1. Un jeu de mascarade. On tire les ficelles des marionnettes pour pratiquer la démocratie. Les Européens sont à la manœuvre. Lors des élections du Togo après la mort de Nyassimbe Eyadema, j'étais surpris d'entendre une interview d'Alain Madelin dans laquelle il soutenait qu'il fallait tenir compte des réalités africaines pour comprendre l'élection de Faure Nyassimbe. En fait, j'ai compris qu'en clair que nos anciens colons se moquent de nous en clochardisant nos autorités. Le message d'un tel mépris est que les Africains n'ont qu'à s'entretuer entre eux pourvu que les intérêts coloniaux soient préservés.
2. Calcul. Tout acte posé par un candidat à l'élection est suspect. J'en viens à notre Kenge national. Le problème primordial de Kenge, c'est l'eau. L'eau et son pendant, l'érosion. Pour moi qui ai connu toutes les sources de Kenge depuis le dingu de Yete jusqu'à celui de Manioka en passant celles qui qui s'appelaient Cinema, Kataba, etc. Une source en bas de la procure ou camp Masikita s'appelait Pompe ya l'Etat. J'ai puisé de l'eau à toutes ces sources et fontaines. Il y a même la colline de Zeka..., réputé pour l'âpreté de son clivage, qui mène du Champ de tirs vers la rivière Bakali. Depuis 1960, des députés se font élire sur la promesse de résoudre ce problème vital d'eau. Les missionnaires avaient tenté leur part, avec un relatif succès. Je me souviens avoir vendu de l'eau à la pompe de la procure lors d'un de mes stages à Kenge I. Lorsque la Régidéso s'est installée dans les années 80, des députés en ont revendiqué la paternité. En réalité, des discours électoraux qui ne se sont jamais traduits en une solution permanente. La députation se résume donc à se faire élire sur un programme d'équipement en eau qu'on oublie aussitôt qu'on obtient le poste tant convoité. Rapportez cette stratégie à l'échelle nationale et vous trouverez la vérité des élections dans nos pays. Les promesses d'eau constituent souvent l'essentiel du programme électoral des élus de Kenge depuis plus de 50 ans de vie démocratique et rien n'a changé d'un iota.
3. Violence et crime. Les élections législatives divisent souvent le pays, car chaque candidat retourne à sa région natale. Rarissimes sont les personnes à se faire hors de leur berceau. Un coup d'oeil sur les élections montre toute la différence. En France, en général c'est le parti qui fixe les circonscriptions aux candidats, sur la base d'un programme plutôt que de la provenance. Chirac, élu de Corrèze, maire de Paris. Presque impensable chez nous. Oui, mais il y a Khonde Vila Kikanda. On a vu au Nigeria comme la menace de Boko Haram a pesé sur les élections. Des présidents de bureaux de vote sont séquestrés, menacés, agressés par la population, comme par les agents de l'administration locale acquis au pouvoir central. Des discours virulents sont adressés à la population si elle n'ose voter pour le candidat en lice; des menaces de mort proférées contre les non-natifs du coin qui postulent pour un poste. Des crimes verbaux et réels sont commis dans cette ambiance ouverte par la démocratie.
4. Démocratie, incompatible avec l'Afrique? Le Nigéria vient de prouver que l'alternance pacifique du pouvoir est possible en Afrique si les règles du jeu sont scrupuleusement respectées. Les tentatives de fraude existent au niveau des données de base, du bourrage des urnes, ou simplement des agents de la commission électorale qui peut favoriser un candidat. Qu'on se le dise, un gouvernement africain n'organise jamais les élections pour que son candidat les perde. Les structures sont organisées en sorte qu'il monopolise les grands moyens de l'état au service de ses candidats. La radio, la télévision, la presse nationales restent la chasse-gardée du régime en place qui les utilise à ses propres fins. Lorsqu'elles parlent de l'opposition, c'est toujours en termes de contre-propagande et d'avilissement. Maintenant, le gouvernement va, pour des raisons de sécurité, jusqu'à arrêter les signaux des radios, télévisions privées comme ceux des résaux sociaux d'Internet et de téléphones. Cela s'est vu en Afrique et se verra toujours. Et dites-moi que la démocratie est faite pour l'Afrique.
Mais la roue de l'histoire tourne. Elle tourne, continue de tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Le temps est au changement, même au sein des institutions jadis réputées inamovibles. On ne peut plus agir en 2015 comme du temps de nos ancêtres, lesquels distribuaient mieux le pouvoir que nous ne le faisons aujourd'hui. Ai-je raison si j'affirme que nos ancêtres étaient plus démocratiques que nous?
Mais la roue de l'histoire tourne. Elle tourne, continue de tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Le temps est au changement, même au sein des institutions jadis réputées inamovibles. On ne peut plus agir en 2015 comme du temps de nos ancêtres, lesquels distribuaient mieux le pouvoir que nous ne le faisons aujourd'hui. Ai-je raison si j'affirme que nos ancêtres étaient plus démocratiques que nous?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire