He was appointed as National Director of Education, he then became Minister of the same department. He was Prime Minister from 1973 to 1976, Finance Minister from 1977 to 1980. After that he worked for sixteen years as Deputy Director, then Director General of UNESCO in Paris. Since 1998 he is Ambassador of the Republic of Congo to France and presently to the Vatican as well.

Lopes’ literary career started in 1966 with a collection of poetry, but he soon after opted to write prose. His topics are inspired by the ordinary life of modern African society such as: dictatorship, illegal enrichment of leaders and elite, corruption, misery of mass. He records situations varying from the desperate poor or smart prostitute to the inhumane tyrant. The aim of the writer is to moralize what he thinks to be a decadent society. Tribaliks: Contemporary Congolese Stories (1971) present eight novellas describing society and individuals. For it he won the Grand Prix Littéraire d’Afrique noire in 1972. 

Nouvelle Romance (1976) is a novel more related to the condition of the woman. Though the perspective is not feministic, one feels some sympathy towards women. Sans Tam-Tam (1977) can be seen as an attempt to de-colonize the mind. Pleurer-Rire (1982) translated as The Laughing Cry: An African Cock and Bull Story (1987) describes the abusive rule of President Bwaka Mabé na Saccadé who came to power by putsch. 

Le Chercheur d’Afriques (1990) is the story of André Leclerc, a young Mulatto student whose father – a former colonial agent in Africa – lives in Nantes, former center of slavery. He sees Africa from a special viewpoint. In Sur l’Autre Rive (1992) the narrator is the writer himself in the skin of a female artist. A young Congolese immigrates to Guadeloupe and presents herself as a Caribbean artist. The Lily and the Blazing, 1997 tells the life of the Mulatto community across the boarders of the Congo River. Dossier classé (2002) is of the same inspiration. Lopès recently published an autobiographical essay: Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois. Simples discours (2003), fully opened to the dialogue of cultures.

Henri Lopes has received many prominent awards such as the Francophonia Prize of the French Academy and many international distinctions. He is a member of the High Council of Francophonie, and since 1999 a member of Conseil Supérieur of French Language. As a francophone writer and diplomat he is convinced that French unites Africans and has become an African language.

His attachment to the Americas is sometimes used by his political opponents to spoil his image. « Demandez-lui : où vivra-t-il après sa retraite ? En tout cas, il vous dira à Marie Galante et non au Congo-Brazzaville. » [Ask him where he will live after retiring. In any case he will tell you in Marie-Galante and not in Congo-Brazzaville] (See Makouta-Mboukou in his statement against Lopes candidature for Secretary General of Francophony) The insel Marie-Galante belongs to Guadeloupe and is the home of his wife. Henri Lopes is not a foreigner in Guadeloupe where he usually spends his vacations with his in law family, his daughter and great children.

30 nov. 2023

Adieu Heinz Kissinger (1923-2023)

29 novembre 2023. Réaction à chaud. Henry Kissinger, le tout-puissant secrétaire d'état américain vient de tirer sa révérence à 100 ans. Oui 100 ans d'une vie très active, pleine de succès mais aussi de controverses. Cet homme réputé très brillant a marqué notre enfance. Mes condisciples et moi suivions ses paroles et gestes avec une avidité inouïe. Il incarnait pour nous le génie politique par excellence au point d'éclipser ses présidents et d'autres super-puissants du monde. L'obtention du Prix Nobel de la paix - mérite ou noun selon qu'on est son partisan ou son adversaire - constitue une distinction qui montre la dimension planétaire de ce maître en diplomatie. Je ne crois pas qu'il y ait jamais eu au 20e siècle un diplomate plus impressionnant que cet homme. Parole de littéraire. Un modèle. Un inspirateur imbattable dont l'influence sur le monde a été considérable. Pendant très longtemps j'étais son fervent admirateur jusqu'au jour où j'ai découvert l'existence de son fameux rapport sur l'ordre du monde. Le Kissinger Report, disponible en ligne, date de 1974.  Un travail cynique qui met les intérêts des États-Unis et des Occidentaux au-dessus pour une main-miss sur le monde tout en prônant l'élimination physique des populations inutiles (les races inférieures étant visées en premier). .J'ai perdu depuis ce jour-là l'appréciation grandiose dont il a joui chez moi pendant plus d'une trentaine d'années. Du héros incontesté au raciste froid et sans cœur, le piédestal a basculé dans ma conscience. Et même encore, quelques séquelles d'admiration sont restées malgré ma témérité de le bannir de mon esprit. Excellent analyste, Kissinger n'a fait que servir son pays. Je lui dis toutefois merci pour m'avoir édifié pendant une grande partie de ma vie. Il ne me revient pas de le juger, que son âme repose en paix. 

27 nov. 2023

Oubli ou omission

Il y a des erreurs qui se commettent dans la vie qui s'expliquent par l'oubli ou par l'omission. L'oubli est inconscient, mais pas l'omission. L'omission peut être conçue comme un oubli conscient. C'est une décision que l'on prend d'oublier ou d'annuler un élément. La semaine passée, contrairement à mes habitudes, j'ai omis de parler d'écrire sur des thèmes qui me tiennent à coeur, surtout en ce qui concerne les méandres politiques actuels. J'avais une opinion tranchée sur les candidats à la présidence de la RDC, mais je me suis retenu de l'exposer. J'ai failli céder à la tentation de la publier n'eût-été la vertu de la patience. "Patience et longueur de temps / font plus que force ni que rage", nous rappellent deux vers octosyllabiques de Lafontaine. Ni oubli ni omission: seulement patience. Ne sois pas pressé, jamais pressé, tu verras. La vérité des urnes est au bout du tunnel. Observe, observe, observe encore. Analyse littéraire, dira le critique. Parole de ma Muse oubliée.   

  

23 nov. 2023

Docteur honoris causa

Depuis que le président Félix-Antoine Tshisekedi a été promu docteur honoris causa par l'Unikin, des gens me/se posent la question de savoir de quoi il s'agit au juste. Je crois que, dans ma position d'ancien directeur des études postgraduées (graduate studies), je suis bien placé pour répondre à cette question. Un doctorat universitaire comporte des formalités liées à un dépôt et à la défense d'une thèse académique; cette thèse constitue une étude originale qui marque un avancement dans ledit domaine de recherche. Un doctorat honoris causa par contre est une distinction octroyée par un institut universitaire pour honorer un individu qui a accompli des actions d'une valeur remarquable. 

Une sorte de prix accordé pour reconnaître les mérites du récipiendaire. Lors des processions académiques, le Dr hc a le privilège de siéger, en toge ou costume officiel, parmi les docteurs de l'université qui lui octroie la distinction. Le confèrement de ce titre est l'aboutissement d'un ensemble de démarches qui varient selon l'institut décernante, mais dont la finalité demeure identique: concéder un une personne non liéé à l'institut des privilèges spéciaux, l'élever à la distinction d'excellence selon les règles qui régissent l'institut. Et à ce titre, l'institut l'adopte, le considère comme un membre, sinon son représentant aux yeux du monde entier. Les collègues de l'Unikin, ce faisant, couronnent les accomplissements du président congolais. Je me souviens que le président Mobutu en a reçu un de l'université de Harvard, la première fois que d'ailleurs j'entendais parler et de ce doctorat et de cette université. Je ne saurais dire en quelle année, la seule chose sûre est que j'étais au petit séminaire de Kalonda.

