6 déc. 2019

Un atelier Assurance Qualité

Lundi matin j'ai participé à un atelier Assurance Qualité. Un exercice intéressant à plusieurs égards. Au départ, j'étais informé mais n'étais pas invité ni associé à cet événement. Seulement le jeudi passé, j'ai reçu un email de Dr Sandra Richard me demandant si j'étais invité par l'Office du Vice-Recteur. Le vendredi, j'ai reçu à la fois des emails et des coups de fil me demandant d'y participer. J'ai accepté d'y être pour le lundi, mais pas le mardi. La raison étant que j'ai un programme relativement lourd cette semaine, essentiellement fait de réunions et autres engagements pris antérieurement.
Qualité Assurance est au sein de l'université une véritable institution qui s'occupe, comme son nom l'indique, de l'excellence de nos produits, de l'environnement de production de la qualité de nos produits. Pour être au niveau où elle se trouve actuellement, l'University des West Indies a énormément investi dans la qualité de l'enseignement, de l'apprentissage et la gestion des ressources humaines. Ce qui la range actuellement dans les 4% des top universités du monde.
Depuis que je m'occupe des études post-graduées et de la recherche, j'ai participé à deux revues - celle du département de sociologie et gouvernement; celle de la Cave Hill School for Business and Trade. Préparées minutieusement, il s'agit en général de montrer l'impact de la discipline sur l'ensemble de l'université en termes de rendement, de contribution académique ou financière ou simplement de rayonnement de l'université. Est-ce que la discipline remplit la mission et la vision de l'institut universitaire? Est-ce qu'elle fournit à la société le débouché de compétence attendu? Tous les problèmes sont exposés et discutés sans tabou.
Dans le cadre de cette priorité, Graduate Studies and Research collabore avec le Centre pour l'excellence en enseignement et en apprentissage pour organiser un atelier hebdomadaire sur la supervision des thèses LMD. Il s'agit de recycler les directeurs de thèses et de les mettre au niveau des défis d'aujourd'hui pour répondre aux attentes de la communauté locale et internationale. Les thèmes varient en fonction des compétences des animateurs ou modérateurs de sessions. Allant règlements et procédures de l'université jusqu'au règlements sur le plagiat; des qualités d'un superviseur effectif au projet de recherche. Etc.
Comme on peut l’observer, l’unité Assurance Qualité est un outil de première main pour assister les étudiants dans la réussite de leurs projets et la résolution pratique des problèmes qui se posent à eux. Notre université veille méticuleusement à l'excellence de son produit. J’y reviendrai car il y a beaucoup à dire à ce sujet.

