30 déc. 2011

Elections à Kenge: mon Vieux Mboso accuse mon aîné Mayobo

Je disais que la bataille serait dure et rude à Kenge. Lisez vous-même.

Tripatouillage au CLCR de Kenge : Mboso N’kodia Pwanga accuse Mayobo



Les irrégularités des résultats des élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 ne cessent d’alimenter le débat politique en Rdc, avec à l’affiche des dénonciations en cascade. La dernière en date est celle de Mboso N’Kodia Pwanga. Christophe, président national de la C.R.D (Convention pour la république et la démocratie). V Candidat député national dans la circonscription électorale de Kenge, dans le district du Kwango, province de Bandundu, il est monté au créneau pour dénoncer des irrégularités jugées graves visant à remettre en cause la vérité des urnes par la falsification des résultats.
C’est au cours d’un point de presse qu’il a animé, hier mercredi 28 décembre dans sa résidence, que le président national de la C.R.D a porté à la connaissance de l’opinion la fraude électorale qui se prépare au CLCR de Kenge.
Sans aller par quatre chemins, Christophe Mboso renseigne que cette fraude électorale en gestation marquée par la falsification des résultats au niveau du Clcr avec la complicité du président et du rapporteur de celui-ci, porte la signature de Godefroid Mayobo du Palu qui était également candidat en lice dans cette circonscription.
Au regard des résultats affichés une fois le vote terminé, indique-t-il, il avait obtenu 9.400 voix des suffrages exprimés. Ce qui le plaçait en deuxième position sur les trois élus attendus de cette circonscription.
Partant de là compilation réalisée par chaque état major politique des candidats en lice, Gode- froid Mayobo n’avait obtenu que 4.824 voix. Plus le concours de ses colistiers qui avaient obtenu respectivement 949 et 850 voix, le total pour l liste du Palu donnait 6.623 voix.
Ce qui ne permettait pas à ce parti d’obtenir un siège. Mais une fois qu’il a quitté Kenge pour Kinshasa, alors que les choses étaient au niveau du Clcr, il apprendra que la donne venait de changer. Et que c’est Mayobo Godefroid du Palu qui occupait la deuxième position. Suivant la vérité des urnes avec les résultats affichés à la fin du vote, le premier était du PPPRD, deuxième lui-même du CRD, et le troisième gagnant était du RENOVAC.
Face à ce forfait en gestation avec la complicité des responsables de la Ceni/Kenge, Mboso N’Kodia Pwanga n’a pas tardé à alerter la hiérarchie nationale de la Ceni dans une correspondance qu’il lui a transmise hier mercredi 28 décembre. (...)
Au plan du fond, alors qu’ils avaient donné rendez-vous aux témoins de passer le dimanche 25 décembre (jour de Noël) pour signer les tous les PV de compilation, le président et son rapporteur ont fui dans la nuit du samedi 24 décembre. Dans leur fuite, ils ont emporté tous les plis pour les faire signer par de faux témoins après les avoir falsifiés.
Pour ce faire, Christophe Mboso demande au bureau de la Ceni d’ordonner la reprise de la compilation au Clcr de Kenge et de poursuivre en justice les agents impliqués dans la magouille, d’invalider la candidature de Godefroid Mayobo à qui la fraude profite manifestement.
Face à cette situation, il s’interroge : «Que valent les élections si la vérité des urnes n’est pas respectée, et la volonté du peuple méprisée ?».
(Source: www.7sur7.cd/index.php?...kenge...Cached )

Paix à l'âme de Godé

J'ai la douleur d'annoncer le décès à Kimwela-Kasu (RDC) de Godefroid, mon neveu, fils de ma cousine Kubuta. Décès survenu le lundi 19 décembre 2012 à la suite d'une très courte maladie. Godé est né en 2002. Que son âme repose en paix!

Echos de la bagarre éléctorale de Kenge

Elections législatives/ Kenge : Astrid Buka dénonce des faux chiffres en circulation !(La Prospérité 30/12/2011)

Pourquoi s’empresse-t-on à livrer des chiffres et ficeler des classements donnant tel ou tel autre élu de la circonscription de Kenge, District de Kwango, dans la Province de Bandundu, alors que tout le monde est conscient là-bas que les travaux de compilation des résultats des législatives ne sont pas à terme et que la Commission Electorale Nationale Indépendante n’a pas encore publié les résultats partiels. Ce questionnement a conduit Mme Buka Ponzo Astrid, candidate en course, à inviter les autres candidats à reconnaître d’abord les réalités de terrain. Lesquelles ? Ce qu’il y a des bureaux non compilés, que certains agents de la CENI sont partis en catimini, sans devoir livrer les moindre résultats de certains bureaux. (...)

D’où viennent des chiffres publiés et le classement qui reprennent certains candidats comme favoris pour rafler les 3 sièges de la circonscription électorale de Kenge, dans le District de Kwango ? Cette lancinante question taraude les esprits, plus particulièrement au sein de la population de cette circonscription, sans oublier les candidats eux-mêmes. Mme Buka Ponzo Lutondo Astride, une candidate en course, est montée au créneau, pour tirer au clair certaines vérités de façon à ce que personne n’en ignore. (...)
« Je n’ai pas démérité » Si la campagne électorale a été laborieuse, en raison de la gabarie des candidats, Buka Ponzo soutient que ceux qui se livrent allégrement à un tel exercice, ne reconnaissent pas la réalité de terrain. « Je n’ai pas démérité », a-t-elle fait savoir, se réservant de ne pas se laisser entraîner sur cette pente glissante. Toutefois, elle n’a pas non plus manqué de se référer à la compilation de ses témoins, sous réserve de la publication des résultats partiels par la CENI, pour dire que les voix en sa faveur sont susceptibles de la hisser dans le Top 3 de ceux qui vont siéger à l’Assemblée Nationale, pour le compte de la circonscription électorale de Kenge.
Ghislain Lubula

28 déc. 2011

"A propos CENI deux poids deux mesures" (Suite à un avis différent)

Je salue et respecte le point de vue du "mouvancier"; mais ma position reste ferme, inchangée. Vu de l'intérieur peut-être, ce type de raisonnement dans lequel je ne me reconnaîtrai jamais, peut se tenir. Souffrez que je répète quelques leitmotivs que vous devez avoir lus ça et là sur mon blog:

1. "La démocratie, c'est pas pour nous." Le fait que les élections entraînent toujours des morts doit faire réfléchir tout homme doté d'intellect. Il y aura démocratie le jour où toutes les conditions constitutionnelles, logistiques et pratiques seront réunies. Les candidats doivent, par exemple, avoir un égal accès aux médias nationaux qui sont contrôlés par le pouvoir sortant.
2. La faiblesse de l'Afrique repose sur la faiblesse de ses institutions. Les constitutions taillées ou amendées sur mesure, l'arbitraire fondé sur l'usage de l'armée et de la violence, la manupilation des règles du jeu par l'impunité, la corruption, le clientélisme, le népotisme, etc. autant d'éléments qui démolissent l'état de droit et ses institutions.
3. La politique, loin d'être une responsabilité avec sa nation, est conçue comme un gagne-pain pareil à tout autre. La politique enrichit fabuleusement. Un collègue nigérian m'a dit: "Au Nigeria, une fois que vous passez trois mois comme membre d'un gouvernement, vous êtes un millionnaire. L'argent vous arrive de toute part; les per diem, les commissions de contrats, d'autres avantages insoupçonnés vous tombent comme la manne du ciel."
4. L'égoïsme aveugle amène les gens à vendre leur pays pour quelques pièces de monnaie. Dans un article sur les "dons des présidents", je me suis demandé pourquoi tous les présidents congolais ont donné et donnent un véhicule à chaque nouvel évêque catholique. Aucun n'a jamais décliné ce don embarrassant. Les présidents accordent des dons de véhicules ou maisons à des magistrats, des médecins, des professeurs d'université. On ne se demande jamais d'où provient cet argent ni pourquoi ces bénéficiaires ne pourraient pas s'en acheter eux-mêmes comme cela se fait dans les pays organisés. Tout cela procède d'un réel souci d'entretenir le paternalisme, la mendicité, la pauvreté, la flatterie, la corruption morale, le culte du bienfaiteur.
5. La corruption et l'inégalité des traitements dans la société constituent des tares terribles. Les présidents, ministres, sénateurs, députés et officiers militaires touchent régulièrement leurs salaires au point de s'enrichir scandaleusement alors que les autres agents de la fonction publique ont des arriérés de plus de deux ans. Pour être mécanisé, l'infortuné petit agent doit corrompre quelqu'un du système à défaut de lui offrir la totalité de son premier salaire.
6. L'élément ethnique est incontournable. Chacun se fait voter dans son fief natal, en Côte d'Ivoire, au Nigéria, au Soudan, en RDC, en Guinée, partout. Parfois la religion ou l'extrêmisme religieux s'en mêle. Chirac se faisait élire en Corrèze.
7. Le manque d'une vision nationale ruine tous les efforts de nos politiques. D'abord soi-même, sa poche, ses proches. Les autres après. Scandale géologique, la RDC possède des potentialités naturelles estimées à 24 mille milliards USD, mais se révèle incapable de payer 10 milliards de dettes. Et dire qu'elle est entravée par des contrats signés avec des multinationales sans scrupule. Qui en profite? Au lieu de nous laisser duper ou de brader par ignorance ces ressources, nos intellectuels, ie économistes, financiers et autres gestionnaires, ne pourraient-ils pas élaborer un projet consistant à tirer le maximum de ces ressources en faveur du pays et de sa population? Un vrai défi!
8. Tant que l'éducation et la santé ne seront pas prioritaires, donc gratuites et égales pour tous, rien de bon ne se fera. Le pays a besoin d'intellectuels et d'hommes formés pour le gérer et l'administrer. L'armée ne peut jamais éradiquer la pauvreté, ni les rancoeurs des populations. Prédateurs et souvent confondus avec les bandits, les militaires constituent un fléau pour l'Afrique: ils tuent plus leurs propres populations qu'ils ne les défendent. A moins d'être un visionnaire comme le ghanaïen Rawlings. Malheureusement, le pouvoir africain passe par les armes. Cela se vérifie partout.
9. Musique, bière, sape, religion. Voilà les exutoires de la précarité! Le musicien est une star adulée; la bière défait le souci; la sape illustre l'illusion du beau paraître et de la richesse; la religion devient le refuge des âmes désespérées. L'homme d'affaires, le dandy, le pasteur, le sapeur, voilà les références d'une société dans laquelle le système éducatif est devenu déficient et caduc.
10. Nzela mukuse! Le raccourci. Un grand coup suffit à faire de vous Crésus en une nuit. Devenir politicien, c'est la garantie du succès. Autres moyens: l'exil dans l'eldorado européen, canadien ou américain, le statut de réfugié politique ou économique, la pratique du vol, de l'usure et de l'imposture. Ainsi, une jeune étudiante préférera deux ans de sciences infirmières aux longues études de médecine. La famille veut de l'argent frais. Le diplôme ne vaut rien, l'intellectuel est un "blablateur", seul compte le pouvoir; seul compte l'argent, surtout l'argent vite fait. Des gens se moquent du président Kasavubu mort pauvre après avoir dirigé la RD Congo pendant cinq ans. Jugez-vous même.

