18 sept. 2020

Nos diocèses doivent être fouettés (Abbé Jean Armel Bissi)

Les dioceses africains sont comme leurs Etats. Ils preferent l'aide extérieure a l'investissement local. Ils preferent envoyer aux etudes a l'etranger comme si rien n'est a etudier surplace, ils font chômer leur terre mais admirent l'héritage des grands diocèses européens, ils recourent au service des specialistes qui leur coutent tres chers pourtant leurs propres pretres peuvent en grand nombre devenir medecins, avocats, ingenieurs, techniciens, machinistes, informaticiens etc. Tous ne distribuent que des bourses en theologie et en philosophie pourtant d'autres domaines comme l'economie, la gestion, le genie civil, l'agronomie etc peuvent changer la trajectoire d'un diocèse. Quand leurs intellectuels reviennent des études de théologie et de philosophie en occident, ils ne publient rien, refusent d'enseigner dans les grands seminaires mais s'acapparent des moindres petits postes dans leurs curies respectives ou alors des paroisses prestigieuses a defaut d'envisager l'episcopat. Aux cotes de leurs évêques, ces diplômés d'outre-mer ne foutent rien et sont incapables de reproduire ici ce qu ils ont aime en Occident durant des années. Les dioceses africains sont en panne depuis le depart des missionnaires blancs. Ils ne peuvent rien financer et l'héritage que leur ont légué les prêtres occidentaux meurt chaque jour tout comme meurent les petits acquis de leurs premieres tentatives d'autonomisation des annees 60 et 70. Aujourd hui, le pretre africain qui ne vole pas et qui n'arnaque pas ne peut pas se soigner, ne peut pas entretenir un vehicule, ne peut pas s'offrir une tenue de culte digne et ne peut pas refuser une enveloppe sale. Il est noyé dans la précarité pourtant il devrait être digne pour défendre la cause du Christ. Les diocèses africains excellent dans la médiocrité en même temps qu'ils nient les charismes. Si tu es prêtre en Afrique et que tu n as personne de haut place dans la curie ou dans l'administration publique, on ne t enlèvera jamais de ta paroisse de misère et on ne se souciera jamais de ce que tu y es chaque année. Ou est donc le Christ dans tout cela ? Nos Eglises doivent etre fouettées. Ceux qui nient ce que j'affirme pourront-ils nier ce que je suis ? Je sais que j'aurai énerve beaucoup. Mais je sais surtout que je n'ai pas dit des mensonges. Pour cela, j accepte la croix et si Dieu est au contrôle de l'église il me ressuscitera un jour. Si c'est une affaire d'hommes exclusivement, je viens d'augmenter la pression du four de ma misère. Tant pis pour moi même. Tant pis aussi pour toi qui persécute vainement. Je ne suis pas lâche. Je mets mon nom en dessous de mon texte pour en assumer la froideur. 

Abbe JEAN ARMEL BISSI, pretre de Yaounde ( Vicaire de la paroisse d'Afanetoana et NgoandiMbele).

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