3 déc. 2019

Joyeux 13e anniversaire à Ibangu et Mukawa

December 3, 2006. Il y a treize ans naissaient à Queen Elisabeth Hospital de Bridgetown, Barbados, Madeleine-Chrystelle Ibangu et Claver Mukawa Jr. Ils sont nés à deux minutes d'intervalle. Ce qui fait dire à Ibangu: "Je suis de loin l'aînée de Claver." Sans blagues. "Je suis le plus jeune de la famille", s'écrie Mukawa de temps en temps. Ces jumeaux barbado-congolais sont aujourd'hui en deuxième année secondaire et évoluent normalement, entourés de l'amour et de la sollicitude de leurs parents cosmiques. J'entends toute la famille restreinte et élargie aux dimensions de l'univers. Respect à Tata Jane Bryce qui a eu l'honneur de les voir avant même leur mère.  Louange soit rendue à l'Eternel en ce jour mémorable! Alleluia Alleluia vive Dieu!
Deux semaines plus tard, à la fête de Noël de 2006, j'eus l'immense plaisir de recevoir des mains du doyen Alan Cobley deux cartons de Pampers, cadeaux-surprises offerts par la Faculty of Humanities and Education. C'est le cadeau le plus inattendu et le plus original que nous ayons jamais reçu. 
Que des souvenirs! Un mois auparavant, c'était l'abbé Jean-Chrysostome Akenda qui avait séjourné chez nous à l'occasion du Colloque Senghor organisé par Isabelle Constant et moi-même. Une de mes meilleures contributions à l'université je crois. 
Que des souvenirs! Des félicitations fusèrent de tous les coins du monde. De bons comme des mauvais hélas. Je n'oublierai jamais la réaction d'un soi-disant ami qui n'a pas caché "ses dents" contre moi, comme si j'avais été la cause de tous ses malheurs. Que des mauvaises langues se délient fait aussi partie de la vie. Je lui ai dit de s'en prendre à moi plutôt qu'aux innocents enfants. Seule la volonté divine guide nos pas! Il n'y a pas longtemps, j'ai entendu un témoignage édifiant à propos de cette progéniture de la part de ma fleur de cactus. Confidentiel. Par contre je répète la révélation de Mrs Walcott: "You guys don't realize how generous the Lord has been to you". 
Voilà treize ans aujourd'hui qu'ils ont ouvert des brèches dans nos cœurs pour les occuper pleinement et les remplir des bénédictions et grâces divines. Voilà treize ans que rien ne se fait plus sans eux. "They are our bosses", as Fred Ochieng' would state. Oui, effectivement, tout ce qui se fait s'effectue en fonction d'eux. Je pense à Shemsi appelant sa merveilleuse fille Maloé "l'enquiquineuse", aujourd'hui mère elle aussi. Ou encore à Tante Marie qui s'est déplacée de Mons à Coulommiers pour les rencontrer lorsqu'ils avaient deux ans. Je pense à tous les cadeaux qu'ils ont reçus des quatre coins de la terre. Et à toutes les prières qui leur ont été dédiées de tous et toutes.  Aujourd'hui encore leur "Tata" leur a souhaité "Joyeux Anniversaire". Autant de bonheur en ce jour o combien béni et inoubliable. A jamais! 
Que des souvenirs! Papa Kasongo Bunda étant décédé alors qu'ils avaient neuf mois, je pense spécialement à la rencontre avec leurs grands-parents qui vivaient encore en juillet 2012. Les mapasa ont pu voir et toucher leur grand-père maternel et leur grand-mère paternelle, et recevoir leurs bénédictions. Un moment historique et unique dans leur vie, car ils ne les oublient jamais. Je pense à leur premier jour de crèche à "Little by Little", à leur baptême, à leur première graduation à 3 ans, à leur école depuis l'Infant A jusqu'à Sixth Form à St Patrick's R C. Les voilà aujourd'hui au seuil de l'adolescence. Le temps les a changés et continue de les changer. Louange à l'Eternel.
Joyeux 13e anniversaire à Chrystelle et à Claver!

1 déc. 2019

Le temps change les hommes.

Le temps change les gens. Il change aussi les relations humaines. Des amis se séparent, des couples se disloquent, des coalitions volent en éclats. Lorsqu'on prend de l'âge, on voit  des absences, des silences, des vides, des interrogations, des soupçons, des énigmes se créer autour de soi. Une sorte de "Diner for One". Un univers cauchemardesque! On le vit sans y croire alors que c'est la réalité. Les congénères partent, les amis disparaissent un à un comme dans une coudée indienne. On s'affuble des titres de sage, de vieux, de conseiller, de M'Zee ou de Mwalimu ou que sais-je encore.
Tout cela masque mal le poids du temps destructeur. Des plus jeunes les remplacent ceux qui sont "partis", les remplacent-ils réellement? Il faut continuer de vivre. On devient de trop pour les bien-portants, il faut un "asile" ou un hospice du troisième âge pour vour héberger. Il vous faut céder la place utile à ceux qui sont utiles à la société. On croit se faire remplacer par d'autres, plus actifs, plus jeunes et pleins d'avenir. La vie pourtant nous apprend que nul n'est irremplaçable au fil du temps et que nul ne peut remplacer un autre dans un coeur.
Dis-je la vérité? Mon pourfendeur ne me croit pas, sceptique et critique, car selon lui, tout change à l'horizontal (sic). Une expression à la fois macabre, complexe et réaliste. A l'heure de vérité. Autrement la vie serait impossible, et elle l'est en effet. Voyant ce matin une photo de quatre-vingt-deux, il s'est écrié: " Elle était donc dative. L'autre wa l'autre avait raison." Et c'est ce jour-là que s'est ouverte la porte de la mort pour l'homme à qui la providence avait confié tant de grâces, car ce fut une bombe à retardement. On en a encore découvert une aux environs de Turin. Soit! J'arrête là cet incompréhensible charabia des copains.
Oui, c'est décembre déjà. Le temps file, passe vite. Il change les gens, et me change aussi. Pas moi que je dis? Les autres. Je demeure ce que j'ai toujours été. Du moins, je le crois. Ma fleur de cactus épineuse et sarcastique se souvient de l'intrépide mbuta Luvumbu, un sorcier kongo illustré jadis par Franco. Récupération du temps! Et Marcel Proust de larguer sur le marché du livre sa recherche du temps perdu. Je n'ai lu que trois ou quatre volumes de cette impressionnante somme littéraire tandis que mon maître Jean Roudaut avait tout lu. Je finirai la lecture une fois à la retraite si Dieu me prête vie. Curieusement j'ai déjà le dernier volume au titre symbolique: Le temps retrouvé.
Hélas, le temps change. Il change les gens. Il me change moi aussi. Jusques à quand? C'est un secret. 