Au-delà de ces réflexions, je refuse l'endoctrinement fanatique, l'adhésion sans discernement à un diktat de quelque horizon qu'il soit. Je demeure un littéraire qui parle en toute liberté et parfois maladroitement, de son pays, de son continent, des hommes et des femmes, et de tout ce qui lui passe par la tête. J'assume mes contradictions quoique j'aie des valeurs humaines et spirituelles auxquelles je tiens fermement.

27 déc. 2011

"A propos CENI: deux poids deux mesures"

Mon lecteur critique, politologue de son état, toujours soucieux de défendre ma peau, trouve que je me lance dans des propos que je ne contrôle pas, dont je n'ai aucune expertise, que je soutiens l'opposition et que ma prétendue attitude apolitique n'est qu'un subterfuge insipide. Voici son texte:

"Claver,
Joyeux Noël et Heureuse Nouvelle Année. Puisse le Seigneur t'accorder paix et joie, bénédiction et bonheur à toi ainsi qu'à ta famille.
Je te transmets le point de vue d'un collègue "mouvancier" à qui j'ai fait lire ton texte.
Ton propos sur la CENI est tendancieux, bien que tu joues à une neutralité de façade. Sache que le genre de raisonnement que tu soutiens là ne tient pas dans ce pays. En RDC, nous avons une autre logique. Pourquoi crois-tu que tes cousins n'ont pas été élus à Kenge? C'est parce que Mbemba Cuisse est le seul à avoir distribué de l'argent. On vote celui qui donne à manger et à boire. Continue ce raisonnement, tu verras que Kabila a été voté parce qu'il a un bilan à défendre alors que Tshisekedi n'a que la parole, comme tu dis.
Les réactions internationales, pour peu qu'elles soient unanimes à discréditer les résultats présidentiels, n'ont aucun impact sur la politique intérieure de ce pays. Ainsi, tu fausses déjà la réalité en écrivant: "deux présidents ont prêté serment". Il n'y en a qu'un seul. On peut regretter la précipitation dans laquelle les choses se sont passées: proclamation, investiture. Ce ne sont que des vices mineurs de forme. Kabila l'a reconnu, il y a eu des erreurs sans conséquences, comme on en voit partout ailleurs.
Lorsque tu écris: "Deux poids deux mesures", tu te trompes fondamentalement. Il n'y a aucune commune mesure entre les présidentielles et les législatives où il y a 18 000 dossiers.
La vraie question que tu aurais dû poser: "Quelle est la constitutionalité du serment d'Etienne Tshisekedi?" Car le serment de Kabila a été public, validé par la Cour Suprême, donc conforme à la constitution congolaise.
Ensuite, tu pousses ta témérité plus loin: "La démocratie n'est pas faite pour nous, Africains". Pourquoi ne le serait-elle pas? Cette déclaration disqualifie tous les efforts de nos pays pour assoeir la démocratie.
Quant à l'armée et à la police congolaises, elles ont mission d'assurer l'ordre public. S'il y a à ce jour paix à Kinshasa et sur toute l'étendue du pays, c'est grâce à leur travail. Elles ne terrorisent personne mais découragent toute tentative de destruction, de banditisme, de pillage. Si Tshisekedi est aussi charismatique qu'il le prétend, pourquoi son appel n'a-t-il pas été entendu par ces forces?
Bref, la CENI a effectué un travail difficile; tout le monde, sauf l'étranger et l'opposition, a salué ce travail. Les Congolais veulent vivre en paix; Kabila semble le mieux parti pour réaliser ce voeu.
J'arrête là. Porte-toi bien!"

26 déc. 2011

CENI: deux poids deux mesures

'Qu'est-ce qui se passe dans ton pays?' M'a demandé mon collègue barbadien qui, décidément, n'y comprendra jamais rien.
Certaines choses surprennent, dépassant l'entendement ordinaire. Les dernières élections présidentielles sont l'objet d'objections et contestations massives aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Entre-temps, deux présidents ont prêté serment. Le premier possède le soutien de toutes les institutions (armée, justice, gouvernement), le second compte juste sur le peuple. Le premier a eu Robert Mugabe pour seul hôte président. Le second s'est contenté de sa résidence. Et pour cause? L'un a l'arme et l'autre juste la parole au point d'être traité de farceur de mauvais goût. Un imbroglio total. Au-delà de Joseph Kabila et d'Etienne Tshisekedi, il y a la RDC entière qui s'embourbe dans la honte, le désarroi, le déshonneur.
L'arme, quoiqu'elle terrorise, ne suffit pas à faire taire le mécontentement interieur du peuple. Combien de fois dirais-je que la démocratie n'est pas faite pour nous, Africains? J'en ai une preuve de plus.
La CENI, très certaine des résultats présidentiels, se tourne aujourd'hui vers l'expertise internationale pour les élections législatives tenues le même 28 novembre:

"Des plaintes viennent ainsi de tous les côtés, de l'opposition comme de la majorité. Certains candidats puissants se seraient imposés sur leur personnel électoral pour se faire octroyer des voix. Raison pour laquelle les uns et les autres ont salué la décision de la Céni de recourir à une expertise internationale pour la suite de la compilation des résultats des législatives" (Source RFI: http://fr.allafrica.com/stories/201112260006.html)

Pourquoi la CENI n'y a-t-elle pas recouru pour les présidentielles? Elle en serait sortie plus crédible.

25 déc. 2011

Season's Greetings

Benu boosu lubutuku ye mvula mpa 2012 ya mboti ye kiesi!
Nkinsi ya Lubutuku ye mvula ya mpa 2012 ya mbote ti ya kiese na beno yonso!
Na bino banso Mbotama ya Kristu elamo mpe 2012 ya esengo, kimia mpe bolingo!
A toutes et à tous Joyeux Noël et une année 2012 pleine de joie, de paix et d'amour!
Allen frohe Weihnachten und ein gesegnetes, fröliches und friediches Jahr 2012!
A tutti tanti auguri di Buon Natale e di un Anno 2012 pieno di gioia, pace e amore!
To All a Merry Christmas and a Happy New Year 2012!


23 déc. 2011

24 mille milliards USD de potentialités minières

"Les potentialités minières de la RDC évaluées à 24 mille milliards USD, voilà qui justifie toutes les convoitises dont fait l’objet le pays. Kinshasa prend-il la mesure des enjeux que peut induire pareille révélation aux fins d’un recadrage de sa ligne politique vis-à-vis de ses partenaires actuels et à venir?"
(Source: Mediacongo.net du 23 décembre 2011)

Faire bénéficier des retombées des ressources dont regorge le pays réputé scandale géologique à toute sa population, voilà le seul vrai défi politique de la RD Congo, qui n'a jamais réussi à payer sa dette de 10 milliards US, réduite à 3 milliards. A qui profitent les richesses de notre pays? Une chose est sûre: pas au peuple congolais. Les prédateurs se comptent aussi bien parmi nos compatriotes que parmi les voisins et les maffiosi des multinationales. C'est pourquoi il y a 18 000 candidats pour 500 positions au parlement national. Politique, politique... mani pulite!

Democrazia congolese: Cosa ne pensa Abbé José Mpundu?

Democrazia di facciata!
Attento osservatore delle vicende politiche del suo paese, padre Mpundu, parroco della chiesa di Sant’Alfonso a Matete, nel centro di Kinshasa, offre alla MISNA la sua analisi della situazione dopo le elezioni del 28 novembre: “A mio avviso, questa crisi è artificiale, nel senso che è stata creata, voluta, ed era prevedibile. Abbiamo assistito a una farsa elettorale. Sono state organizzate elezioni solo per dare l’idea che siamo in una democrazia. Ma non lo siamo e i detentori del potere non vogliono l’alternanza. Le frodi elettorali sono state massicce, ci sarebbe stato bisogno di annullare tutto e di ricominciare. Ma forse è troppo tardi. È tutto un sistema che andrebbe cambiato”. Un sistema “basato sul denaro e la ricerca dell’interesse a tutti i costi. È una tendenza mondiale, lo so, ma qui in Congo, è ancora più evidente” osserva padre Mpundu, che non ha parole tenere nemmeno nei confronti dell’opposizione: “L’opposizione? Non esiste, è scalcinata, e non propone un valido progetto di società”. La popolazione, dal canto suo, “deve sopravvivere e sbarcare il lunario, giorno dopo giorno. Ed è stufa di tutte queste beghe politiche”.
(Misna: 23 dicembre 2011.
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22 déc. 2011

Votez Mukawa!

Propagande électorale entendue ce matin chez moi:

Bantu ya Kenge nionso beno voter Mukawa!
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
Bantu nioso bo voter Mukawa
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
Votez Mukawa Bébé, Mukawa!
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
Tous les Kwangolais vont voter Mukawa
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
Tout le monde, votez Mukawa
OOOOOOOOOOOOOOO
Votez, votez Mukawa
OOOOOOOOOOOOOOOO

- Mais Maman, il n'y a plus de yoghourt. On va l'acheter à Supercentre?

Voilà comment une maman essaie d'encourager son fils de cinq à se faire élire à Kenge, une cité qu'il n'a jamais vue. Il n'est jamais trop tôt pour commencer en politique.

Mukawa Bébé, Mukawa
OOOOOOOOOOOO
- Mais Maman, je ne suis pas bébé. C'est Arun, le bébé. Et Adam!
Mukawa Mukawa Mukawa
OOOOOOOOOOOOOOOOO

Et voici votre candidat:

Dites-moi qu'il n'y a pas de patriotisme dans ma maison. Congolais authentiques, quand bien même nés en Barbade.

21 déc. 2011

Les chiens de ma voisine

Lorsque nous avions pris possession de notre propriété dans notre nouveau quartier il y a trois ans, notre voisne guyanaise Camilla avait deux chiens: Brandy et Heineken. Je la taquinais en disant que le troisième s'appellerait Whisky. Eh bien, elle en a entretemps acquis quatre autres qui font un bruit infernal. Mes enfants en ont tellement peur qu'ils se réveillent en pleine nuit, prétendant les avoir vus à leurs fenêtres. La scène se répète assez souvent. Hier, comme par hasard, traversant l'espace vide qui nous sépare, je me suis aventuré vers la parcelle aux chiens, toute la smala menaçante et aboyante s'est ébranlée dans ma direction. Camilla n'a rien trouvé de mieux à dire: "Vous devez remercier ces chiens; grâce à eux, il n'y a jamais de cambriolage dans le quartier". C'est pourtant faux, un autre voisine a vu les vélos de ses enfants volatilisés au retour d'une courte sortie dominicale. Je lui ai quand même révélé que ses chiens terrorisaient Chrystelle et Claver, elle s'est étonnée, disant: "Mes chiens sont pourtant si gentils avec eux". Encore faux. Les enfants n'y vont jamais, justement parce qu'ils les craignent. Jugez vous-mêmes.

20 déc. 2011

Apostrophe: Je jure fidélité au président-fondateur

A l'époque, à chaque remaniement ministériel, les heureux promus comme pour faire allégiance à leur destin juraient fidélité au président-fondateur et au guide. Certains s'engonçaient tellement dans leurs abacos que la voix sortait étouffée, rauque ou grillonnante. Ils manquaient, seulement, de dire une chose:" je jure obéissance au dictateur." Et dictateur, ce dernier l'était aux yeux de toute la presse internationale, sauf à ceux de ses protégés fanatiqques.
Joseph Kabila a prêté serment aujourd'hui à Kinshasa, devant la Cours suprême de la Justice. Que signifie encore la farce de mauvais goût que prépare Etienne Tshisekedi au Stade des Martyrs, et sur quelle constitution? Le pouvoir n'est pas dans la rue. Lui seul et sa clique y croient, mordicus. On le coffrera, sans aucun doute, ce prétendu président qui joue sa dernière carte. Politique, politique... mani pulite!

19 déc. 2011

Kim-Jong-il mort, la dynastie continue

Le Dictateur est mort, vive le Dictateur! Non autrement présenté par les médias occidentaux, le président de la Corée du Nord est mort il y a deux jours. Héritier de son père président éternel et fondateur de la république de Corée du Nord en 1948, Kim Jong-il lègue les rènes du pouvoir à son plus jeune fils, Kim Jong-un, "le grand héritier de la cause révolutionnaire du Juche et le chef exceptionnel de notre parti, de notre armée et de notre peuple" (Reuters). Inconnu il y a à peine une année, le dauphin a été parachuté "général quatre étoiles" et affecté à la puissante commission de la défense.
Comme il y a des dynasties royales, il y a aussi des dynasties dictatoriales. Point commun: le fils ou la fille succède au père. La méthode de succession diffère. Les circonstances aussi. Ici, il s'agit de républiques, et non de royaumes. De quoi s'interroger à froid? Ce que n'aiment pas du tout les heureux héritiers de la manne du pouvoir. La mort naturelle, le retrait stratégique préparé par un transfert de pouvoirs, l'initiation aux méandres des loges, ou simplement l'assassinat direct. Et l'innocent fils désigné comme héritier s'arrange astucieusement pour parachever militairement, que dis-je démocratiquement, la prise de pouvoir. Les pêcheurs en eaux troubles sont légion. N'osez jamais l'associer au meurtre du père pourtant plausible. Jules César l'avait expérimenté à ses dépens: "Tu quoque, Brute, fili mi". Ce n'est pas de la préhistoire, mais de l'histoire.
Le Grand Héritier va s'asseoir comme dictateur sur sa Corée républicaine. Discret, secret, effacé, énigmatique, réservé, mais extrêmement dangereux et impitoyable, le mystérieux successeur va régner à vie sur un peuple prêt à l'aimer d'un amour affecté, à l'instar de la journaliste pleurnichante qui a annoncé la mort du "Chef dirigeant" à la télévision nationale. Le fils ne reflètera pas forcément la lignée spirituelle du père, du moins à l'intérieur du pays. Les caciques seront éliminés sans pitié par mise à la retraire, résidence surveillée, empoisement, musellement, voire assassinat. Exécutions sommaires, parodies de justice, scénarios de coups manqués, etc. des astuces à conforter l'homme de l'ombre propulsé au devant de la scène nationale. Le fils, tel Bush Jr, ira au bout de ses mandats démocratiques et parachevera les actes inachevés du père, fut-ce une guerre inutile. Qui a dit inutile? Capitaliste et idéologique, comprise seulement par lui-même et ses chasseurs de pétrole. Ainsi, les voisins sud-coréens, japonais, russes ou chinois, se mettent en alerte pour surveiller les tournants des événements dans cette république fantôme, isolée du reste du monde. Les grandes puissances épient... de loin, prêtes à bondir au premier éternuement du jeune promu dictateur.
Le pouvoir a ses dessous. Le dictateur syrien Bashar al Assad a remplacé son père dictateur. Il subit de plein fouet l'ouragan du printemps arabe. S'en sortira-t-il? On peut seulement dire qu'il résiste vaillamment. Les fils Eyadema, Bongo, Kabila sont également sur les traces de leurs pères. Ils y sont pour durer. Initiés aux arcanes du pouvoir, formés dans l'ombre de leurs pères, ils savent manier l'argent, l'armée et la constitution en leur faveur. Eléments essentiels du pouvoir, car le reste n'est que jeu d'enfants. Point commun: ils sont tous allés aux élections démocratiques et les ont gagnées à plates coutures. Comment? Démocratiquemt, libremment, transparemment! Ils y sont pour durer, et même pour très longtemps. On leur attribue des dons exceptionnels, des talents de conducteurs d'hommes au-dessus de leurs géniteurs, des réalisations extraordinaires qui n'ont cependant jamais relevé le niveau de vie de leurs populations. Le peuple plonge durablement dans la misère alors que les nouveaux riches issus de ces establishments se pavanent dans une scandaleuse abondance. Et même encore, ils sont des présidents qui fascinent leurs peuples privés d'eau et d'électricité, de soins de santé et du minimum vital. N'osez pas dire le contraire. D'autres fils-héritiers ont eu peu de chance et vivent dans la galère: j'entends les fils Kadhafi, Moubarak. Ce n'est pas fini: les fils Wade, Biya, Ngouessou, Obiang n'ont pas encore montré leur vraie face. Les ambitions sournoises existent. On peut être roi dans une république... un peu comme l'était le Roi du Zaïre aujourd'hui décrié, mais qui a été adoré de son vivant par sa Prima Curia. Politique, politique... mani pulite!
Longue vie à Kim Jong-un! Il paraît qu'il n'a que vingt-sept ans.

18 déc. 2011

Ma cousine Makangila s'est éteinte, foudroyée

Avec une douleur très profonde, je viens d'apprendre la mort, le jeudi 14 décembre 2011 à Kidima (Kisala), de ma cousine Makangila. Elle laisse quatre orphelins. Une telle nouvelle, lorsqu'on vit à des milliers des kilomètres, vous laisse hagard devant la complexité de la vie au point de s'interroger sur le sens ultime de la vie. Makangila était la fille de ma tante paternelle Koka, elle aussi décédée il y a quelques années. Que son âme repose dans la paix du Royaume Céleste! Wenda mboti, Makangila!

17 déc. 2011

Adieu Cesaria Evora


Voilà une grande artiste dont l'immense talent a dépassé les frontières de son Cap Vert natal, faisant la fierté de tant d'hommes et de femmes de notre terre. Sa voix mélancolique restera à jamais gravée dans nos mémoires. Ses mélodies envoûtantes continueront à faire vibrer nos coeurs. Dieu t'a appelée aujourd'hui, Cesaria. Paix à ton âme! Adieu, Diva aux pieds nus!

