Enfin vint septembre 2020. Je me trouve à mon bureau et pense à l'importance émotionnelle de ce mois dans ma vie. Septembre commence par un deuil et finit par un deuil. Le seul mois de l'année avec l'accordéon de mon passage à l'état d'orphelin. A cinq ans d'intervalle s'est réalisé le cycle de ma séparation physique avec mes géniteurs. Paix à leurs âmes!
Ce 1er septembre il y a huit ans a été portée en terre ma très chère mère, Maman Christine Matsasu Kayengo. J'étais à Kinshasa ce samedi là de 2012. Très nerveux, épuisé, mais consolé par la solidarité et la compassion des frères et soeurs humains. Familles proches et éloignées, amis, amies et connaissances, sympathisants de toutes catégories, étaient présents à cet événement si douloureux. Le jour suivant, 2 septembre, fut marqué à jamais par un passage de témoins très symbolique. Ce jour-là est née pour moi une nouvelle relation au monde: l'avènement de ma fleur de cactus. Ses épines sont acérées jusqu'à ce jour, huit ans. Oui ma mère prit le visage transfiguré d'une muse inspiratrice que je consulte et dont la présence demeure précieuse dans mon coeur. Oui, maman, tu es là, toujours présente et attentive à mes soucis. Je découvris les arcanes de l'amour ultra-marin et utérin, et ma vie bascula irrémédiablement. Je survis grâce à l'amour de ma mère. Mboti kuna wenda, mboti kuna wena ngudia Miledi mia Khatu!
2 septembre soit 51 ans depuis que jour pour jour j'ai vu Séraphin Kiosi pour la première fois. Beaucoup de premières fois en ce jour au cours de ma vie. Séra Kamvinda Vwanga est là, égal à lui-même, à tous les grands moments, le paradigme ou l'autre roc de ce que je conçois comme amitié. Sans commentaires, sinon il volera aux cieux pour son Naja. L'homme qui discute de tout avec moi sans jamais me convaincre de quoi que ce soit. Il est fort, car il a réussi à supporter ma présence pendant cinq décennies. Salut Man à Lugudunum où tu te trouves depuis quelque trois ou quatre berges, qu'importe? Ce jour-là, il y a huit ans, énervé et perdu, je t'abandonnai à Lemba pour une raison que tu connais. Je croyais qu'on allait chez Djoma. J'étais dépassé, je tenais à être seul, c'est-à-dire en compagnie de ma fleur, auprès de ma fleur chrysanthème muée en fleur de cactus. Le double existe, l'apparente présence qui cache une réalité souterraine. Ainsi commença ma vie d'orphelin et de mythologue solitaire. Ne vis-je pas retiré dans mon île de la Barbade?
Quelques souvenirs ou quelques anniversaires. Jules Kafuty hier, Leonardo, Gabriella Thomas le 10.9, Nicolas Berends le 22 septembre. Des morts: Jean-Pierre Gavuka le 22.9, Papa Donatien Kasongo Bunda le 26.9 ou le malheureux souvenir de l'appel manqué qui résonne encore sous mes tempes en éternelle attente. Autant de réminescences inouïes! J'y reviendrai au fil des jours.
Enfin, enfin quoi? Rien. Rien n'arrive au hasard dans ma vie. Coucou MF.
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