30 nov. 2019

Happy Independence Barbados

Let us celebrate Barbados Independence!
A country to which I am immensely grateful, where I have been living for the last eighteen years. The country of Madeleine-Chrystelle Ibangu and Claver Jr Mukawa. .
Let us all join the Independence Celebration.
Happy Independence to the Proud and Industrious People of Barbados.

Le temps change les hommes

Lorsque vous avez rencontré une personne il y a des années et que vous la revoyez aujourd'hui, souvent la personne que vous retrouvez devant vous n'est pas pas la même. Le temps change les gens. La tête est devenue chauve, les rides se sont renforcées au visage, les articulations se sont raidies. Ou simplement la personne a grossi ou maigri contrairement à son aspect antérieur. Souvent leur histoire physique, professionnelle, biologique ou mentale, les affecte et influence leurs comportements. Le changement opéré par le temps informe leurs attitudes, et de surcroit la vision du monde.
Tutoiement. Il m'est arrivé de revoir un ancien camarade de classe qui, à cause d'un quelconque complexe, n'ose pas me regarder en face ni me tutoyer à cause de tout ce par quoi je suis passé. Par contre, j'en ai trouvé d'autres qui n'hésitent pas de me tutoyer au premier abord. D'autres encore refusent d'accepter que je leur demande de me tutoyer, préférant garder leur distance du respect qu'ils me doivent. Même un copain, lorsque je dis "copain", j'entends un ancien condisciple de classe. En fait, on dirait que moi j'ai réussi et que eux n'ont pas réussi. Faux! Chacun a son parcours; on ne peut pas restreindre sa vie à regretter éternellement des faux pas. Par nature et par option, je voue un égal respect à tous ceux et toutes celles qui m'ont vu grandir. Mon respect et mon affection pour eux demeurent identiques. 
Promotion sociale. La promotion sociale due aux diplômes universitaires, à l'élevation à certains postes ou à l'acquisition de certaines richesses, donne des ailes à leurs bénéficiaires. C'est aussi l'oeuvre du temps. Un homme parti en Belgique pour des études et revenu occuper des responsabilités au pays, n'a pas hésité à insulter son bienfaiteur qui lui avait accordé la bourse d'études, le traitant de pauvre et de mendiant. Beaucoup de parvenus n'aiment pas qu'on leur rappelle le temps où ils étaient comme tout le monde. Le temps, l'histoire, l'échec ou la réussite changent l'attitude des hommes en fonction de ce qui est vécu. L'homme qui a échoué subit de plein fouet la risée impitoyable de tout le monde. Des expressions du genre "Muzaraka murungwa" (il l'était mais ne l'est plus), "abetela" (il est ruiné), "acraqua" (il a pété les plombs) demontrent le sarcasme dont se nourrit la société pour juger les gens. Du temps où je faisait le directeur spirituel, une dame m'a dit: "J'ai passé toute ma vie à faire le Jean-Baptiste. Je refuse maintenant ce statut." Par là, elle s'insurgeait, dépitée et rancunière, contre toutes celles qui lui ont arraché des prétendants, estimant qu'elle avait été maladroite. Je lui avais conseillé de rester elle-même, de prendre ces revers comme ils sont arrivés. Le bonheur n'est jamais un chemin parfait, ni droit, ni paisible, encore moins donné.   
Gratitude. Le temps change les hommes, il faut l'avouer. Il m'est arrivé de retrouver dans certaines circonstances des anciens élèves ou cadets qui m'ont ignoré simplement parce qu'ils ont réussi dans la vie, ou jouissent d'une richesse matérielle et d'une position sociale élevée dans la société. Une indifférence choquante qui m'a indigné dans mon amour-propre. Soit comme on dit, la reconnaissance n'est pas de ce monde. L'arrogance fait qu'ils ignorent d'où ils viennent et ce dont ils ont bénéficié à un moment donné de leur vie. Souvent dans leurs déclarations, ils ont raturé l'apport spirituel ou moral de leurs mentors, estimant qu'ils sont arrivés au sommet par leurs propres efforts. Un prêtre de mes aînés m'a surpris un jour en me disant: "Cela fait plaisir que vous pensiez encore à des gens comme nous." Très attristé, je lui ai exprimé à sa surprise ma profonde gratitude pour son énorme contribution à ma formation, en soulignant que je ne serais jamais devenu ce que je suis devenu sans lui. Dans ce monde, nous nous laissons souvent leurrer par nos contingents succès sociaux ou professionnels du moment en faisant table rase de tout ce qui a précédé. "Je n'ai pas changé" comme avait autrefois chanté Juglio Iglesias. Je n'ai certes pas une vie parfaite, mais j'ai des valeurs auxquelles je tiens mordicus, je me dis béni. Blessed!
Est-ce le temps qui change les hommes? Ou bien les hommes qui changent avec le temps? Serait-ce mieux de soutenir que les hommes ne changent pas fondamentalement alors que le temps change constamment. Remontez à Héraclite et consorts.

Adieu Papa Antoine Kala (1941/2 - 2019)

"Bonsoir, on m'annonce le décès de mon cousin Antoine Kala. J'ai l'intention d'aller l'enterrer... " (Abbé Fidèle Pindi, Texte Messenger du 29 novembre 2019, 14.52)

Depuis hier est décédé à Pont Konzi mon oncle paternel Antoine Kala. Paix à son âme!
Papa Antoine était fils de Kha Khoso, frère aîné de mon grand-père Kahiudi dont je porte le nom comme postnom. Il avait une soeur tata khetu Bisima, mère de Muwokolo qui vient de nous quitter; et un frère Malokosi qui n'a malheureusement pas réussi à se construire une vie décente. J'ai vu Papa Antoine pour la dernière fois à Pont Konzi en 87. J'y étais allé pour l'enterrement de mon grand-oncle Kha Lemba, papa de l'abbé Pindi, dont on nous avait annoncé la mort alors qu'il était vivant, en pleine forme. Trois jeeps étaient partis de Kenge pour l'événement: soeurs de Marie Reine de la Paix, soeurs salésiennes et évêché de Kenge. A la vue du cercueil que je transportais, tout le village effrayé par le spectable s'est dispersé. Le plus calme et serein, c'était Kha Lemba convaincu de s'imaginer sa propre mort. Kha Khoso et Papa Antoine étaient dans son sillage.
Papa Antoine est né le même jour que Papa Frédéric Kayolo. Nous sommes en 1941 ou 1942. On l'a nommé Kala, parce que le charbon de bois reste au foyer. On a nommé Papa Frédéric Mbombi, la cendre qui se disperse. Voilà pour l'histoire familiale.
Papa Antoine a mené une vie très retirée, humble et effacée. Quand nous étions à Makiosi entre 64 et 65, Béa et moi sommes une fois lui rendre visite à Kimbele-Zolele. Une visite légendaire car nous étions aussi reçus par le vénérable Khoso. Par la suite, nous vivions ensemble lors de mes grandes vacances à Kimfingia entre 67 et 69. Pour dire que je l'ai relativement bien connu et fréquenté. Il est porté en terre aujourd'hui. Que la terre de nos ancêtres où l'ont précédé tant d'âmes chères et aimées lui soit tendre et suave. Wenda mboti tata!     

25 nov. 2019

Lettre ouverte et d'indignation à la CENCO par l'abbé Patience Agréable LUKESO (2)