A l'Université des West Indies par exemple, c'est sur proposition d'au moins deux professeurs ou administratifs auprès du bureau du Vice-Chancelier qui, lors du Conseil de Nomination de l'Université, en décidera. Un dossier contenant le CV du récipiendaire ainsi que diverses recommandations est requis: il est déposé par une faculté auprès du comité du nomination du campus des défenseurs de la cause avant d'être transmis, après approbation, auprès de l'Université. Bref, entre Département, Faculté, Comité de nomination du campus, Comité de nomination de l'Université, cette démarche peut prendre une année ou plus avant d'aboutir. La sélection est rigoureuse car elle engage l'intégrité de l'université. C'est un contrat de prestige gagnant-gagnant entre l'université et le récipiendaire qui peut être une personne du sport, des affaires, des sciences, des arts, de la politique ou du monde social. Un individu (même déjà docteur à thèse) peut obtenir autant de doctorats honoris causa que possible de différents instituts académiques.     

Avis partagés sur les élections en RDC

Les avis sont partagés sur la capacité Tshisekedi de gagner un deuxième mandat et sur l'identité du candidat commun de l'opposition Moise Katumbi. Tshisekedi dispose de son arsenal gouvernemental et législatif de l'Union sacrée tandis que Katumbi peut compter sur les apports de ses partenaires et alliés. Quelles sont les chances de Martin Fayulu, le président élu de 2018, pour rééditer son précédent exploit s'il en était un? Très peu à voir la configuration actuelle des cartes, cependant une coalition avec d'autres canditdats de poids pourrait faire la différence. Un retournement de dernière minute pourrait aller en sa faveur car tout reste encore possible. Tout cela si les élections sont crédibles et transparentes. Les faiblesses ou échecs du leadership de Tshisekdi sont exposés par ses opposants: trop de promesses non tenues, amateurisme, tribalisme, gabegie, corruption, complicité dans les pillages des ressources minières, etc. L'opposition n'offre jusque là pas encore de stratégies d'alternatives convaincantes pour gagner le pouvoir. De Katumbi bien qu'il s'en défende, une  certaine opinion persiste à dire qu'il détient ou a détenu  trois passeports, donc trois nationalités avec des noms différents. Les adversaires ne manquent pas d'exploiter cette faille identitaire. Le candidat, quant à lui, s'appuie sur ses réalisations comme gouverneur du Katanga pour revendiquer la magistrature suprême. Apparemment, il serait le seul à affronter avec une certaine chance le tout-puissant président sortant. Et Fayulu, pourquoi pas? C'est le parfait outsider, la carte gagnante du Jungle Bridge. Attendons voir. 

Autre problème, le non-tenue des élections dans Rutshuru et Masisi pose problème car elle ouvre une voie à la balkanisation du pays étant donné que ces deux régions sont convoitées et actuellement occupées par le M23. Ne faudrait-il pas prolonger le mandat des anciens élus de ce coin et réorganiser les élections plus tard? Que les politiques s'y penchent. Cette faille sera sans aucun doute utilisée par les pays voisins pour réaliser leur projet d'occupation. Le piège de ce dilemme consiste à jouer le jeu des envahisseurs. L'occasion, si l'on y prend garde, serait propice pour consolider la partition du Grand Kivu au profit des étrangers. Ce problème mérite d'être mûrement examiné et clarifié. Parole de littéraire!

Que les avis soient partagés, c'est une bonne chose. Signe que les Congolais réfléchissent sur le sort de leur pays et proposent des solutions. Signe aussi d'esprit démocratique car chacun a la liberté de solliciter le suffrage populaire ou de voter pour le candidat de son choix. Que les élections reflètent la voix du peuple, tel est le voeu à émettre au détriment d'un tripatouillage du scrutin. Meilleurs voeux à mes parents, amis, collègues et connaissances candidats à différents postes de ces élections. Qu'au-delà de la diversité des uns et des autres règne l'unité de la Nation Kongo. Parole de patriote!

22 nov. 2023

RDC: Lancement de la campagne électorale

Depuis le 19 novembre 2023 la campagne a été officiellement pour les élections présidentielles et législatives en RDC. Les tenors ont été très actifs. Le président sortant a lancé la sienne au Stade des Martyrs, misant sur son bilan et surtout sur sa détermination d'achever le travail commencé. L'opposition brandit les irrégularités observées dans le ficher électoral ainsi que la gestion des déniers publics alloués à la CENI. Tout en dénonçant la non-indépendance de la commission électorale vis-à-vis du pouvoir en place, elle déplore l'irréalisme des échéances et le manque de transparence et les incohérences dans différents mécanismes électoraux: machines à voter, kits, moyens de distribution, etc. A croire que toutes les conditions ne sont pas réunies pour des élections libres et transparentes. C'est l'heure des attaques directes sur chacun des candidats de la part de leurs adeptes. Il y aurait des candidats de l'étranger. C'est aussi l'heure de diffuser des slogans et de louer sur écrans géants les réalisations du Président candidat à sa ré-élection contesté par ses pairs. "Il a sauvé la RDC" des invasions étrangères, de Kagame et du Rwanda. En fait, tout est mis en place pour la ré-élection du Béton National. Tout semble verrouillé. 

A Kenge, pas plus que ce lundi passé, mon cousin le maire de la ville a interdit au candidat président Sesanga d'utiliser la Tribune pour son meeting, mais il a permis le mardi au ministre Kamhere de tenir son discours sur cette esplanade. Deux poids deux mesures. Les marges de manoeuvres sont limitées pour les candidats de l'opposition: on hésite pas à leur compliquer les choses. Sesanga a dû aller au Désert pour ceux qui connaissent Kenge, et Kamhere a eu les honneurs de la Tribune. De telles traitements et scènes se répéteront à travers le pays selon que les gestionnaires du pouvoir seront du pouvoir ou de l'opposition. 

L'autre jour, un collègue professeur barbadien retraité rencontré dans un supermarché s'est empressé de me demander pourquoi Mr Denis Mukwege était candidat à la présidence. "Ce monsieur, très respecté et honoré par la communauté internationale en tant que médecin, va salir sa réputation en entrant en politique. Il est déjà au sommet de la réputation avec son Prix Nobel. Que cherche-t-il encore comme président? Bon médecin ne veut pas forcément dire bon président." Je lui ai dit que j'étais mal placé pour répondre à une telle question. Cela m'a rappelé une réflexion d'un passager du Bus Bodi Batu. Il se demandait pourquoi Mr Kalenge se présentait comme candidat à la députation nationale alors qu'il est un excellent gestionnaire de sa compagnie de transport. Pour ce monsieur qui a un certain âge, il est évident que c'est une erreur. Je m'arrête à ce deux cas pour amorcer une courte réflexion et essayer de déchiffrer l'ambiance dans laquelle se développent ces insolites ambitions. Il faudrait forcément être de ce pays pour comprendre ses situations.

