18 avr. 2015

NON A LA XENOPHOBIE

Lorsque l'on quitte son pays pour un autre, on s'expose forcément à une certaine vulnérabilité morale et physique. On n'est jamais complètement libre ni à l'aise dans un pays d'adoption quelles que soient les illusions que l'on s'efforce de bercer, quel que soit le degré de satisfaction et de sécurité que l'on peut atteindre. L'exil a toujours un prix, l'exil se paie parfois très cher. On n'est jamais traité avec justice malgré la prétention déclarée à l'état de droit. Droit, oui mais pour qui? L'exil expose, qu'on le veuille ou non, à d'innombrables risques, humiliations et frustrations.
Lampedusa, Reggio et la Méditerranée rappellent certes des passages macabres vers l'Eldorado occidental mais l'exil à l'intérieur de l'Afrique s'avère autant dangereux, périlleux et dégradant. Est-on bien chez soi? Sur papier peut-être mais pas toujours dans la réalité. Chaque jour qui se lève nous apporte des révélations surprenantes et inouïes, quoique parfois prédictibles ou prévisibles. La xénophobie ou la haine des étrangers semble fonctionner à tous les niveaux. La guerre de religions existe encore: cette semaine même, des musulmans noirs africains ont jeté en mer des chrétiens noirs africains à la suite d'une discussion passionnée. Le dilemme est que rester chez soi n'offre pas décidément plus de sécurité que partir, qu'aller chercher sa vie ailleurs. A quel prix? Sous quel risque?
Depuis quelque temps, l'Afrique du Sud s'illustre avec la chasse aux étrangers: des migrants, non-natifs du pays sont tués, égorgés, brûlés vifs, violemment agressés, humiliés tandis que leurs propriétés sont pillées, incendiées. Des Somaliens, Nigérians, Mozambicains, Malawiens, Ivoiriens, Congolais, Zimbabweens, etc., subissent la violence collective de la part des Zoulous et autres ethnies sud-africaines; leur seul crime est d'avoir choisi de vivre et/ou travailler en Afrique du Sud. Ce pays qui a connu les horreurs de l'Apartheid se révèle être, aux yeux de beaucoup d'observateurs, pire que l'enfer pour les autres Africains qui s'y réfugient. Des Noirs qui tuent d'autres Noirs, s'en prennent à leurs personnes et biens parce qu'ils ne sont pas de là. Qui l'eût cru du temps de Mandela? Qui eût pensé qu'un Noir transgresse le sacré principe de la solidarité africaine? JE SUIS SCANDALISE, DECU, DEPASSE. Des quartiers où habitent les étrangers sont passés un à un au peigne fin, avec la claire idée de les déloger d'Afrique du Sud. La crise économique ne suffit pas pour expliquer de tels dérapages criminels dans la violence, le crime et la combinaison de plusieurs facteurs meurtriers. Tout Africain, qui est fier de l'être, doit dénoncer cet état de choses. NON, NON, ET NON!
NON A LA XENOPHOBIE AVEUGLE!



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