16 déc. 2011

L'intervention de Mr le Cardinal

Une chose surprend. L'intervention du Cardinal Monsengwo n'a apparemment pas le support de la Cenco. Pour preuve, ouvrez la page http://www.cenco.cd/. Il n'y a à ce jour aucune allusion, aucune réaction officielle à quelque niveau que ce soit. Je donne raison à mon ami qui y voit une démarche isolée, personnelle, n'engageant que le Cardinal et sa chapelle. En réalité, les évêques congolais sont divisés. Ce qui confirme le cri de la démission générale suscitée par l'attitude muette de l'Eglise. Monsieur le Cardinal a au moins pris ses responsabilités en mettant en doute la vérité et la justice des élections. C'est une voix, en ces circonstances, peut-être plus forte que celle, ambiguë, de la conférence épiscopale. Pourquoi ont-ils formé 30.000 observateurs s'ils entendaient rester muets in fine?

Voici les commentaires d'un prêtre congolais:

"Enfin, une réaction qui sauve notre Eglise.
Mgr Monsengwo a pris ses responsabilités de cardinal et a dénoncé en des termes sans équivoques le manque de vérité et de justice des élections présidentielles. Cela nous crée, nous hommes d'Eglise, une petite peur bleue, tant la façon de traiter les oppositions au régime s'inspire des méthodes musclées du Rwanda. Malgré cela, je me sens en paix avec mon Eglise. La première déclaration de la Cenco réflète en fait les divisions au sein de l'épiscopat, ce qui a donné une déclaration plate et insipide.
Prie pour nous, jeune homme."
SKDV

15 déc. 2011

Kha Sunga in memoriam

Voici un email de Bernardin:
"Mes chers,
L'année 2011 a mal commencé pour moi et se temine ainsi en emportant mon père, qui se repose dans la paix du Christ auprès des nôtres à Kisunga ce jeudi 15 décembre 2011.
Bernardin-Mbuku-Iwongi-Sung"

Nos condoléances les plus émues et paix à son âme!
En union de coeur et de prières,
Claver-e et Madeleine


13 déc. 2011

Elections RDC: Mr le Cardinal Monsengwo a parlé

DECLARATION DU CARDINAL L. MONSENGWO PASINYA
SUR LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES EN RDC

Mesdames et Messieurs de la Presse,

1. Dimanche 4 décembre 2011, la CENCO dans une conférence de presse et moi-même à l’Eglise Sainte Anne avons dans un appel demandé à la CENI que soit proclamée impérativement la vérité des urnes.
2. A cet effet, comme souhaité par le peuple, la CENCO a publié les conclusions de son observation et de plusieurs observateurs nationaux et internationaux. Toutes ces observations posent sérieusement une question de crédibilité de cette élection, comme vient de l’attester le rapport du centre Carter.
3. A l’analyse des résultats rendus publics par la CENI ce vendredi 9 décembre 2011, il y a lieu réellement de conclure que ces résultats ne sont pas conformes à la vérité ni à la justice. Comment, par exemple, comprendre que le 6 décembre, Monsieur TSHISEKEDI qui avait 5 927 728 voix sur 17 329 137 suffrages exprimés, ait le 9 décembre 5 863 745 voix sur 18 144 154 suffrages ? Il perd par conséquent 64 000 voix alors qu’on venait d’ajouter 34 000 bureaux…
4. Mais puisque les résultats sont provisoires et doivent être confirmés par la Cour suprême de justice, nous demandons aux contestataires d’interjeter appel, de recourir aux voies de droit et de ne pas se livrer à la violence. Dix-huit morts pour des élections, c’est trop !
5. Dans ce cadre, l’Eglise est moralement tenu à offrir son aide à la justice pour établir la vérité des urnes là où ont été ses observateurs. Que la Cour suprême se sente donc en conscience interpellée par le peuple Congolais tout entier.

Fait à Kinshasa, le 12 décembre 2011
+ L. Card. MONSENGWO PASINYA
Archevêque métropolitain de Kinshasa


11 déc. 2011

Flavien, mon frère de sang

Je n'y ai pas pensé mais l'idée me vient de parler de l'abbé Flavien Busina Bikakala (1956-2006). Prêtre du Seigneur, Flavien était un serviteur qui a vécu comme il est parti. Dans la simplicité et l'anonymat. Dans la piété et l'humilité.
Des relations profondes nous unissaient, nos parents étaient très proches du temps de leur jeunesse. C'est plutôt à Kalonda que je l'ai connu parmi d'autres. Il me suivait d'une année. Ce détail est important parce que nous deviendrons condisciples en théologie à Rome à la suite de mon année de régence après le cycle de philosophie. Travailleur hors pair, Flavien fascinait par son engagement; il ne faisait rien à moitié. Caractère dur à certains égards, naturellement rétif à toute autorité arbitraire, il était un homme d'une volonté ferme et généreuse.
Dans mon univers personnel, Flavien Busina est le meilleur gardien de but du monde. Que des fois suivant un match des professionnels, je m'exclame: "Busina aurait arrêté ou dévié ce ballon". A Kalonda, à Mayidi comme à Rome, il est demeuré un goalkeeper sans égal. Mai 1982. Lors d'un match du Collège Urbain contre les Catéchistes de la Propaganda Fide à Castel Gandolfo, Flavien excédé contre l'arbitre a provoqué un penalty. Après discussion, il a juré que ce penalty ne se transformerait jamais en but. Eh bien, il a arrêté la balle net, à la stupéfaction générale de nos adversaires. Séraphin Kiosi m'a raconté une histoire semblable, cette fois à Ngi lors d'un match de Katende contre Ngi.
A Rome, Flavien alors responsable des chants pour la communauté ecclésiastique "zaïroise" a eu l'idée d'enregistrer un 33 Tours de Missa Zaïre. Ce qui lui valut le titre de DG de la part de Faustin Mampuya.  Je n'ai jamais compris comment il a réussi à rassembler les moyens financiers et matériels pour cette réalisation artistique. L'enregistrement s'est fait à Frascati, un bus était mis à disposition pour le déplacement des choristes. Une volonté de fer.
Je n'oublierai jamais le jour où pour la première fois, je l'ai vu s'injecter une piqûre anti je ne sais plus quoi. J'étais stupéfait, estourbi. Je n'avais jamais vu ça, sauf plus tard, lorsque j'ai approché des diabétiques. Et même encore, les aguilles de diabète sont courtes. Et dire qu'il le faisait souvent; il se soignait lui-même plutôt que de se confier à un médecin. Il avait une pharmacie personnelle bien équipée, et  s'en servait normalement. C'était plus fort que lui; aucun conseil lui interdisant de le faire ne pouvait passer.
De retour au pays en 1982, il y avait une situation difficile au petit séminaire de Katende. Le Père Ben Overgoor étant repris par la SVD pour leur nouveau noviciat à Bandundu, il n'y avait personne pour enseigner le latin. Flavien, impréparé, a assumé la lourde tâche de remplacer un monument à Katende. Pendant toutes ses années de Katende, Flavien a bossé comme un casanier pour inculquer le latin aux séminaristes. Le pari était gagné.
Je ne parle pas de ses autres affectations. Je crois qu'il a ensuite développé une querelle personnelle avec l'ancien évêque de Kenge. Il a même signé des documents dans ce sens avec d'autres. En 98 il avait plein espoir dans le nouvel évêque coadjuteur; les nuages semblaient se dérober au bout du ciel. En 05 je l'ai trouvé complètement dépité, effondré... mais toujours décidé à relever les défis. Je garde encore des emails qu'il m'a écrits à l'époque.
Un homme à deux faces: affable et dur. Musuku ye fhwati ku mbundu! Homme très difficile à diriger quand il n'est pas d'accord, ferme et intransigeant dans ce qu'il projette, capable de s'engager à fond dans une aventure qui se révèle parfois peu pertinente, Flavien tient de son père sa hargne, sa rancoeur et sa générosité. Mais inébranlablement conscient de ce qu'il veut. Tous les Busina sont comme ça. Je l'avais une fois dit à sa soeur Brigitte.
Je suis jusqu'à ce jour convaincu que Flavien aurait vécu plus longtemps si l'autorité diocésaine lui avait permis de se faire soigner en Europe, selon son voeu. Car à se sujet, son billet d'avion avait été détourné par un de ses confrères sans scrupule. Jamais remboursé jusqu'à sa disparition. Les autres démarches n'ont pas reçu le soutien de son ordinaire. Sur le net avait circulé à l'époque sa lettre-testament qui révèle dans les détails comment il avait été traité. J'y fais allusion dans mon email du 10 décembre 2006.
Au-delà de tout ceci, je garde de Flavien le souvenir d'un prêtre abandonné à son propre sort, un homme meurtri par l'insensibilité des hommes, mais aussi et surtout, celui d'un frère de sang, mon frère de sang.
Whena mboti kuna wena Pafla Bikakala.

10 déc. 2011

Il y a cinq ans mourait l'abbé Flavien Busina

Ci-dessous l'email que j'avais adressé à des proches au sujet de sa mort.

