3 avr. 2015

Vendredi-Saint à St Francis, Barbados

3 avril 2015. Ce matin, je ne voulais pas aller à la cérémonie de 10h30 programmée pour les enfants. J'ai gardé un souvenir mitigé de celle de l'année dernière. Mais les circonstances ont fait que je me décide à y accompagner Madeleine-Chrystelle et Claver. Fr. Michael sj, le curé, est très original dans la conception de cette cérémonie qui, en fin de compte, se révèle au-delà des normes liturgiques habituelles. On arguera que c'est pour que les enfants comprennent la passion de NS Jésus-Christ. Soit, je vous laisse juger.
La cérémonie a commencé dehors par une procession avec des palmes avant de rentrer dans l'église pour célébrer l'entrée de NSJC à Jérusalem. Ensuite, le curé a effectué le lavement des pieds de douze enfants, parmi lesquels Claver. Un privilège unique, car je n'ai jamais de ma vie eu cet honneur. Puis on a mis sur une table du pain et des boissons sucrées pour commémorer la Dernière Cène. Réunis autour du curé, les enfants ne se sont laissés prier de prendre le corps et le sang avant même leur première communion. Des bébés ont pris leur part également, à la grande joie de leurs parents amusés. Puis a suivi l'étape de la crucifixion de JC: une croix et un enfant de race blanche y a étendu les bras. Ensuite, la mort: le curé a demandé à l'enfant crucifié d'aller se cacher derrière le flanc gauche de l'autel pour reparâitre, tout de blanc vêtu, en Christ Ressuscité. Bref une cérémonie indigeste pour qui possède des notions liturgiques, mais parfaitement réussie pour les enfants qui en ont redemandé. Les fidèles étaient très amusés d'assister à cet exercice de dévotion qui a combiné toute l'essence de la semaine sainte et du triduum pascal en un seul cocktail cultuel.
La partie sérieuse de l'office était consacrée à l'adoration en bonne et due forme de la Croix à laquelle se sont associés volontiers les adultes et les parents des enfants présents. Quoique je sois resté comme sur ma soif, l'essentiel est que les enfants ont compris le message de Pâques en y participant de façon active.
J'ai observé beaucoup de choses, mais je m'arrête à une seule. Un point sensible. On me dira que JC était de race blanche. Il fallait donc recourir à un enfant blanc pour représenter le crucifié et le ressuscité. Cela m'a fait tiquer... Seigneur prend pitié de moi, arrête de telles pensées en moi car pour beaucoup de fidèles ce n'était pas du tout un problème. Alors pas du tout! Du moins j'ai entendu quelqu'un parler de la Madonne noire au Mexique. Le Christ noir était évoqué autrefois, mais sa mémoire semble s'être effacée des esprits. La bonne chose, c'est que dans une société multiraciale il est aisé d'opérer de telles représentations sans froisser des sensibilités. Je dois avouer que le curé sj a su faire passer son message sans s'attirer les foudres des défenseurs d'idéologies. Sauf les miennes bien entendu!

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