La politique offre d'énormes possibilités de pouvoir sur tous les plans. En plus du salaire et de l'enrichissement faramineux, elle permet de soumettre les hommes en les manipulant dans les sens de son tempérament, de se mettre au dessus-de la mêlée, d'exploiter impunément les rouages des interdits et des lois, de s'imposer sur d'immenses quantités d'hommes et de femmes. Ce pouvoir de domination meut l'homme congolais. Professeurs d'université ou du secondaire, magistrats, avocats, médecins, musiciens, comédiens, artistes, écrivains, journalistes, animateurs sociaux, fonctionnaires - la liste est longue - tous se ruent vers cette manne qui tombe du ciel, oubliant leurs talents naturels au profit d'un métier mal réputé mais rémunérant et lucratif en termes d'influence et d'espèces sonnantes. C'est finalement le seul métier qui met à l'abri de la pauvreté. Le seul qui paie. Accumuler des fortunes rien qu'en allant dormir ou ronfler aux assises parlementaires, sans rien apporter de constructif pour le pays. L'engouement pour les 21 000 dollars de salaire mensuel est tel que chacun, même et surtout le plus incompétent, sollicite la députation nationale. La finalité de la vie, on dirait, c'est de faire la politique.   

18 nov. 2023

C'est fini avec George Weah au Liberia

17 novembre 2023. Le peuple a décidé au Liberia après un second tour qui a fait la différence. Monsieur George Weah a concédé sa défaite avec fairplay. Pendant son mandat, il n'a pas rempli sa mission ni les attentes de ses électeurs qui l'ont remis à sa place. Excellent footballeur mais piètre président. Le peuple libérien a tranché. Le nouveau président, c'est le vétéran Joseph Boakai, 78 ans. Une page est tournée. George Weah c'est fini. Vive la démocratie. Respect! 

Une leçon à suivre! En Afrique les présidents ont tendance à  s'accrocher au pouvoir comme s'ils étaient nés pour l'être à vie. Avec des bilans négatifs ou mitigés, ils ne cèdent jamais, tripatouillent la constitution et les règles démocratiques pour leurs intérêts personnels au lieu de viser le bien suprême. Souvent ils prétendent qu'ils incarnent les aspirations alors même qu'ils pillent les ressources du pays, sèment l'insécurité à défaut de défendre l'intégrité territoriale et de développer le pays. Tribalisme, népotisme, injustice, chômage, pillage, enrichissement illicite, corruption, gabegie, malversations financières, paupérisation de la population, etc. Voilà l'horrible bilan qu'ils affichent scandaleusement au lieu de travailler pour leur peuple, et avec ça, tout en ignorant prenant leurs compatriotes en otage, ils briguent et accumulent des mandats interminables. Les Liberiens ont dit leur dernier mot: Weah out. Boakai yes! Congratulations Mr President-Elect. Une passation de pouvoir sans ambiguité: Vive la démocratie. Vive le Liberia ! 

15 nov. 2023

Palestiniens et Juifs: Entente impossible

C'est commse si c'était inscrit dans le Coran et la Bible que ces deux peuples ne pourraient jamais s'entendre ni cohabiter pacifiquement sur ce territoire dont ils revendiquent l'origine. Tout les oppose. La religion, la culture et l'histoire quoiqu'une observation attentive montre d'incroyables similitudes dans leurs us et coutumes. Ils sont certes différents, mais très proches dans leurs comportements et approches des réalités du monde. Cette haine viscérale qui les marque réciproquement est fondée sur un héritage commun dont ils se disputent la propriété. Jérusalem Ouest mais il y a aussi Jérusalem-Est. Juifs, mais il y a aussi des Arabes en Israël. Impossible de les séparer ni de les anéantir quoique des efforts pour les museler et les faire disparaître existent. La Bande de Gaza est et a toujours été une poudrière depuis la création de l'état d'Israel. La cohabitation n'a jamais été pacifique, et au vu de ce qui s'y passe à chaque décennie je doute qu'elle le sera jamais un jour. "Israel a le droit de se défendre", tel est le slogan que proclament les Américains et leurs puisants alliés pour soutenir la cause d'Israël. Ce discours-là maintient l'existence et la survie d'Israel. Le Hamas se présente comme une bande des terroristes dont le seul but est de défendre leur terre natale en tuant leur plus des Juifs possible. Difficile pour un outsider de comprendre ce qu'il en est car il y a beaucoup de pesanteurs idéologiques et ethniques qui les séparent. Comment imposer la paix sur ce territoire du Moyen Orient demeure une énigme qui dépasse les efforts entrepris jusque là. L'ONU dénonce un carnage qui s'opère actuellement à Gaza. On ne sait pas jusqu'où ca ira. Le monde entier observe, ahuri et impuissant de maîtriser la fougue des Israëliens qui cherchent à libérer les ôtages à tous prix. Et tous les moyens sont mis en oeuvre pour atteindre ce but. Le Hamas accuse Israël d'être responsable de tous les maux et désastres. Il ne faudrait pas oublier les extrémistes où ultra-orthodoxes de tout bord. Tout le monde parle de paix, vise la paix, mais n'a pas le même agenda, ne met pas les moyens pour y arriver. Il y aura après les présentes atrocités un temps d'accalmie, puis le cycle infernal de la violence reprendra. 

13 nov. 2023

12.11 Deux enterrements

Hier 12-11-23 ont été enterrés à Kinshasa deux proches - un oncle et un aîné - décédés de courte maladie. Papa Rigobert Mwangu, frère cadet de l'abbé Fidèle Pindi, je ne l'ai plus vu depuis plus de 40 ans. J'ai par contre revu Ya Sylvain Matensi aux obsèques de ma nièce Alida. Ce dernier etait le frère ainé de mon ami d'enfance Tryohon. Ainsi se boucle la boucle. Paix éternelles à leurs âmes! 

11 nov. 2023

Deux événements mémorables

Peut-être oubliés par certains pour ne les avoir pas vécus, ces événements demeurent en moi, dans mes souvenirs. 

Kenge, 12 novembre 1972. Le premier, il y a 51 ans, c'était l'ordination sacerdotale de l'abbé Kapende Swa Yamfu à Kenge, par Mgr François Hoenen. Le première ordination à laquelle j'assistai de ma vie. J'ai déjà plusieurs fois évoqué cet évenement dans ce blog. J'ai vu Kapsy à la Procure de Kenge en septembre 23. Sa santé a sérieusement décliné. Devenu totalement dépendant, Kapendson qui nous a tant fait rêver, passe difficilement ses vieux jours. Agé de 77 ans, il mérite une attention particulière de la part de ceux et celles qu'il a formés spirituellement et humainement. Ses prédications légendaires, sa tenue impéccable, son sens du verbe poétique spécialement pour moi littéraire, son intégrité lui ont valu l'estime et l'appréciation de nous tous. Quel grand humoriste Mr M'Khetu Toma Ku Nzo M'Kwenu Nsinga N'situ! Très peu se souviennent sans aucun doute de ce sobriquet pamphlétaire auquel lui répondait M'Tukidi Mayanda. Cela se passait entre 82 et 87. Que des souvenirs! Smile awhile Mbuta Mutu en ce jour béni!