Le contexte politique récent
Excellences Messeigneurs les Evêques, point n’est besoin de vous rappeler l’histoire politique complexe et troublante de notre pays. Vous en êtes des témoins historiques importants. Certains parmi vous ont même été des acteurs incontournables. En votre qualité de CENCO, vous gardez des archives importantes de l’histoire du Congo. Point n’est donc besoin que je m’y attarde là dessus. 
Le contexte politique auquel je fais allusion ici est celui qui a conduit la RDC aux dernières élections et auquel la CENCO a joué un rôle déterminant. S’il faut parler en termes de chiffres, des milliers des dollars ont été dépensés à cet effet, des heures de travail et d’ateliers ont été dédiées, des centaines des témoins devant représenter la CENCO ont été préparés et déployés, sans compter des dizaines de vos ouailles dont des fidèles laïcs et des prêtres qui y ont perdu leurs vies. Abattus, fatigués, affamés, paupérisés, terrorisés, des millions de Congolais ont eu leurs yeux et leurs espoirs tournés vers vous en votre qualité de pères spirituels et prophètes. Après ces élections éhontées, iniques et uniques en leur genre dans l’histoire de la démocratie moderne et entachées d’irrégularités indescriptibles, la situation du Congo s’est davantage enfoncée dans le gouffre. Quelle a été votre réaction entant que pasteurs et prophètes? Vous avez eu peur. Vous vous êtes laissé emportés par la complaisance ; vous avez été indifférents. Alors je me pose la question de savoir : qu’avez-vous fait de la chair vous léguée par le courageux Joseph Cardinal MALULA ? Qu’avez-vous fait de la lutte pour laquelle vos compères Messeigneurs KATALIKO Emmanuel, MUZIRIWA Christophe et MBOGA Charles ont versé de leur sang ? Qu’attendez-vous pour engager les enquêtes en vue de leur canonisation comme vrais martyres du Congo ? Ce sont ceux là les vrais martyres et pas seulement une jeune femme de 25 ans qui a refusé de céder aux avances d’un Colonel de l’armée de Simbas! Eux, ils ont versé de leur sang pour des milliers de fils et filles de notre pays, pour la liberté et la libération des Congolais.  Si vous étiez vraiment unis comme CENCO et si votre lutte s’inscrivait réellement dans la même logique que celle menée par Messeigneurs Kataliko, Muziriwa et Mboga vous auriez fait décréter ne serait ce qu’une journée de méditation et de prières chaque année en vue de commémorer leur mémoire au niveau national. Vous auriez refusé PUBLIQUEMENT les cadeaux des jeeps 4X4 que les politiciens Congolais corrompus vous remettent publiquement lors de vos sacres et ordinations épiscopales. Ces jeeps sont achetées avec le sang de milliers de Congolais qui meurent chaque jour à l’EST du pays, ceux et celles enterrés dans les fosses communes à Maluku et dans le Kasaï. Comment alors, comment, chers Pères Evêques, ne vous gênez-vous pas de rouler dans ces jeeps ? Comment, par exemple, l’un de vous, ne serait-ce que pour des raisons de pudeur, pouvait accepter des responsabilités des affaires civiles d’un président dont vous, comme CENCO, auriez dénoncé l’arrivée au pouvoir ? Vous vous êtes ostensiblement absentés lors de son inauguration comme chef de l’Etat pour accepter de travailler avec lui quelques jours plus tard. Nous savons par ailleurs que Feu Abbé MALUMALU Apollinaire dont le désir d’enrichissement personnel a largement contribué à la situation misérable que traverse notre pays, a accepté des responsabilités à la tête de la CENI malgré votre refus. Mais ce prêtre, mon feu Confrère, a été soutenu et encouragé par certains parmi vous, dont son propre Evêque, tout simplement parce qu’une telle responsabilité s’accompagnait d’une enveloppe gracieuse et des montants d’argent colossaux.  Cela prouve à suffisance combien vous êtes divisés au sein de la CENCO ou préoccupés par vos intérêts personnels comme d’ailleurs tout autre politicien Congolais.

Changez de paradigme: de « l’Eglise au milieu du village » à « l’Eglise aux cotés des opprimés »
Cessez donc, Messeigneurs les Evêques d’imiter ceux et celles qui vous font confabuler l’expression « l’Eglise au milieu du village ». Ce paradigme et cette expression de l’Eglise au milieu du village n’ont pas leur raison d’être dans le contexte sociopolitique Congolais. Pour moi et pour beaucoup de ceux qui peuvent aller au-delà d’un raisonnement ordinaire du commun de mortels, cette expression ne veut dire qu’une chose : 
« Se taire quand un bourreau massacre l’innocent » ; 
« Se taire quand les politiciens Congolais volent des millions de dollars de deniers publiques » ; 
« Se taire quand le vrai coupable est acquitté et l’innocent est injustement condamné et va croupir dans les centres pénitentiaires ». 
Je propose par contre l’expression « Eglise aux côtés des opprimés ». C’est pour moi cela l’Eglise prophétique et Libératrice ; celle porteuse du message inaugurateur du ministère publique de Jésus-Christ : « L’Esprit du Seigneur est sur moi… » (Luc 4, 18). 

Que faire alors ?
Je ne vous quitterai pas, Excellences Messeigneurs les Evêques, sans vous proposer quelques pistes de solution face à la situation que traversent de millions de Congolais et Congolaises.

1. Parlez clairement et sans ambigüité ou veuillez vous taire sur toutes les lignes. Mon peuple saura se libérer sans votre apport. Ou l’on est prophète et l’on doit parler, ou l’on ne l’est pas et on doit se contenter d’observer.  2. Abandonnez l’ancien paradigme « L’Eglise au milieu du village » et adoptez celui que je vous propose : « l’Eglise aux côtés des opprimés ». 3. Recherchez le bien-être de la population au profit d’une collégialité et d’une union épiscopale qui, en réalité, n’existe pas. Pour ce, dénoncez les Evêques parmi vous qui choisissent une opinion autre que celle dictée à votre collège par le Saint Esprit. 4. Refusez catégoriquement les cadeaux de jeeps de sang vous offerts par ces politiciens corrompus lors de vos ordinations épiscopales ou de prise de possession canonique.  Demandez-leur par contre d’où est ce qu’ils trouvent l’argent pour payer ces véhicules de luxe alors que de nombreux enfants meurent faute de manque de médicaments dans nos centres de santé. 5. Honorez nos braves Evêques martyres en la personne de Mgr KATALIKO Emmanuel, Mgr MUZIRIWA Christophe et Mgr MBOGA Charles, des prêtres courageux qui sont morts pour la libération du Congo et des fidèles laïcs comme Thérèse KAPANGALA en décrétant des journées nationales des prières et d’autres activités de réflexion.  6. Enfin, soutenez clairement les actions du Comité Laïc Catholique (CLC) chaque fois que cet organisation dénonce la corruption et la gabegie des ressources financières des milliers de Congolais en donnant un mot d’ordre clair aux fidèles de descendre dans la rue quand il y a marche de protestation. Le contraire et même votre silence à ce propos seraient interprétés non autrement que comme complicité et soutien aux voleurs des derniers publics des Congolais.
Je conclus ces pages par ces mots : je sais pertinemment bien, Messeigneurs les Evêques et Archevêques, que ce message pourrait ne pas vous plaire. Mais je suis aussi sûre que certains parmi vous comprendront mon sens de lutte pour l’intérêt de notre peuple. Je sais enfin que votre rôle n’est pas celui de changer la situation politique du pays, mais celui d’éclaireurs. Mais il n’ya pas de vrais éclaireurs sans dénonciation véritable et dans l’ambigüité. Si celui qui tient la lanterne et précède la marche d’un groupe de gens perdu dans la jungle donne des messages ambigües, ceux qui le suivent s’éloigneront davantage du vrai chemin devant les sortir de la perdition. 
Quant à ceux parmi les électeurs Congolais qui auront l’opportunité de lire ces pages, sachez-le, mon peuple, que ceux que vous avez élus à la tête du pays et pour vous représenter au parlement ne sont pas ceux que vous voyez remplir l’hémicycle parlementaire. Vos vrais électeurs ont été laissés dehors parce qu’ils ont été soumis à un bureau d’études de la soidisant coalition FCC-CACH qui a prouvé qu’ils sont de vrais représentants de vos intérêts et ceux-là mêmes qui allaient exposer la mauvaise gestion de ce pays, mettant en mal les pilleurs de nos richesses. Ne croisons pas nos mains et ne fermons pas les yeux aux prochaines élections. 
Si l’on n’est pas prophète, alors qu’on apprenne à se taire.   

LUKESO KUYOKILA Patience Agréable

Lettre ouverte et d'indignation à la CENCO par l'abbé Patience Agréable LUKESO (1)


Publiée avec l'autorisation de l'auteur

 Johannesburg, le 21 Novembre 2019

Objet : Lettre ouverte et d’indignation d’un Congolais  À la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO)  Face à son attitude complice devant la misère du peuple Congolais