Envoyé le : Dimanche, 10 Décembre 2006, 13h41mn 51s
Objet : Décès de l'abbé Busina

Ami(es), Frères et Soeurs:

Ce que nous craignions à propos de Flavien, est arrivé. Il est décédé cesamedi 9 décembre à 23 heures à Kinshasa, abandonné à lui-même. Sa lettre-testament adressée au clergé de Kenge parlait clairement de cet
événement fatal. Rien n'a été fait: il n'a pas reçu les soins appropriés. Homo homini lupus. Mon coeur brûle de douleur, d'indignation, de colère etde révolte devant le plaisir criminel et sadique que prennent les hommes à faire souffrir, que dis-je, mourir leur prochain. Quel scandale!
Flavien, aurais-je pu imaginer que la visite que je t'avais rendue à la procure en juillet 2005 serait notre dernière rencontre? Prêtre du Seigneur, tu es resté digne et fidèle serviteur jusqu'à la fin de ta vie. Tu as crié,
mais personne n'a entendu ta voix. "Mpangi na mono kwenda mbote. Banzio ya Zulu bo kwisa kuyamba nge". Dieu te reçoive dans son royaume éternel.
En union de prières

Claver

9 déc. 2011

J Kabila réélu président de la RDC

9 décembre 2011. C'est confirmé finalement, Joseph Kabila a été élu avec 48,95% pour un nouveau mandat de 5 ans. Une proclamation sous haute tension, Etienne Tshisekedi ayant contesté les résultats. Comme disait un ami dans son email: "On ne sait pas sur quelle ville nous nous réveillerons demain".
Je répète mon leitmotiv: le tendon d'Achille de l'Afrique réside dans la faiblesse de ses institutions. Déjà au départ, on a changé la constitution pour des élections en un tour. Cela s'était vu en 2006 avec l'âge du candidat-président. Voilà aujourd'hui un président élu à moins de 50% sans que cela puisse faire réfléchir. Vu de loin, tout cela étonne. La CENI, elle-même, est contestée par le peuple qui y voit une caisse de résonnance du pouvoir en place. Pourquoi la RTNC n'a-t-elle pas accordé autant de temps d'antenne à tous les candidats comme cela se fait dans d'autres pays? Pourquoi a-t-on suspendu les SMS sur le territoire congolais pendant le décompte des voix? Une grave atteinte à la liberté d'expression dans un état de droit. Je n'ai pas de problème que Kabila soit réélu mais qu'on prouve de façon tangible et sans ambiguïté qu'il a effectivement été élu. C'est simplement un problème de crédibilité. J'apprécie certes la franchise de Tshisekedi qui nous a permis de démythifier Mobutu, mais je n'aime pas son intransigeance ni ses écarts de langage. A-t-il été élu comme il le clame? J'en doute. Il aurait assurément gagné si toute l'opposition s'était rangée autour de lui. Là encore, des chiffres fournis par une institution indépendante auraient pertinemment éclairci le doute. L'église catholique a démissionné, préférant s'affirmer apolitique et abandonnant ses ouailles à leur triste sort. A quoi lui a-t-il servi d'envoyer des milliers d'observateurs sur le terrain électoral? J'en reste à m'interroger.
La démocratie a encore un long chemin à traverser chez nous. Allez me dire qu'elle est faite pour les Africains? Oui, pour quelques-uns. Mais pas tous. N'oubliez surtout pas que notre pays a toujours été démocratique! Pour l'instant, contentons-nous de féliciter notre président réélu.
En principe, c'est son dernier mandat selon la constitution. A l'allure où vont les choses, je ne m'étonnerai pas que la constitution soit de nouveau modifiée et le mandat rallongé à sept ans pour accommoder le Rais. Qu'y a-t-il d'inconstitutionnel dans un geste censé assurer la paix, la justice, le travail, le développement aux Congolais? Du déjà vu!

Joyeux Anniversaire V Y Mudimbe


8 décembre 2011. Un grand homme de lettres congolais devenu américain fete ses septante ans comme on dit en RDC. Philologue, linguiste, philosophe, romancier, cet érudit essayiste dont le professeur Wirz m'a dit a Berlin qu'il maîtrisait la cutlure occidentale mieux que lui un suisse, est l'objet un mythe. Bien que j'aie eu avec lui des amis communs comme le père Frank Roelandt svd d'heureuse mémoire ou le poète F M Mayengo, je ne l'ai rencontré qu'une seule fois. C'était, si mon souvenir est bon, en mai 1999 à la Haus der Kulturen der Welt de Berlin où il avait présenté une conférence. Je lui avais demandé s'il avait reçu de Peter Lang la publicité de mon livre sur Tchicaya. Il a répondu qu'il s'informerait auprès de ses secrétaires de Duke et Stanford. Un compatriote l'a félicité pour avoir dit non au dictateur Mobutu. Quant à son retour au pays après la chute de Mobutu, il a avoué qu'il n'y avait plus de place pour lui et qu'il fallait laisser aux plus jeunes l'occasion de travailler.
Dans Les corps glorieux des mots et des êtres, il parle de beaucoup d'endroits et de personnes (P. Frank, Fr. Michel, Mgr Binton) que j'ai connues. Son passage entre 63 et 64 au petit séminaire de Kalonda où j'ai été formé entre 69 et 75 lui donne l'occasion de refléchir sur la vie missionnaire, la situation sociopolitique du Kwilu. Observateur perspicace, il note que la SVD est allemande dans sa rigueur et ses structures. Vrai. Que ces missionnaires prennent du café froid. Vrai également. Mr Emmanuel Maviya, un de mes enseignants de français qui l'avait eu à Kalonda comme professeur disait que, mémorisant tous les textes latins, il enseignait le latin sans papiers. Un véritable personnage de fable!
Mudimbe, un mythe. Ancien moine, il se dit agnostique aujourd'hui. Que des fois il est pris pour un prêtre par des gens qui l'abordent pour se confesser. Lorsqu'on lit attentivement son autobiographie, on voit que rien n'est fait au hasard dans la vie de Valentin Mudimbe. Sa formation est méticuleuse: inscrit à Louvain, il se forme à Paris auprès des maîtres penseurs que sont Althusser, Lacan, Foucault. Qu'il soit aujourd'hui reconnu comme un des grands théoriciens de la postmodernité et de la postcolonialité, est le résultat d'une longue et permanente préparation.
On raconte qu'un dimanche à Lubumbashi un prêtre catholique aurait totalement raté son homélie simplement parce que Mudimbe se trouvait dans l'église. Vrai ou faux?
Mudimbe, un mythe. Son biographe, il en a un, un cinéaste, m'a parlé de la visite de son frère Ngoie chez lui. Eh bien, tout en vivant dans la même maison, ils ne se sont vus que très rarement, chacun étant cloîtré dans son coin. Dites-moi s'il n'est pas resté moine.
Un jour, à Berlin, le bibliographe Bernth Lindfors m'a demandé: "There is in the US a university professor who has become tremendously famous for his book: The Invention of Africa. His name is Mu... Mu..." Mudimbe que j'ai complété et je lui ai confirmé qu'il était originaire de mon pays.
Son enseignement. Qu'est-ce qu'il enseigne, Mudimbe? Le latin et le grec. C'est-à-dire la source de la culture occidentale.
Joyeux Anniversaire, V Y Mudimbe!


7 déc. 2011

Jugez vous-mêmes

Présidentielle 2011 : L’Eglise catholique muette sur les résultats (Le Potentiel 07/12/2011)
Prudence et sagesse, diront les uns. Démission, trahison, couardise, complicité, diront les autres. Selon le camp politique auquel on appartient. Quant à moi, j'en reste à m'interroger sur la marge de manoeuvres de nos prélats que j'aime et dont je respecte le courage, la liberté d'expression. Seulement là, pour quelqu'un qui vit hors du pays, je suis surpris. Pourquoi deux poids deux mesures? Les évêques auraient dû assumer à fond leur rôle de contre-pouvoir crédible pour confirmer ou infirmer les résultats de ces élections dont les échos disent qu'elles sont entachées d'irrégularités. Hélàs, ils onf fait marche arrière pour des raisons insoupçonnées. Ont-ils été intimidés ou menacés de représailles par le pouvoir? Ou bien est-ce le résultat d'une attitude apolitique de principe? Désormais on se contentera des seuls résultats de la CENI. Ce geste de Ponce Pilate rejoint une interrogation que j'avais déjà formulée en janvier à leur sujet. Sans qu'on le sache, ils ont les mains liées vis-à-vis de leur bienfaiteur. Ou alors, on ne nous dit pas toute la vérité. Au cas où ce geste serait pour sauver la paix, des vies, alors je le respecterais. Jugez vous-mêmes!

Des échos des élections en RDC

"Cher Clav,

La fête de la démocratie se transforme en une veille de guerre civile, malheureusement.
Les résultats provisoires de l'ensemble du pays de font attendre et cela augmente la tension dans la ville de Kinshasa et même dans d'autres villes du pays. Il n'y a pas de couvre-feu, effectivement, mais la ville ressemble à une demi-ville morte; tout le monde a peur et se terre chez soi ou, pour des personnes en vue, à des endroits insoupçonnables. Moi, par exemple, sais-tu où je me terre depuis deux jours ?
 Il y a des risques évidents de violence, mais au fur de temps et des appels au calme de partout, partis politiques d'opposition y compris, cela semble se minimiser, sans l'éloigner définitivement. La prière est devenue le recours de tous, musulmans, chrétiens, animistes et athées convaincus.
A Kenge, Mbemba Cuisse caracole en tête, suivi de Matadiwamba et Mboso. Les "Vieux" font mènent encore la danse dans Kenge, car ils se tapent les trois places de la circonscription de Kenge. Après eux vient un surprenant Mayobo Godé! La première tentative de Kwakwa n'est pas la bonne, mais il a le mérite de commencer. S'il ne fait pas comme Kashala, c'est-à-dire retourner en Europe avant de revenir en 2016, il peut faire son petit trou et percer, dans la durée. Pour le moment, il faut simplement le féliciter d'avoir tenté.
L'ensemble du processus, quoiqu'on en dira et subira, a été chaotique. Il aurait fallu plus de temps et de compétence au sein de la CENI. Il y en a qui votaient encore 48 heures après l'unique jour officiel de vote, sans parler des bureaux de vote qui ont commencé le vote au moment où on devrait les fermer. Tembo et Panzi étaient parmi ces bureaux avec des retards de quelques jours.
Que dire du dépouillement en pleine nuit sans lampes appropriées, à la lumière des bougies! Des rumeurs de bourrage des urnes circulent avec persistence, concernan aussi bien des candidats présidentiels que des candidats à la députation nationale.
Statistiquement, pourtant, ces incidents se ramenent à un pourcentage minime, tant il y a des milliers de bureaux de vote. C'est dommage, mais cela risque de ne pas avoir un gros incident sur la validité des élections. Les dernières tendances placent le président sortant largement au dessus du lot. On va sûrement encore partir pour 5 ans avec lui. Mais attendons encore voir les choses définitives après demain. La politique, comme l'homme, est terriblement dynamique."