Kalonda, 12 novembre 1978. Le second, il y a 45 ans, l'ouverture officielle du grand séminaire St Augustin de Kalonda, par Mgr Lubaki, alors évêque co-adjuteur de Matadi et président de la CEPKIN. Nous sommes en 78. Faustin Mampuya et moi venons de commencer notre régence au petit séminaire de Kalonda. Dans un esprit de proximité, les évêques du Bandundu - menés il faut le souligner par Mgr M'Sanda -  ont décidé de créer ce philosophat, rompant ainsi la tradition d'envoyer des séminaristes du Bandundu à Mayidi. On nota l'absence de plusieurs évêques... Soit! La maison régionale déplacée à Ngondi et l'ancien juvénat SVD constituèrent le premier site d'installation en attendant que le petit séminaire ne vide progressivement les lieux les années suivantes. Les abbés Dosithée Ndoyi (+) et Jean-Valère Mbuluku furent les pionniers de cette aventure historique qui continue jusqu'à ce jour. Missionnaires SVD, formateurs des petit et grand séminaires partagèrent cet espace commun dans une convivialité remarquable. Cette pépinière a formé quelques centaines de prêtres et autres intellectuels en activité au pays et dans le monde. Il serait souhaitable qu'un historien de l'église retrace les débuts de ce grand et retrace la contribution de Kalonda à l'édification de l'église.

Les deux événements sont liés étant donné que l'abbé Charles Kapende était le directeur du petit séminaire alors que s'érigeait le grand sur le même site. Félicitations à l'abbé Kapende pour ses 51 ans de sacerdoce. Rendons grâce au Seigneur pour les 45 années d'existence du grand séminaire de Kalonda. 

9 nov. 2023

Migration, immigration, émigration?

Oui migration, immigration, émigration riment souvent avec mort, humiliation, esclavage, expulsion. C'est en fait le cycle de la violence. Je m'explique. On a constaté des déplacements massifs de population suite à la guerre, la désertification ou encore à l'invasion capitaliste. Des milliers des personnes, pour la majorité des jeunes en quête de mieux-vivre, quittent leurs pays pour l'eldorado occidental ou oriental. De l'arrivée à leur établissement au cas où ils ne seraient refoulés à la frontière, ils affrontent des types inouïs de violence. Aucun pays, en dépit des discours officiels, ne les accueille à bras ouverts. Les risques pris pour contourner ces heurts sont périlleux, inhumains et exceptionnels. Quoique des procédures d'accueil soient en place, ils sont souvent victimes de toutes sortes d'humiliants sacrifices, à la limité de l'animalité. Des bouches commencent à se délier sur ces atrocités longtemps tues pour ne pas ternier l'image des pays-hôtes.  

La violence contre l'étranger est devenue naturelle: on l'exploite, on l'expulse, on l'extermine. L'étranger c'est l'esclave, le mal-aimé qui est la source de tous les malheurs qui surviennent dans le pays-hôte. Il faudrait l'abattre avant qu'il prenne la décision de vous tuer. Principe de guerre anticipée et d'auto-protection programmée. On s'entretue pour un lot de terre. Tue-moi ou je te tue. Cette loi de la prédation humaine qu'est la guerre se concrétise sous plusieurs concepts pacifistes et certaines organisations internationales officiellement connues. N'est servi que l'intérêt du plus fort qui se trouve au-dessus de la loi. Pour moi qui ai plus de la moitié de ma vie hors de mon pays natal, je sais de quoi je parle, je sais quelles stratégies monter pour survivre avec une relative décence. "Le mal du pays" vous suit où que vous alliez cacher votre misère.

Pas plus tôt ou tard que hier, le Sénat français a durci les conditions d'octroi des séjours en France afin de faciliter les possibilités d'expulsion des étrangers en situation irrégulières ou dont les dossiers d'asile n'aboutissent pas. Ma compréhension. Corrigez-moi car j'ai l'art de mal comprendre certains illogicismes qui résistent à mon entendement. Bref, la France a besoin de la main-d'oeuvre étrangère, les inutiles ne l'intéressent pas, ils sont expulsés souvent manu militari. Quelle humiliation! Tout cela pour avoir cherché à vivre et travailleur dans ce pays. 

Pas plus tôt ou tard qu'une semaine, je me trouvais à Madrid Airport. Une foule de jeunes sénégalais amassées dans la zone de transit. Voulant me renseigner sur ma connexion, on m'assimile à ces jeunes gens ignorant la sagesse de ma calvitie. J'ai dû forcer le passage pour que l'agent d'Iberia m'accueille, et me réserve ma chambre à Airport Suites. Le temps de l'attente m'a permis de socialiser avec ces jeunes qui tous voyageaient vers Nicaragua. Les portes de la France étant devenues hermétiques, une autre s'est ouverte du côté des Américas pour l'eldorado américain. L'aventure du déplacement intercontinental se poursuit, se poursuivra tant que la situation économique et politique ne s'améliorera pas en Afrique. Ce que Djouf confirme: "Il n'y a pas d'avenir pour les jeunes au Sénégal. Pas de travail. Pas de vie. Seule solution: partir. Nous sommes des nomades, émigrés traditionnels en mouvement perpétuel. Nos arrières grands-parents ont construit l'Europe, nous continuons leur mission à notre manière, etc. "

Aujourd'hui, je suis là à m'interroger sur le bonheur du bercail. Vaut-il mieux de profiter des avantages socio-économique qu'offre l'exil que de retourner travailler au pays natal? Cette question ne se pose plus pour moi, mais pour les personnes en actvité. J'ai choisi l'émigration. J'ai fait le choix de travailler à l'étranger pour raison de commodité personnelle. Dans mes conditions, il m'aurait été difficile, voire psychologiquement ou émotionnellement impossible, de m'épanouir au pays natal. Néamoins, sentant le mal du pays, j'y retourne depuis quelques années pour y exécuter ce que je sais le mieux faire: enseigner. "Insuffisant", me dit mon pourfendeur.  A chacun de faire sa part pour le pays.

5 nov. 2023

Adieu Henri Lopes

 Avec une grande douleur, je viens d'apprendre hier la mort de l'écrivain congolais Henri Lopes. Écrivain de grand talent, Lopes était surtout un homme très simple. Solennel dans son rôle de diplomate chevronné et surtout fin homme politique. J'ai l'immense plaisir de passer une semaine à ses côtés et son épouse elle aussi d'heureuse mémoire à Pointe-à-Pitre à l'édition 2006 de la foire du livre. C'était une excellente rencontre dont je garde des souvenirs inoubliables.