Excellences Messeigneurs les Archevêques et Evêques de la CENCO, Vous avez, une fois encore, raté une opportunité de témoigner de votre mission prophétique et de soutenir le peuple Congolais au moment où il a eu son espoir tourné vers vous. Je prends mon courage de vous le dire à travers cette lettre d’indignation que je vous adresse en votre qualité de Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) sans viser une quelconque personne individuellement, bien que je fasse parfois allusion, ici et là, à quelques personnes dans le but de les interpeler en rapport avec leurs actions ou attitudes isolées. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de me présenter brièvement.  
Je m’appelle Lukeso Patience Agréable. Ordonné prêtre du Diocèse de Kenge dans la Province du Bandundu en Juillet 2003, je vis actuellement en Afrique du Sud. Je ne suis pas dans la politique active, mais je me suis toujours intéressé à la situation politique de mon pays, la République Démocratique du Congo. Je suis souvent intervenu sur les chaines de télévision nationales Sud Africaines pour dénoncer le comportement irresponsable des leaders Congolais. Je suis aussi parfois descendu dans la rue pour associer ma voix à celles de nombreux Congolais et Congolaises de la diaspora pour dénoncer la misère exécrable à laquelle mon peuple est assujetti sous le régime sanguinaire de Mr. KABILA Joseph et ses thuriféraires. Ce régime qui a pris la population congolaise en otage à cause des désirs insatiables d’enrichissement personnel et du pouvoir illégitime de ces soi-disant “leaders”, débouchant sur l’humiliation de notre peuple, mon peuple. Ce régime qui a pris en otage non seulement l’homme ordinaire Congolais, mais aussi l’élite intellectuelle à son plus haut niveau, des professeurs d’Universités et, plus grave encore, des hommes de Dieu parmi lesquels se comptent des pasteurs des églises de réveil, des prêtres de l’Eglise Catholique sans exclure certains parmi vous, nos Pères Evêques. Ledit régime s’est servi de deux moyens pour prendre en otage et museler l’élite intellectuelle et les hommes de Dieu : l’argent et la division d’une part, l’intimidation et la paupérisation d’autre part. 
Oui, Excellences Messeigneurs les Evêques, vous aussi, nos prophètes et pasteurs, avez été pris en otage par ce régime qui, pour moi, continue son bon chemin avec, à sa tête, un leadership fabriqué de toutes pièces, sans intelligence, sans vision politique, sans souci du bien être de la population et seulement préoccupé par le seul souci de s’enrichir. Vous voulez des preuves de la continuité du régime d’avant ? Je ne vous en donne quelques unes et permets à quiconque qui le voudrait de me défier: le prix du passeport Congolais est resté le même depuis le temps où ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir avaient dénoncé son caractère outré. Les Congolais continuent à mourir chaque jour à l’Est du pays sans que personne ne lève un seul ton et sans que le gouvernement en place ne change les officiers à la tête de l’armée alors que nous savons tous que ce sont ces mêmes officiers qui sont à la base de cette insécurité. En attendant, le « président » dont vous, la CENCO, demandez au peuple Congolais d’accompagner le mandat, multiplie des voyages infructueux exorbitants non pas pour se rendre là où la population meurt, mais à l’étranger, même auprès des pays d’où provient l’agression de la RDC, c’est-à-dire le Rwanda et l’Ouganda. Ce président est votre « neveux », parce que neveux d’un de vos compères. Ce qui lui a valu votre soutien.  
Pères Evêques, certains parmi vous ont perçu de l’argent frais du régime en place. D’autres parmi vous ont cédé à la pression du népotisme et ont réussi à persuader un grand groupe d’Evêques à protéger le régime parvenu au pouvoir par des moyens, plus qu’opprobres, abjects qui ne sont autres que la tricherie et la manipulation des résultats de dernières élections. 
Nous ne sommes pas sans ignorer ce qui s’est réellement passé parmi vous : l’argent et les clivages tribaux vous ont divisés. Des Evêques ressortissants de la région d’où est sorti le président en place se sont désolidarisés des autres membres de la CENCO parce que se disant que le moment était venu pour leur tribu de passer au pouvoir et de s’enrichir. Ils ont intimidé les autres qui tentaient de leur résister. Le résultat, nous le connaissons tous : vous, comme CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO, avez brillé par votre incapacité d’adopter une position unique et en faveur du peuple souverain qui s’était exprimé à travers des élections en choisissant un président autre que celui qui est au pouvoir aujourd’hui. Alors, quelqu’un aurait-il le courage de me dire en quoi vous êtes PROPHETES et en quoi vous modelez votre descendance prophétique sur la bravoure et l’esprit de martyre des prophètes de la Bible ? Les prophètes de la Bible, nous connaissons leur intransigeance devant les princes et rois corrompus : sans ambiguïté ni crainte, ils ont tenu un discours clair et non-compromettant. Ils ont dénoncé le mal, la corruption et n’avaient JAMAIS changé leur langage comme pour l’adapter au langage de la masse. Certains ont même choisi de rester seuls contre tous, obéissant à la volonté de YAVHE qui les avaient choisis et avais mis des paroles sur leurs lèvres.  
Vous, par contre, vous avez tenu des discours déroutants et continuez à créer de la confusion dans le chef du peuple. Vous devriez nous dire clairement qui a remporté les élections de 2018 au Congo et surtout qui est parvenu au pouvoir par des moyens autres que les élections. Vous devriez aussi resté conséquents et constants dans vos propos. Vous ne pouviez pas par exemple parler de la vérité des urnes et demander à la population de s’accommoder à la situation confectionnée de toutes pièces et accepter un régime sans légitimité, tout ça au nom d’une quelconque paix. Vous ne devriez pas non plus tourner votre dos contre la vérité des urnes et continuez à prêcher Jésus-Christ comme chemin, VERITE et vie au profit d’un quelconque souci d’avancer vers un futur qui n’est ni clair ni promettant. Vous demandez qu’on regarde vers le future sans soigner les plaies de l’injustice du passé. Quel opprobre, Messeigneurs les Evêques ! Vous ne pouvez même pas vous référer à l’histoire de l’Afrique du Sud ? Desmond TUTU et la commission vérité et réconciliation, vous disent-ils quelque chose ? C’est vous qui nous avez appris que quand quelqu’un vient au confessionnal, la réparation des torts commis par le pécheur fait parti de la guérison totale et intégrale. On devrait persuader la personne de réparer les torts commis avant d’avancer. Pourquoi ne pas l’appliquer au contexte de nombreux Congolais qui ont perdu leurs parents et sont réellement dans un état de dépression qui ne décrit pas son nom ?
Vous demandez à la population congolaise de prendre son mal en patience, alors qu’elle souffre, devenant, à chaque jour qui passe, la risée du monde entier. Vous, vous avez des palais qui vous abritent. Certains parmi vous ont des passeports d’autres pays et peuvent se déplacer comme cela leur plait. Vous ne manquez pas le minimum vital, Pères Evêques. Vos tables sont garnies des mets délicieux. Vous n’avez probablement pas des responsabilités parentales comme la plus part d’entre nos parents, mais au-delà de tout ceci, vous demandez aux Congolais déjà appauvris, sans emploi de continuer non seulement à prendre leur mal en patience, mais aussi à prendre en charge les curés des paroisses. 