SDKV (December 7, 2011)






4 déc. 2011

Elections en RDC: mon camp?

Un collègue barbadien qui suit les nouvelles du Congo, m'a demandé ce que je pensais des élections tenues en RDC. Et aussi ce que je pensais de Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi. De quel camp suis-je? A son grand étonnement, je lui ai répondu que comme, lui-même, je suis apolitique et que je n'ai pas de camp. Je m'explique.
Parti du pays depuis fin 1987, avec un séjour au pays de quelque neuf mois entre mai 92 et mai 93, je suis un peu déconnecté des réalités politiques de mon pays. Mes séjours me font souvent observer l'enrichissement illicite de l'establishment, le délabrement des infrastructures et la paupérisation continuelle de la masse. Le pays vit plus au son des slogans que des réalisations tangibles susceptibles d'améliorer la qualité et le niveau de vie des citoyens. Je connais beaucoup d'acteurs politiques aussi bien dans l'AMP que dans l'Opposition. Chacun y travaille pour sa chapelle; je ne connais aucun nationaliste. La RDC a besoin d'un nouveau départ: que le peuple soit la préoccupation principale des dirigeants. Relisez mes articles antérieurs pour vous rendre compte de mes positions à ce sujet.
Pour faire diversion, sachez que la Présidentielle m'intéresse moins que les Législatives de Kenge où je connais plus de trente candidats parmi les 102 qui se disputent trois sièges à la députation nationale. Image d'une RDC où comptent d'abord sa poche, son honneur, son ambition personnels, le reste (le pays) après. Juste pour dire que mes cousins et amis auraient pu s'entendre pour une seule candidature.
Demeurons toutefois optimistes. Paix aux âmes des victimes inutilement sacrifiées à l'autel des élections. Espérons que la proclamation officielle des résultats n'entraînera pas de violences ni d'autres pertes de sang.

Adios Socrates


4 décembre 2011. Je viens d'apprendre la mort ce matin de l'ancien capitaine de la Selecao des années 80. Le légendaire Socrates, médiateur exceptionnel pour reprendre une expression des Congolais, fut un joueur pour lequel j'ai eu et je garde une admiration sans failles. Je n'oublierai jamais son fameux but contre le gardien italien Dino Zoff. Cela fait certes vieux, mais le souvenir reste intense pour un sensationnel maestro. Bien que mort physiquement, un artiste ne meurt jamais entièrement dans l'Histoire. Adios Socrates!

26 nov. 2011

L'homme est homme avant tout

Le Prof. Abbé Félicien Ilunga Mayamba, secrétaire national des Oeuvres Pontificales Missionnaires-RDC, cite dans son excellent article "La missiologie en Afrique à l'heure du dialogue interculturel" un passage instructif du Cardinal José Saraiva, qui fut jadis notre recteur et maître commun:

« On doit avoir présent à l’esprit ce donné fondamental qu’avant d’être européen, africain, américain ou asiatique, l’homme est homme, et qu’il est par conséquent nécessaire d’admettre des valeurs communes à tous les membres de la famille humaine, indépendamment des divers contextes socio-culturels où l’on vit, et qu’il est nécessaire de distinguer entre la permanence des valeurs et l’historicité de leur processus dans l’activité humaine. »

Source: http://opmrdc.com/index.php?option=com_content&view=article&id=9:la-missiologie-en-afrique-a-lheure-du-dialogue-interculturel&catid=6:reflexion-sur-la-mission&Itemid=3

Têtu que je suis!

Décidément, il ne lâche pas prise, mon lecteur de pourfendeur. Le voilà qui revient à la charge:
"Têtu que tu es, Claver! Toi et moi savons très bien ce qui se passe dans les coulisses. Tes analyses sont certes bonnes, mais susceptibles de troubler les esprits. De quel camp es-tu? Je ne crois pas que tu agisses positivement lorsque tu mets sur le net des choses si délicates. Un devoir de réserve s'il te plaît."

Ma réponse est simple.

"Détrompe-toi, cher ami. Aucune des nouvelles que je publie sur mon blog n'est confidentielle. J'écris, réfléchis à partir de ce qui s'entend et s'amasse sur le tas. J'estime que mes lecteurs sont assez critiques pour discerner et se faire leur propre jugement. Mes positions, mes contradictions, je les exprime librement; elles n'engagent que moi. Pour ton info, je prépare un livre sur les paradoxes intrinsèques de la francophonie officielle française. S'il est une chose que je déteste dans la vie, c'est le mensonge, l'hypocrisie et la soumission à une volonté hiérarchique lorsque celle-ci s'avère arbitraire, douteuse, vengeresse. Tu as sans doute oublié ce que je t'ai raconté à ce sujet. L'email que j'ai reçu s'intitule: Si l'Eglise ne dit plus la vérité. De quel camp suis-je? Eh bien, de celui des sans-voix. On ne peut jamais étouffer la fumée dans une casserole."

25 nov. 2011

"Réaction à chaud: De quoi te mêles-tu encore?"

Mon pourfendeur de lecteur n'a pas tardé de réagir à ma "réaction à chaud":
"De quoi te mêles-tu encore? De quel droit oses-tu? J'ai comme toi lu tout le courrier de Kenge, mais j'ai une conclusion différente. Pour moi, Ya René a élevé la voix, au nom des gens du centre et du sud, pour dénoncer des injustices de son évêque que lui seul peut prouver. C'est cela qu'il paie. Je ne sais pas quand tu es allé à Kenge pour la dernière fois. La cathédrale, l'évêché jadis resplendissant avec eau et électricité, la paroisse dont tu fus le premier vicaire, le centre pastoral, tout est en ruine. Résistent à l'usure l'ISTM et la paroisse St Esprit tenue par les SVD. Ces choses-là se voient, on ne peut pas les cacher. La présence de l'église n'est pas sentie à Kenge, et tout le monde a l'impression que la hiérarchie détruit Kenge et n'y a pas son coeur. Tout cela est cuisine interne. Reste en dehors de ça s'il te plait!"

A quoi j'ai répondu:
"J'apprécie ta perspicacité et ton sens critique. Tu y vas très fort. Je t'en remercie car tu viens d'ajouter des éléments qui manquaient à mon analyse. Tu admettras que je ne suis pas tenu de dire tout ce que je sais. Quant à me mêler de ce qui ne me regarde pas, tu te contredis et je découvre que tu es même plus partial, plus subjectif que moi. Te souviens-tu de ton coup de fil à propos de la guerre de l'Internet? Je ne mêle de rien car il n'y a pas de cuisine interne sur la place publique. Les avis que j'émets sur mon blog n'engagent que moi, je les assume entièrement. Même mes contradictions! Laisse-moi te poser une question: "combien d'yeux as-tu? Relis tout le courrier, tu verras! Kangula meso!"

Un cancrelat: il va faire toi mal au ventre

Ce matin, autour de 7h00, alors que je leur apprêtais leur petit déjeuner, Chrystelle m'interpelle:
- Papa, viens voir! Un cancrelat.
Elle insiste: j'y vais.
- OK, lui dis-je, je vais le jeter à la poubelle.
Le temps de chercher une serviette à la cuisine, je m'exécute. Mais c'était sans compter qu'elle allait alerter de sa découverte son frère qui sortait de la douche.
- Où est le cancrelat? S'enquiert Claver encore en tenue d'Adam.
- Papa, où tu as mis le cancrelat? Demande la fille.
- Eh bien... je l'ai mangé. Voyez comme mon ventre est en train de changer. Leur dis-je en faisant quelques grimaces.
Les deux jumeaux gémissent ou pleurent, révoltés:
- Ce n'est pas gentil, dit le jeune homme. Un cancrelat, on ne mange pas un cancrelat, Papa. Il faut pas manger le cancrelat, il va faire toi mal au ventre (sic).
- Bonne leçon: tel père, tel fils. Intervient leur mère qui a suivi attentivement le débat. Désormais, tu feras face à un autre homme de principes.
- Eh bien, puisque vous tenez tant à ce cancrelat. Je vais le couper en deux, le mettre dans vos sacs d'école pour votre lunch.
- Noooooooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnnn!