Pour la petite histoire, sans le savoir ni le vouloir, j'avais eu en 1982, l'occasion de rencontrer son père biologique à Maluku. Il m'était présenté comme étant le père d'un ancien premier-ministre du Congo-Brazzaville appelé Henri Lopes. A l'époque, j'étais secrétaire à l'évêché de Kenge. Je voyageais de Kinshasa vers Kenge dans la jeep du Fr Hans Krögner alors chargé des élevages à Kolokoso. Ce dernier entretenait des relations d'affaires avec le père d'Henri Lopes. Je n'oserai pas affirmer qu'il s'appelait aussi Lopes. Il nous a reçus dans son belle propriété sur les bords du fleuve Congo. L'escale a duré un peu moins d'une heure. Voilà que la vie dans son parcours compliqué a fait que je fasse des études de littérature française et me retrouve enseignant à l'université des West Indies, Barbados. Comme je me suis spécialisé dans la littérature africaine et caribéenne, j'ai eu l'honneur de représenter notre campus à la Foire du livre de Guadeloupe en 2006, où j'ai cotoyé René Depestre et Henri Lopes, Simone et André Schwarz-Bart, ou encore James et Emelie Prophète. Etant logés dans le même hôtel au Gosier, nous avions eu plusieurs occasions de communiquer et de socialiser.

Le nom d'HL est familier dans ce blog. Je l'ai évoqué à plusieurs reprises. Par exemple, en décembre 2014, j'ai écrit un pamphlet lorsqu'il a raté le poste de secrétaire général de l'OIF alors que tous les sondages le donnaient gagnant. Voilà entre autres ce que j'ai publié à son sujet.

"Lopes. Un homme fascinant à plusieurs égards. Simple, élégant, noble, Henri appartient à la catégorie des gens qui ont embrassé la politique par souci de servir leur nation. Il l'a fait et continue à servir son pays. Ministre, premier-ministre, directeur-général adjoint de l'UNESCO, ambassadeur, Henri Lopes demeure un homme exceptionnel et digne de foi. Un des rares politiciens que je respecte, parce qu'il est un littéraire comme moi. Notre rencontre à la Foire du Livre de Pointe-à-Pitre en 2006 m'est restée mémorable car, ne l'ayant jamais approché auparavant qu'à travers ses écrits, j'ai découvert un homme au grand coeur et sympathique. Sa défunte épouse était présente. Paix à son âme! Je me souvierns particulièrement du dîner pris ensemble chez André et Simone Schwartz-Bart. C'est par devoir d'amitié et d'appréciation personnelle que j'ai publié un article "Henri Lopes" dans The Encyclopaedia of Africa and the Americas (Santa Barbara, 2008)"

J'ai déjà parlé du récit anecdotique qu'il m'a racontée à propos du remplacement de la langue française dans les écoles primaires. Il était ministre de l'éducation ou de la culture dans les années 70, lorsque pris par l'engouement qui embrasait les esprits des intellectuels de l'époque, il a décidé de faire campagne pour l'adaptation des langues africaines dans le système éducation congolais. Alors qu'il parcourait des villages pour sensibiliser et faire campagne sur cette idée très révolutionnaires, le jeune ministre fut abordé par un monsieur d'un certain âge. "Tu es ministre parce que tu as appris le français, parce que tu as fait tes études en français. Tu demandes donc à mon fils d'effectuer ses études en langues africaines. Donc mon fils ne sera jamais ministre." Cette remarque sonna le glas de la révolution que le jeune ministre de l'éducation avait entreprise avec enthousiasame et zèle. Modèlée à l'image fascinante du colonisateur, la population congolaise n'était pas prête à accepter cette réforme scolaire. Un problème très sérieux et actuel lorsque l'on considère l'impact négatif de la francophonie sur la survie des langues colonisées. 

Après la foire du livre, j'ai certes eu contact avec lui par des amis communs ou des personnes interposées. Combien de fois j'ai reçu des invitations de me rendre à l'ambassade de la RPC si jamais je me trouvais à Paris? Comme par coïncidence, j'ai une fois voyagé avec sa secrétaire dans un train entre Stuttgart et Ulm. Une dernière par la prof. Lydie Moudileno. Le contact était là, mais nous nous sommes plus rencontrés. Mais je garde des souvenirs de récits entendus de lui et de son épouse. Cette dernière aurait connu Wemba à Brazza aux premières années de sa carrière musicale. J'ai retenu que de l'auteur de Pleurer-rire qu'il est né à Léo, qu'il a grandi à Brazza, et qu'il a fini son école primaire à Bangui avant de revenir à Brazza d'où il obtenu une bourse d'études d'histoire en France. Qu'il parlait le sango, le lingala et le kikongo verso Congo-Brazza. Avec moi, nous parlions surtout français, mais son lingala n'était pas mauvais. C'était des retrouvailles au coeur de notre Congo commun en pleines Antilles. Du moins je garde de lui quelques observations remarquables sur la vie culturelle et politique de l'Afrique, sur la corruption et sur quelques individus comme Tchicaya U Tam'si ou René Depestre avec lesquels il a collaboré à l'UNESCO. Et même le plaisir de discuter avec deux écrivains majeurs de la littérature africaine et caribéenne. Il m'a aussi parlé de Tierno Monenembo comme de Sony Labou Tansi comme des proches. Merci H Lopes de m'avoir montré ta face humaine et ta simplicité admirable. J'ai entendu quelques critiques négatives de la part de quelques collègues lorsqu'il était ambassadeur, mais je crois que nul n'échappe au destin de son métier. Et nul n'est bon avec ou pour tout le monde.

Adieu Henri Lopes. Repose en paix! Que tes oeuvres parlent pour toi maintenant que tu es parti, car un artiste ne meurt. Puis la terre de nos ancêtres t'être douce et suave. L'Afrique gardera de toi une mémoire considérable. 


3 nov. 2023

L'esclavage moderne

Un monsieur rencontré par hasard dans un aéroport m'a surpris en parlant d'esclavage moderne au lieu de parler d'esclavage tout court. Les formes de l'esclavage sont fondamentalement les mêmes quels que soient les temps historiques. C'est le complexe de supériorité ou d'infériorité qui justifie que le plus fort impose sa loi au plus faible. L'inférieur sert le supérieur. Cette hiérarchisation de la société a créé les castes et les classes sociales. Le roi s'impose à tous parce qu'il est un être qui se place au-dessus de la loi quoique la société lui concède seulement quelques droits limités  ou étendus. Monarchie constitutionnelle ou et parlementaire, des astuces pour camoufler la puissance imparable du roi. En fait, les chefs de l'état jouissent du même principe régalien dans les territoires qu'ils président. Moderne ou traditionnel, l'esclavage obéit aux mêmes principes de sujetion de l'autre à sa puissance. Le Blanc exploite le Noir et ses richesses; le Noir va chercher l'eldorado chez le Blanc, modèle du développement tel que défini par les agences gouverneentales ou onusiennes. Entre le Noir, au bas de l'échelle sociale, et le Blanc au sommet de cette même échelle, se situent les autres races intermédiaires. Comme quoi le plus fort exploite le plus faible. Ce n'est pas aujourd'hui ni demain que cela changera. La dialectique du maitre - esclave jadis attribuée à ou soutenu par Hegel est une réalité. Elle fonctionne de tout temps comme l'explication la plus rationnelle de l'inégalité humaine. La conviction que les hommes sont inégaux fait partie des  stéréotypes indécrottablez de l'esprit humain. Tous les hommes ne sont pas égaux; la réalité le démontre. Que tous les hommes  soient égaux relève de la naïveté. Tout ce que le monde endure en termes de guerre, de conquête, d'invasion, de migration ou même de simple mutation professionnelle relève de cette dynamique. 

