6 sept. 2020

Vous avez dit "justice"?

Vous avez dit "justice"? Je ne sais franchement pas de quoi vous parlez. Elle n'existe pas. Et si elle existe, elle ne peut être que celle du lion dans la jungle. La justice parfaite, c'est dans les manuels de droit ou de religion. Dans la réalité vécue, il y a une institution, une vertu, une option qu'on appelle justice qui reste un pieu voeu. Le monde est tellement corrompu, la conscience humaine tellement viciée qu'il n'y a aucun espace pour ce qui s'appelle la justice. Et ceux ou celles à qui est assigné le devoir de l'exécuter sont parmi les plus grands criminels de l'humanité. 
Justice? Un beau mot pour masquer les contre-vérités des urnes ou museler les téméraires les plus tenaces. La justice rase, coupe. Le monde est injuste, c'est que l'on entend le plus souvent. Je serais tenté de le croire si je n'isolais pas quelques individus droits et idoines dans l'exercice de leurs devoirs. Il y en a, mais c'est une infime minorité. Le magistrat penche pour le plus offrant, l'avocat juriste défait les pratiques pour faire triompher la cause de son client, le ministre censé prêcher la loi de Dieu verse également dans la complaisance devant l'appât de l'avantage immédiat. La corruption a tout miné, même les soutanes des prélats les plus immaculées.
Il n'est de justice que du plus riche et du plus fort à qui tout est permis. Comment voulez-vous que le pauvre paysan que l'on dépossède de sa terre puisse y croire lorsqu'il ne trouve aucun moyen pour défendre sa cause? Comment voulez-vous parler de justice dans un pays où tout est faussé par les agents mêmes censés assurer l'équité? Comment voulez-vous y croire lorsque les plus grands assassins circulent librement alors que les petits larcins triment à vie dans les prisons les plus nauséabonds du monde? Bref, il n'y a pas de justice, sauf pour ceux qui en parlent nuit et jour. L'injustice est devenue comme une deuxième nature. Ce matin, je répondais à un aîné qui se plaignaient de l'insensibilité de sa hiérarchie face à la déchéance sociale que subissent ses confrères de métier, comme suit:
"Message bien reçu. C'est un problème de survie de toute urgence. Une situation injuste où les uns ont tout et d'autres rien. Suffisants et pleins d'eux-mêmes, les premiers semblent satsifaits et se moquent éperdument des seconds, malheureux et dépourvus de tout. La différence de niveau de vie est flagrante. Le leadership doit résoudre cela au plus tôt sinon "vaine est la justice qui s'enseigne ou se prêche". Ce n'est pas au riche de résoudre le problème du pauvre. Il n'est justice que celle du riche." Aussi paradoxal que cela paraisse, il se trouve à la tête des oppositions et des syndicats d'ouvriers, des messieurs-dames bien rémunérés qui gagnent leur vie à la sueur des adhérents et des gagnes-peu. La révolution de la justice ne viendra que de la souche des pauvres démunis.   

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