23 nov. 2011

Suspension de l'abbé J-R Singa... Réaction à chaud


Kenge, 21 novembre 2011. L'abbé Jean-René Singa vient d'être notifié de sa suspension a divinis dans sa trente-quatrième année de sacerdoce.  Et pour cause? "Non obtempération aux injonctions" comme aimaient dire les gendarmes de la police routière zaïroise. Promu Directeur Général de l'ISTM (Institut Supérieur des Techniques Médicales) de Kenge par le ministre congolais de l'éducation nationale, ce prêtre a été affecté par son évêque comme Curé à la paroisse de Matari, à près de 300 Km de Kenge. Or, le prêtre doit obéissance totale à son évêque qui possède la plénitude du sacerdoce. Officiellement, la sanction canonique frappe le prêtre parce qu'il refuse de répondre à l'obédience épiscopale.
Soyons quand même objectifs: il y a clairement vice de forme et de procédure. L'une des deux autorités - soit le ministre soit l'évêque, sinon les deux - doit avoir rompu les termes du contrat. Comment le contrat liant les deux institutions est-il stipulé, notamment en matière des nominations des responsables à l'ISTM? Visiblement, les deux autorités ne se sont pas consultées. Le ministre aurait assurément signé son décret "sans la proposition" du prélat. Ce dernier, tout en ayant connaissance de la promotion de son prêtre, l'a à son tour nommé curé de paroisse. Ce qui correspond à "sa volonté".
Le DG était depuis 2000 secrétaire général académique de cette institution. L'évêque a nommé un autre, l'abbé Munkaba, au poste de SGA. Ce qui devrait créer un inévitable climat de tension entre les deux prêtres, véritables pions de damier forcés de défendre leur ego personnel. Dans ce cafouillage où le DG s'accroche à son prestigieux poste, l'évêque brandit l'arme imparable dont il dispose: le canon incendiaire. Le prêtre récalcitrant est mis hors d'état de nuire. Du déjà vu! Les détails sont connus. L'épée de Salomon aurait assurément mieux fait la différence.
Ce qui me frappe, moi qui vis hors du Congo et travaille dans l'enseignement supérieur depuis une dizaine d'années, c'est la prépondérance de l'arbitraire dans nos pays. Dans les pays organisés, les postes administratifs et académiques sont mis au concours; et les promotions sont sollicitées sur la base d'un dossier. Le concours et l'étude minutieuse de dossiers, non pas la volonté d'une autorité quelconque, constituent les seules garanties pour sélectionner ou promouvoir les meilleurs candidats à ces postes. Même les collègues prêtres se soumettent à ces normes. Un respect rigoureux des textes et des droits des individus aurait évité une telle impasse. Ce n'est pas moi qui vous apprendrai comment le titre de "Prof. Dr." s'acquiert. Dans de telles conditions faire carrière à l'ISTM Marie Reine de la Paix de Kenge est impensable.

Personnellement, je ne suis pas du tout surpris par cette tournure des événements. C'était prévisible. Je l'avais prédit à quelques amis. Vous souvenez-vous de mon appel aux prêtres de Kenge en date du 9 septembre 2011? L'abbé Singa a écrit le 16 juin 2011 une lettre dans laquelle il a dévoilé et dénoncé les injustices en cours dans la gestion humaine et financière du diocèse, en remettant en cause la nomination du vicaire général, la répartition tribaliste des fonctions. Très grave et impardonnable!  De toutes les lettres qui circulent, celle-là est la plus percutante. Ce qui a provoqué des menaces de toutes parts contre sa personne. Je ne parle que de ce qui est exposé au vu de tous. Parlez-moi encore d'évangile et d'amour du Christ! Alea iacta est!

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17 nov. 2011

The Francophone Curse (A. Kom)

The Francophone Curse

Many African writers, thinkers and scholars have expressed their concerns about the development of Francophonie as a dangerous step towards a smart re-colonizing process of postcolonial Africa. Some have condemned Senghor and the negritude movement for their submissive allegiance to France. In his book La Malédiction africaine (Münster, Hamburg, London: LIT, 2000) Ambroise Kom gives out some serious reflections.
He first quotes a speech by former minister of Cooperation Bernard Debré concerned with the outcome of the globalization process: « nous [les Français] resterons quant à nous coupés de nos racines africaines […] incapables alors d’être une puissance écoutée » (Kom 2000: 8) [we (French) will remain cut from our African roots… unable therefore to be a power that is heard] The fact that a French minister sincerely claims any African roots of French people is cynically demagogical and denotes a sense of possession of Africa by France. Since France has a sacred mission to ensure her influence over this part of the world, Francophonie’s unveiled aim is to provide this dominance. It is obvious that the first beneficiary of francophonie is France and not her linguistic, political and cultural partners. The present Francophonie, though initiated by Africans, is a tool for France to challenge the Anglophone Commonwealth by ensuring her imperialistic power over her former colonies and other French speaking countries. The ambiguity of its purposes is so that Francophonie seems to be more an ideological mechanism than a real cooperation.
There is a kind of rebellious and skeptical sentiment in the mind of some Francophone intellectuals as they realize the dupe games going on behind the scene. The discrepancy between speech and reality causes the intellectuals to call into question the background and the purpose of Francophonie. The serious statement and accusation stated by Moindjie “French kills our languages” is nothing but the direct consequence and result of the French assimilation philosophy and policy. France is so voracious that after slavery and colonialism, destroying the languages of her counterparts allows her to replace them by French language. Nevertheless a kind of resistance takes place at various levels. It is time to rethink the whole Francophonie process, not from the official base but from an intellectual perspective. Francophonie becomes suspicious because France retrieves, by so doing, in one hand what has been lost from the other hand. Dismantling the other’s culture and replace it in term length by the French one, so can be expressed the motto of Francophonie.
Observing the failure of African intelligentsia and political leadership to face the condition of hostages in which Africa has been put by its links to France, Kom brings into question the relevance of Francophonie itself: “… on peut se demander si les Africains ont véritablement jamais mesuré à leur juste valeur les enjeux de la rencontre avec l’Occident. Avons-nous vraiment maîtrisé la grammaire de la pensée impériale?” (Kom 2000: 7) [… one can ask if Africans have indeed ever measured to their full extend what is at stake in the encounter with the West. Have we really mastered the grammar of the imperial thought?]
It appears to Kom that Africa has naively put its destiny in the hands of the colonial master and their heirs through Francophonie: “Pour Debré et ses acolytes, nous n’avons jamais été que des otages. Comment donc expliquer qu’un otage qui a pu se soustraire à l’emprise de son ravisseur se retourne pour ainsi dire lui confier son avenir?” (7) [For Debré and his acolytes, we have always been hostages. How can one explain that a hostage who has been able to escape his kidnapper’s influence returns, so to say, to trust him his future?] In other words the question is to evaluate the move towards Francophonie initiated by Senghor, Diori and Bourguiba since it as about the fate of some hundred millions Africans.
To Kom’s eyes sticking to Francophonie is a suicide for Africans so that he can logically title his work: The Francophone curse. It means to allow France decide for Africa at all important levels. He vigorously condemns the founding contribution of Africans to the creation of Francophonie more or less as an act of self-mutilation: « Que ce soient des Africains qui prennent l’initiative de défendre la communauté francophone contre les assauts de l’anglophonie ne peut que consacrer l’éclatant succès de l’idéologie coloniale » (Kom 112). [The fact that it is Africans to initiate to defend the francophone community against the assaults of anglophonie can only consecrate the tremendous success of the colonial ideology]

(Excerpt from a presentation at the Cave Hill Philosophy Symposium, November 18, 2011)

12 nov. 2011

Ecrivain africain ou francophone?

- Ni l'un ni l'autre, m'a répondu mon ami. Simplement écrivain.
- Laisse-moi voir ton passeport! (Il me le passe en hésitant). Profession: Professeur, que je lis.
- Oui, je suis professeur et écrivain.
- Non, lui dis-je. Tu es professeur. Ecrivain sur le passeport? On ne te prendrait pas au sérieux, du moins un soupçon tomberait sur toi.
- Pourtant, c'est écrivain que je préfère.
- Tu as raison. Mais la société civile a aussi son mot. Tu écris en français, tu n'es pas français. Eh bien tu es un écrivain francophone sans plus.
- Justement, je refuse d'être catégorisé par ma nationalité et ma non-appartenance à la France.
- Cesse avec ton aveugle illusion. Aucun français ne te prend au sérieux. Au salon du livre de Paris, n'est-ce pas que tu m'as dit que tous les livres des non français étaient largués à l'étage, loin des visiteurs du salon?
- Oui, mais ça c'est les organisateurs.
- O que non, cher ami. Tant que tu resteras africain et francophone, ton livre se trouvera à l'étage si tu ne l'a pas compris. Pourquoi? Beh, parce que les français ont horreur que leur langue soit massacrée. Il n'y a pas de place pour du petit-nègre et du charabia.
- N'est-ce pas du racisme ou de la discrimination que tu insinues?
- Je n'ose pas prononcer ces mots par pudeur, mais c'est comme si. As-tu entendu l'histoire de l'écrivain congolais Dongala que la France a refusé d'accueillir lorsqu'il avait fui la guerre dans son pays? Eh bien, il a trouvé asile en Amérique, où il enseigne la littérature francophone.
- Qu'importe? La France, c'est le pays de la liberté et des droits de l'homme.
- C'est très vrai. Tu n'y es pas moins réduit à un écrivain africain et francophone, c'est-à-dire voué à servir de matière à quelques africanistes nostalgiques du bon vieux temps de l'empire colonial, qui te présenteront à leurs pairs pour "confirmer" ton talent d'écrivain. Oui d'écrivain francophone d'Afrique.
- Serais-tu de ces africains qui accusent les français d'être à la base de tous les malheurs qui arrivent sur leur continent?
- Que non! Les africains sont eux-mêmes les responsables de leurs malheurs. Pourquoi ne refusent-ils pas l'intrusion des grandes puissances dans leurs affaires intérieures? Il ne me revient pas de juger la politique étrangère française. Littéraire, je m'intéresse plutôt au sort des écrivains non français publiant en français. Le développement de la polémique soulevée par le manifeste de la littérature-monde m'intéresse. Pourquoi n'initierais-tu pas un mouvement postfrancophone, détaché de la francophonie politique, qui redynamiserait les efforts de tes collègues soumis aux diktats des éditeurs parisiens?
- Postfrancophonie? Voilà une idée que je peux considérer. Au fait, on est un pied dedans, un pied dehors. Surtout dehors. La francophonie ne joue pas son vrai rôle culturel.
- Tu m'as bien compris. C'est à cette seule condition que tu t'épanouiras librement dans la langue de la liberté.

Naïf, vous dis-je!

C'est naïf, ce que vous dites là. Ouvrez grands vos deux yeux, vous verrez grand. Sinon, faites appel à un ophtalmologue pour vous en ouvrir un troisième. N'oubliez pas le héros de Tchicaya U Tam'si dans Ces fruits si doux de l'arbre à pain. Que de sang! Vous ne voyez toujours pas? Alors vous ne verrez jamais. Consultez votre sinistre maître magicien sorcier occultiste chevronné! Bien qu'il soit répugnant, lui au moins vous révélera la vérité qui sourd dans les coeurs des humains.
Combien de temps couvrirez-vous encore votre pot de peur que la fumée ne s'échappe? Mon oeil à moi a déjà vu. Quidquid latet apparebit, chantaient jadis les catholiques dans le Dies Irae.

9 nov. 2011

Lettre des Indes: impressions du poète Mayengo

Le poète Franck-Médard Mayengo a eu la gentillesse de me transférer une réflexion sur l'Inde qu'il a adressée à son ami le philosophe-théologien Kä Mana. Une réflexion sur laquelle je reviendrai prochainement, dès que le temps me le permettra. En attendant, lisez la lettre intégrale - sans changement de ma part - et faites votre propre critique.

New Delhi, 07/11/2011


Cher Ami Kä Mana,

Je suis depuis quelques jours en Inde, précisément à New Delhi! Ce qui me frappe le plus, c'est la vision du monde qu'ont les Indiens. C'est un peuple qui s'est donné une vocation dans l'Histoire. Tout s'explique dans cette ambition. Obligé de comparer les valeurs des civilisations nègres à celles des civilisations orientales - dans leurs versions indiennes -, je me rend compte de l'ampleur de la catastrophe culturelle que nous avons subie nous peuples nègres, dans et par l'esclavage, la colonisation, et la néocolonisation.

Les Indiens de l'Inde ont résisté à l'aliénation sociopolitique, et culturelle grâce à la défense et à la préservation de leurs cultures. Ils ont persisté et signé que ''le vouloir indien'' devait s'imposer dans leur histoire, dans leur devenir, et devait être reconnu et respecté dans le concert des nations et peuples au sein de l'Histoire de tous les hommes!

Sur ce point, ils ont réussi leur pari historique. C'est cette ambition qui leur a permis de créer un type d'homme indien qu'il faut décrire, et qui s'est bien exprimé de manière spécifique dans les arts, la pensée philosophique, la croyance religieuse, la technologie, et dans d'autres modes d'existence. On remarque bien vite que leur réussite n'est pas parfaite: par les contrastes qui apparaissent entre différentes classes sociales. Les injustices sociales sont une de leurs maladies axiologiques, et que l'on peut expliquer d'ailleurs! Mais même sans être parfaite, cette réussite est quand même grande, et exemplaire. Nous devons y réfléchir, et nous en inspirer. Comme nous devons aussi nous inspirer des réussites des peuples d'Occident qui marquent par les exploits technologiques nos modes d'existence!

Les exploits de création de la cité indienne contrastent avec leurs croyances: L'homme a-t-il quelque chose à faire en ce monde? Le surgissement de la conscience dans le monde - par l'apparition de l'homme au monde - a-t-il un but, un sens, une fin? Quand on rencontre sur sa route historique l'homme indien, et quand on critique sa pensée philosophique, et sa croyance religieuse (dans l'indouisme), on est acculé à se poser cette question, et à chercher à y répondre!

J'espère, un jour, y répondre! Mais je souhaite que ma réponse serve l'Afrique. Voilà son intérêt!

Salutations amicales.

F-M. Mayengo.

31 oct. 2011

Tu dois parler, ordonne mon pourfendeur

Alors que je le croyais obstinément contre moi, mon pourfendeur a révélé sa vraie face. Il m'a appelé pour demander mon avis sur la guerre de l'Internet entre les prêtres de Kenge. Quelle volte-face! Je me suis contenté de dire:
- "Pourquoi au lieu d'utiliser leur temps et leurs talents à dénigrer leurs confrères et à détruire leur crédibilité, les prêtres de Kenge ne suivraient-ils pas l'exemple d'Inongo ou d'Idiofa, lesquels disposent de blogs ecclésiastiques très instructifs et informatifs? Ces blogs rassemblent fièrement les fils et filles de ces diocèses autour de leurs évêques, dans une communion d'amour et de foi.  Plutôt que de diffuser la haine, de se déchirer avec acharnement  sur le net, le clergé de Kenge aurait intérêt à se créer un instrument de communication conviviale et de témoignage chrétien."
- "Espèce de donneur de leçons", a-t-il rétorqué.
- "Je suis un littéraire, pas un moraliste. Mi prendi in giro, carissimo amico!"


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26 oct. 2011

Il y a dix ans déjà

Il y a dix ans, le 22 octobre 2001, mourait à Bruxelles Mgr Dieudonné M'Sanda Tsinda-Hata, ancien évêque de Kenge. Paix et honneur à son âme! Bien que l'abbé Job Mwanakitata ait eu la gentillesse de nous le rappeler, je n'ai presque rien vu sur le net commémorant cette disparition. J'estime que chacun l'a fait à sa façon. L'essentiel est que son nom demeure à jamais gravé dans nos coeurs.

20 oct. 2011

Kadhafi est mort

Kadhafi est mort. Les circonstances de cette mort ne sont pas claires tellement les discours officiels et officieux se contredisent. Là n'est pas le vrai problème car il ne contrôlait plus rien depuis les premiers bombardements du pays. Sa mort signe la fin de son ère en Libye. Triste sort que celui d'un dictateur.
A une époque donnée de ma jeunesse, je trouvais qu'il était le seul dirigeant africain qui résistait aux diktats impérialistes des Occidentaux, lesquels par ailleurs ne le lui ont jamais pardonné. Ils se sont payé sa tête aujourd'hui. A l'écoute des déclarations des puissances occidentales, on apprend que le CNT s'est vu imposer une "feuille de route" que les fiers Français, Anglais et Américains scruteront pas après pas tout en proclamant tout haut que c'est aux Libyens de décider de leur destin. Les dividendes du pétrole vont sonner bientôt. Soyons attentifs et attendons voir!
La démocratie est désormais enseignée aux Africains manu militari. Alassane Ouatara est installé, Ben Ali et Moubarak ont foutu le camp. A quel dictateur le prochain tour après le détour syrien et yemenite? Le printemps arabe contiendrait-il encore des agendas cachés? Les élections qui s'annoncent ici et là pourraient constituer des déclencheurs à des processus similaires au cas où des intérêtes pétroliers s'y dissimuleraient. Soyons attentifs et voyons voir!

14 oct. 2011

Bilan largement positif

- De quoi parlez-vous, Monsieur?
- Du bilan du leader. Et je dis avec force qu'il est largement positif?
- Blablabla! Quels en sont les signes?
- Les routes sont retapées; les hôpitaux modernisés; les salaires des agents de l'état sont payés régulièrement.
- C'est tout?
- Oui. Euh... Laissez-moi vous dire que vous êtes un opposant du moment que vous mettez en doute les capacités de notre leader de continuer à nous gouverner. Le peuple n'a jamais été aussi heureux. Le combat de son prochain mandat concernera la pauvreté.
- Je ne suis pas opposant, car je ne me reconnais dans aucun système politique; je suis plutôt apolitique. Seul m'importe un débat d'idées. Croyez-vous sincèrement à ce que vous dites?
- Et comment? J'en ai la pleine conviction.
- Je ne vous crois pas sincère. Ou alors, vous ne voulez pas voir la réalité en face. Il y a certes quelques routes refaites, mais le réseau routier du pays et de la capitale ne le reflète pas. A propos des hôpitaux, êtes-vous sérieux? La situation sanitaire est désastreuse. Les salaires des ministres, députés et militaires sont payés, mais pas ceux des autres. Que dites-vous de la carence de l'eau et de l'électricité? La misère du Monsieur Tout-le-monde n'est pas résorbée.
- L'eau et l'éléctricité ne dépendent pas du leader?
- Alors rien de ce que vous lui attribuez de positif ne lui revient. Un bilan se dresse par rapport à un point de référence. Mobutu disait: Avant moi, les ténèbres; avec moi la lumière; après moi le déluge. Et son bilan était extrêmement positif, au point de lui obtenir l'Oscar de la Paix.
- C'était l'époque du Grand Zaïre de triste mémoire. L'Afrique a totalement changé: le pouvoir appartient vraiment au peuple. Notre leader, lui, reste au-dessus de tout soupçon.
- Alors, votre président n'est pas un homme, encore moins africain. Il y a pas match.

(A Dieudonné Kabongo)

13 oct. 2011

Quo usque tandem abutere patientia nostra?

A quand la fin de la misère africaine? A quand la fin de notre patience si endurante? Pourquoi le monde se moque-t-il de nos malheurs au lieu de nous aider à les éradiquer efficacement?
En réalité, le bienfaiteur est trop rusé pour être démasqué. En fait, c'est lui-même la cause de nos malheurs, et par l'autre fenêtre, lui-même le pyromane de nos incendies. Le profit, sous toutes les formes, est son lot quotidien. Bref, il y a à parier que notre malheur ne finira jamais jamais. La question est de savoir jusqu'à quel point nous tiendrons le coup de l'humiliation et de l'exploitation.

Adieu Dieudonné Kabongo

Ce 11 octobre 2011 est décédé en Belgique Dieudonné Kabongo, un maître de la parole, artiste et acteur pour lequel j'ai toujours éprouvé de l'admiration et du respect. Il exerçait sa profession avec passion, maîtrise et compétence. Que son âme repose en paix!
Très bon à tous les rôles, Maître Kabongo fascinait par son immense talent d'homme de spectacle. "Il y a pas match"... Je n'oublierai jamais ce sketch.  Dieu...donné, Dieu t'a donné. Dieu t'a repris. Entre dans le royaume de ses élus. Au fait, un artiste, ça ne meurt jamais. Adieu, Dieudonné!