29 oct. 2023

Israel - Hamas ou la guerre totale

La guerre Israël - Hamas prend d’effroyables tournures. Tout est dévasté à Gaza. Tsahal procède à une opération terrestre, obligeant les Palestiniens à se diriger vers le sud. Cela dans le but d’éradiquer Hamas. Et Netanyahu d’ajouter qu’elle sera longue et difficile. 1400 Israéliens et 8000 Palestiniens ont perdu la vie depuis le 7 octobre. Avec le soutien incontestable de ses alliés occidentaux, Israel bombarde inlassablement la bande de Gaza et cherche à récupérer les otages non encore libérés. Les destructions sont massives, incontrôlable et anéantissantes. À cette allure, les chiffres des morts vont continuellement augmenter coté palestinien. Des voix s’élèvent de partout pour condamner l’atrocité des tueries qui s’effectuent dans ce coin du monde. Cette guerre qui se répète et que je suis depuis mon enfance ne finira jamais parce qu’elle est justifiée par des convictions séculaires, sacrées et légitimes dont se réclament Juifs et Arabes. Israel pourra détruire toute la bande de Gaza, la vider de sa population, mais il y aura toujours de quelque part une résistance. La guerre n’a jamais produit la paix. Et ce n’est pas cette guerre qui apportera la paix dans cette partie du monde. Ce qui rend la mission impossible est qu’aucune négociation internationale n’est valable. La guerre n’a jamais apporté la paix, nulle part au monde. Ce n’est pas aujourd’hui que cela changera. Le vainqueur impose toujours sa loi. Loi du plus fort. Loi de la jungle. Period.

26 oct. 2023

Père Louis Schoen SVD (1929-2023)

24 octobre 2023. Enterrement à St Wendel du Père Louis Schoen, longtemps missionnaire du Verbe Divin dans le diocese de Kenge. Que son âme repose en paix !
Je l'ai vu pour la toute première fois à Kalonda lors d'une réunion presbytérale à Kalonda. A l'époque, ce que l'on appelait la maison régionale abritait souvent des réunions diocésaines. C'est à ces occasions que j'ai vu plusieurs si pas la plupart des SVD qui oeuvraient le diocèse. Mais c'est en avril 1974, alors que nous voyagions pour l'ordination sacerdotale de l'abbé Innocent Mwela que j'ai mis un nom sur le visage croisé à Kalonda. Le brave père Schoen était curé de Misay. Un homme plutôt taciturne, réservé, au visage très racé allemand. Pas du tout abordable au premier abord, mais sympathique, mûr et perspicace. Ce souvenir m'est resté gravé dans la tête chaque fois qu'il m'arrivait de passer par Misay. Pendant que j'écris cet éloge, je le revois devant la cure de Misay, debout en chemise bleue à manches courtes, souriant et sérieux à la fois. S'il est parmi nos missionnaires de ma jeunesse un dont on parlait peu, ce doit sans aucun doute être le P Louis. Loin de moi l'idée d'exposer de lui une face moins éteincelante. Je le respecte comme il était. J'ai eu de bons rapports avec lui lorsqu'il fut curé à Masamuna. Mgr M'Sanda l'a nommé aumônier des Soeurs de MRP. Pour dire qu'il a rendu d'énormes services aux diocèses de Kenge et Kikwit pendant près de 50 ans de présence en RDC. Une vie entièrement consacrée à la mission du Congo. Merci Père Louis pour votre engagement apostolique auprès de nos frères et soeurs congolais. L'article du P Gherard Lesch m'a beaucoup éclairé sur sa "persona ". Requiescat in Pace!

25 oct. 2023

+ Pater Louis Schön SVD

 

+ Pater Louis Schön SVD

Deutschland

20. Okt 2023

+ Pater Louis Schön SVD

Schon in früher Jugend geriet Alois in die Wirren von Diktatur, Krieg, Umsiedlung, Flucht und Vertreibung. Die deutschsprachige Bevölkerung im Sudetenland ereilte 1945/1946 dieses Schicksal. Seine Eltern Julius Schön mit Aloisia Leiter und ihre Familie fanden eine neue Heimat in Neckarsteinach unweit von Heidelberg.

Im April 1947 kam Alois als Spätberufener zum Gymnasium der Steyler Missionare St. Josef, Geilenkirchen. In St. Xaver Bad Driburg konnte er sich dann auf das Abitur vorbereiten. Er folgte seinem bei den Steylern eingeschlagenen Weg und entschied sich für das Noviziat (1.5.1952) in St. Augustin: Pater Lillig leitete den Kurs von 35 Novizen. Am 1. Mai 1954 legten 30 von ihnen die ersten Gelübde ab und setzten das Studium der Philosophie und Theologie fort. Nach den ewigen Gelübden (1.5.1959) empfingen 18 davon die Priesterweihe (20.12.1958).

Mission im Kongo
Drei von ihnen erhielten ihre erste Arbeitsbestimmung für Kongo. Die ehemals belgische Kolonie stand kurz vor ihrer Unabhängigkeit. Der jungen Mission im Herzen Afrikas wurde von der Generalleitung sehr viel Personal zugeführt und der Obere der Mission, seit 1957 Apostolischer Präfekt, war nicht zimperlich, wenn es darum ging, Personal anzufordern. Er war ja vorher Vizegeneral in Rom und kannte daher die Möglichkeiten des Generalates recht gut.

Im Jahre 1959 waren 9 Neumissionare im Kongo eingereist; im Jahr der Unabhängigkeit 1960 waren es 12. Man befürchtete, dass Lumumba unter kommunistischem Einfluss überhaupt keine Missionare mehr aufnehmen würde. Dies war aber nicht der Fall. Bis Ende der sechziger Jahre bestimmte das Generalat jedes Jahr mehrere Mitbrüder für die junge Mission im Kongo.

Pater Schön hatte noch den Kolonialkurs in Leuven absolviert zur Vorbereitung auf die Missionsarbeit in der belgischen Kolonie. Mit vier weiteren Mitbrüdern reiste er am 28. Juni nach Léopoldville. In der allgemeinen Aufregung dieser Wochen und in ihrem Übereifer hielten kongolesische Soldaten die Neulinge für belgische Fallschirmjäger, denen man zur Tarnung eine weiße Sutane übergestülpt habe. Es brauchte Zeit und viel Geduld, bis man die Sache geklärt hatte und die Neumissionare wieder frei bekam.

