Des événements récents m'ont permis de considérer l'image que projette actuellement l'Allemagne sur la scène internationale. Il s'agit notamment de l'épreuve de force menée dernièrement par la Grèce et du crash de Germanwings.
1. Annoncé comme anti-européen, le nouveau gouvernement grec voulait faire mieux que le précédant au point de remettre en question les accords en vigueur entre les créanciers et la Grèce. Ayant promis monts et merveilles aux élections, notamment en instaurant la fin de la politique d'austérité, les autorités grecques ont buté sur une résistance opiniâtre de l'UE. L'intransigeance la plus catégorique est sans aucun doute venue de la chancellière Angela Merkel et du ministre Wolfgang Schäuble. Deux personnages mal aimés en Grèce. Les Allemands sont vus non seulement comme les responsables de la mauvaise performance économique et financière grecque, mais aussi ceux qui voudraient les maintenir dans cette situation. Les Grecs ont cru en finir avec l'austérité en impulsant une révolution à l'intérieur de l'UE et d'autres créanciers. Le résultat est mi-figue mi-raisin.
2. L'accident de Germanwings et tout ce qui se découvre au jour le jour à propos d'Andreas Lübitz montrent un autre visage de l'Allemagne. La Lufthansa, une société réputée sure, une des meilleures sociétés aériennes au monde, est remise en question dans sa raison d'être. Lorsqu'il s'agit de l'Allemagne, l'assomption de la rigueur colle au stéréotype. L'Allemand est réputé rigoureux, ferme, implacable. Ses produits l'attestent: sa compagnie aérienne, sa Mercedes, sa BMW, sa Mannschaft, son gouvernement, son système financier et éducatif, etc. respirent d'une solidité à la limite de la perfection. Comment alors expliquer cette grossière faille dans le fonctionnement de Germanwings sinon par la défaillance caractéristique de toute oeuvre humaine? Et elle a provoqué des morts.
3. L'image de l'Allemagne a certes été affectée, mais elle demeure égale à elle-même. Du côté de l'Europe, les Grecs ont fini par comprendre qu'il faudrait
respecter les règles du jeu, et les Allemands par accepter des
concessions négociées. L'UE peut continuer à exister dans son intégrité car des voix avaient préconisé un retrait éventuel de la Grèce. Concernant le crash aérien, les responsabilités sont reconnues. Les médias exonèrent Germanwings et insistent unanimément sur la folie suicidaire d'un pilote déséquilibré et schyzophrène. L'image de la Grande Allemagne demeure intacte.
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