Pastorale Arbeit in den Pfarreien
Pater Schön lernte die Kikongo-Sprache und machte sich kundig in allem, was Land und Leute seines Gastlandes betraf. Er hörte geduldig zu und stellte Fragen. Die Bevölkerung im Kongo – jung und alt – liebt es, wenn der Missionar sich für sie interessiert und von ihnen lernen will. Diese Haltung kennzeichnete Pater Schön von Anfang an. Nach Jahren fing er an, sein Wissen, seine Überlegungen zu Papier zu bringen. Er war meistens für eine Hauptstation zuständig; die Buschdörfer versorgte ein jüngerer Mitbruder. Pater Schön verstand es, die jungen Mitbrüder mit der afrikanischen Wirklichkeit zu konfrontieren und darin einzuführen.

Die Anfangsjahre verbrachte er im Stammesgebiet der Bayansi, kannte sich aber später auch bei ihren Nachbarn, den Bambala, recht gut aus. 1960/1964 begann er seine Lehrjahre in dem sich entwickelnden Verwaltungszentrum Bagata am Inzia-Fluss. Bagata war eine der ersten Pfarreien, die die Steyler aufgebaut haben. 1964/1965 leitete er die Mutterpfarrei Beno. Elf Jahre arbeitete er dann in Misay (1966/77). Auf all diesen Stationen waren italienische Joseph-Schwestern, die um seine Gesundheit besorgt waren. Danach war er in drei Pfarreien, die alle an der Hauptstraße nach Kinshasa liegen: Masamuna (1977/1991) war ein großer Schulposten, der sich wegen seiner günstigen Lage schnell zu einer großen Pfarrei entwickelte. Kongolesische und belgische Charité-Schwestern führten hier eine Kranken- und Entbindungsstation. Hier bekam er oft Besucher, die auf dem Weg nach Kinshasa übernachten mussten. Von hier war es nicht weit nach Kenge, wo er die junge Gemeinschaft der Diözesan-Schwestern Maria Königin des Friedens“ betreute. Ihren Auftrag beschreibt ihre Ordensregel so: "Zeugnis ablegen als Einzelne und als Gemeinschaft von der Liebe Gottes für die Menschen durch einen geschwisterlichen, vielfältigen Dienst an Kranken, Armen und Kindern." Ihre Spiritualität sagt kurz: "Christus, der Friede der Menschen".

1991/1996 war P. Schön Pfarrer in Tumikia, das zur Nachbardiözese Kikwit gehört. Die Armen Schwestern von Bergamo führen hier eine große Krankenstation. 1996/2004 war Pater Schön wieder zurück in der Diözese Kenge auf der Station Ngondi, nicht weit von Masamuna. Hier ist er Distriktsoberer und Präses der kleinen Kommunität mit einem Bruder für die Schreinerei und einen für die Autowerkstatt. Eine kleine Kuhherde soll, wie die beiden Werkstätten, das finanzielle Rückgrat der Provinz werden. Im spirituellen Zentrum Sychar werden Versammlungen, Kurse und Exerzitien gehalten.

Malaria und das tropische Klima machten Pater Schön oft zu schaffen, hinderte ihn aber nicht, seine Dienste in den Pfarreien gewissenhaft zu erfüllen. Überall hat er gute Spuren hinterlassen – Die Mitbrüder schätzten und achteten ihn. Mit seiner Ruhe und Gelassenheit sorgte er für ein gutes Klima.

Lebensabend in Deutschland
2004 musste er krankheitshalber nach Deutschland. In Troisdorf ließ er sich gut untersuchen. Die Ärzte rieten ihm, mit seinen 75 Lebensjahren und über 40 Jahren unter dem Äquator, etwas kürzer zu treten. Schließlich entschied er sich zusammen mit Pater Joseph Wienke dazu, den Schritt nach St. Wendel (2005)zu machen, um dort seinen Lebensabend zu verbringen. Das war auch im Sinne seines Provinzials im Kongo. Sein Herz schlug aber weiter im Kongo.

Ohne große Worte
Überblickt man seine Jahrzehnte im Kongo, dann versteht man, wie schwierige Situationen die Mitbrüder zusammen schweißten. Gemeinsam und hautnah erlebten sie die Geburtswehen eines jungen Staates im Herzen Afrikas. Der Unabhängigkeit folgten Rebellionen und die über 30 Jahre dauernde Diktatur Mobutus mit den schwierigen Jahren der „Authenticité“, den beiden Shaba-Kriegen und dem langsamen Niedergangs des Regimes Mobutu mit Plünderungen und Zerfall der wirtschaftlichen sozialen Strukturen und der kulturellen Werte.

Die Ablösung durch das Regime Kabila sen. und jun. war nicht weniger tumultartig. In all diesen Schwierigkeiten hielt Pater Schön bei den Menschen aus, zu denen er gesandt war. Obwohl von schwacher Gesundheit, besuchte er auch die Dörfer in Savanne und Steppe. Er interessierte sich für die Sitten und Gebräuche der Leute und veröffentlichte kleine Artikel.

Als Steyler Missionar im Kongo hinterlässt P. Schön uns keine großen Worte, sondern das mutige Beispiel ganzer Hingabe an Christus und an die Menschen. „Wie gestern, so wird auch morgen die Mission im Kongo den Mutigen gehören, die das Unmögliche wagen, die selbst in dunkler Nacht Kinder des Lichtes sind“, so hieß es in einem Glückwunsch von Pater Generalsuperior Pernia an seine Missionaren im Kongo zu ihrem 50-jährigen Jubiläum (1951-2001).

Dank
Die Steyler Missionare danken Pater Schön für seinen Einsatz im Kongo. Trotz schwächlicher Gesundheit hat er in seiner ruhigen Art viel geleistet. Wir danken auch seiner Familie, seinen Verwandten, Freunden und Wohltätern, die ihn ermutigt und unterstützt haben. Pater Schön wird uns allen in dankbarer Erinnerung bleiben.

Text: Pater Gerhard Lesch SVD
Layout: Pater Václav Mucha SVD, Rektor

Die Auferstehungsmesse ist am Dienstag, 24.10.2023, um 14.30 Uhr in der Missionshauskirche in St. Wendel. Anschließen findet die Beisetzung auf dem Klosterfriedhof statt

23 oct. 2023

22 octobre 2001: 22 ans après la mort de Mgr M’Sanda

22 octobre 2001-23. Vingt-deux ans déjà! Des hommages fusent de partout. En tout cas au moins cinq internautes m’ont contacté à propos de la mort de Mgr Dieudonnė M’Sanda Tsinda-Hata (1935-2001), évêque de Kenge de 1975 à 1999. Par MF j’ai obtenu la lettre du secrétaire chancelier organisant des messes à travers le diocèse. Par Séra j’ai reçu un audio du chant composé à cet effet. Et par Sr MN m’est parvenue la vidéo commémorative en l’honneur de l’homme de Dieu. Derrière ces efforts perpétuant la mémoire de cette icône diocésaine, il y a sans aucun doute Mgr Jean-Pierre Kwambamba, l’évêque actuel de Kenge depuis 2018. Tout le monde applaudit, tout le monde se souvient, les plus jeunes apprennent l’histoire du diocèse, les plus âgés consolident leur connaissance ou souvenir de celui qui en fut le berger pendant un quart de siècle. Hommages mérités et francs!
Au mois d’août 2023 auraient dû avoir lieu des cérémonies marquant de façon significative la mémoire de Mgr M’Sanda. Un colloque et des manifestations culturelles  devaient précéder la modernisation et le replacement de la tombe du côté gauche de l‘autel dans la cathédrale Mwense Anuarite. Malheureusement le climat d’insécurité provoqué par la présence des Mobondo a perturbé cet hommage. J’étais invité à y participer et j’ai accepté de rendre mon témoignage pour l'ordinaire canoniste dont je fus secrétaire de 1982 à 1987. Soit cinq années de dur labeur pendant lesquelles eurent lieu les grandes réalisations du prélat. Inauguration de la congrégation des sœurs de Marie Reine de la Paix, inauguration de l’évêché sur le site actuel, conception des constructions de la cathédrale et du centre pastoral à Kenge, etc. Pour avoir accompagné de près ces événements, il m’a été demandé d’exposer mon point de vue sur la vie et l’œuvre de SE Mgr M’Sanda au niveau local, régional, national et universel. 
Le report sine die de ces assises  a découragé les initiatrices de ce projet qui sont les ex-religieuse des Sœurs de Marie Reine de la Paix, réunies désormais dans la Fraternité de MRP. Maman Mireille Tandioy qui modère ce groupe m’a donné de précieuses informations sur la personnalité de leur Père-Fondateur. Un témoignage émouvant. Monseigneur n’avait hélas pas que des amis. Ses pourfendeurs les plus virulents se comptaient parmi les SVD, certains prêtres en désaccord total avec son leadership, et d’autres personnes dans la population. J’en connais, et même beaucoup. Mgr M’Sanda était un homme possédant toutes les qualités d’un père et les défauts des visionnaires. Il était juste un homme. Il ne me revient nullement de le juger. Il a travaillé pour le diocèse de Kenge et l’église catholique à plusieurs niveaux. 
J’ai tellement publié sur Mgr Dieudonné M’Sanda  à travers ce blog que l’essentiel a déjà été dit. Il ne me reste qu’à m’associer à toutes les personnes de bonne volonté en ce jour mémorable. Merci à elles toutes. Chaque fois que je me trouve à Kenge, je ne manque pas d’aller m’incliner à sa tombe. Adieu Mgr. Que votre âme repose en paix! 

20 oct. 2023

Encore plus petit qu'on ne croit, le monde

L'autre jour, je taquinais un étudiant mupende argant que tous les Pende comme les Lunda sont frères, soeurs, cousins, oncles, tantes. Suis pas tribaliste moi, loin de là. Dans ma propre famille, il y en a pas mal: des germains comme des proches par alliance. Revenons aux Pende, que je respecte et aime. Un embrouillamini, disait-on à une époque. Il existe des relations difficiles à déchiffrer, des mariages entre eux, ou encore des flirts ou relations extra-conjugales qui peuvent se révéler incestueuses. Et cet inceste s'étend par transitivité à toutes les autres relations. A ceux ou celles qui évoluent dans cette sphère, des surprises ne sont pas exclues car le monde est petit, encore plus petit qu'on ne croit. Pour cette raison, le gars n'a jamais eu de copine pelende. J'avais déjà entendu un tel raisonnement du temps de ma jeunesse. Pour les gars qui bougent ou changent de partenaires, le risque d'opposer deux rivales ou rivaux parents est élevé. Cette observation ne s'arrête pas qu'à ce groupe ethnique. Ne croyez pas cette astuce littéraire. 

Vous croisez une inconnu, mais vous ignorez que vous pouvez vous être rencontrés ou croisés sans le savoir. Un jour, une religieuse me parlait du séjour des grands séminaristes de Kenge en septembre 77  au lycée Mosango de Ngi. Elle a cité des noms, a parlé d'un match de foot qui a lieu contre l'école de l'école secondaire locale. A sa grande surprise, je lui ai appris que j'étais du groupe, présent pendant toute la session église-monde animée par les pères Triebel et Müller ainsi que la soeur Thérèse Milolo. Elle ne m'a pas cru lorsque je lui ai parlé du match où j'étais même capitaine de notre équipe, et même des chansons qu'exécutaient les élèves du lycée pour nous supporter au détriment de leurs congénères de l'institut Fakamba. A l'entendre, elle ne m'a vu pour la première qu'en 1982 à mon retour de Rome. Il faut avouer que moi non plus je ne la connaissais pas auparavant. On s'était assurément croisés sans nous voir, ni nous parler, ni échanger quoi qui puisse retenir l'attention. Mais le monde est petit, très petit même.

Le plus récent, c'est l'aventure d'un frangin qui a eu des enfants d'une femme qui se révèlent être cousine ou parente d'un beau-frère. La surprise est à son comble. Rien ne pouvait suggérer une telle coïncidence car ni l'ethnie ni la langue encore moins l'origine géographique de la dame ne montrait cette proximité. Elle a jusque là été traitée comme une étrangère. Le monde est petit, plus petit qu'on ne croit. Il faut savoir exactement où l'on met son pied.  

19 oct. 2023

Le monde est petit, très petit même

Un jour de fevrier 93, je me trouvais à Boma et me demandais comment retrouver mon oncle Faustin Yingila qui y habitait. Eh bien, mon karma ou mon chi - vous n'y croyez pas comme moi d'ailleurs - a fonctionné parfaitement. Mon oncle était là devant brusquement venant de nulle part. J'aime raconter ces genres de choses ou coincidences qui m'arrivent dans la vie. Blessed, que je me dis. Oui, je suis béni de Dieu et toute ma vie est faite de bénédictions parfois difficiles à expliquer. C'est ma vie, je l'accepte comme telle. Je ne crois pas au destin mais à la providence. En fait, c'est la même chose, sauf que la providence bénéficie d'une aura prophétique divine. Destin chez les païens, Providence chez les croyants descendants d'Abraham. Quelqu'un me posait de savoir comment moi, Noir et Africain, pouvaient clamer ma descendance vis-à-vis d'Abraham et de sa race à jamais. C'est cela le mystère de ma sanctification biblique. 

J'en viens à ce qui justifie le titre de cette entrée. Une personne longtemps jugée éloignée de nous se voit affublée comme par un miracle de l'histoire d'une aura familiale inconnue. Ce qu'on ne sait pas, c'est parfois terrible. Sous les plumes d'un innocent oiseau peut se dissimuler le plus grand criminel de l'humanité. Sous la soutane d'un moine peut se cacher le plus sordides d'épaves sociales comme aurait dit un certain procureur zaÏrois. Voilà où nous en sommes. On vit dans l'immédiateté oubliant le passé qui nous a tissés jusqu'à ce jour. Et l'on est étonné de constater que le monde est petit, très petit même.