24 nov. 2019

24 novembre

Voilà une date qui pendant les 32 ans de pouvoir du Président Joseph-Désiré Mobutu a constitué une référence de taille. On commémorait l'avènement de la révolution mobutiste, la prise du pouvoir par le Lieutenant-Colonel Mobutu au Congo Démocratique. Date importante dont le petit élève de troisième primaire qui venait de débarquer de Makiosi à Kenge se souvient encore jusqu'à ce jour. Ce fut notre enseignant Séverin Mayamba De Piano qui annonça la nouvelle à ses écoliers qui n'y comprirent. On comprit que Kasavubu était écarté du pouvoir par un impitoyable général Mobutu dont d'ailleurs on entendait le nom pour la première fois. J'eus pitié du pauvre Joseph Kasavubu dont on entendait souvent le nom à la radio.
Aujourd'hui cela fait 54 ans. Mobutu est mort entre-temps, en exil au Maroc. La roue de l'histoire tourne constamment mais je suis encore sur le banc de l'école... sur un autre site. Au Lazzaretto!

Voilà ce que j'écrivis le 13 janiver 2011 sur ce blog

13 Jan 2011

Les dons du Chef de l'Etat

Chaque fois qu'il y a installation d'un nouvel évêque catholique au Congo, ce dernier reçoit, trompettes et fanfares sonnantes, un véhicule 4 x 4 de la présidence de la république. Chaque fois qu'un évêque catholique célèbre son jubilé sacerdotal ou épiscopal, il reçoit un véhicule. C'est une coutume qui fait déjà date. J'ignore comment cela se passait du temps de Kasavubu. Joseph-Désiré Mobutu distribuait, même au plus fort de la crise état-église, mercedes et grosses sommes d'argent. Kabila Père l'a aussi fait. Joseph Kabila continue la tradition de ses précédesseurs. Aucun évêque n'a jamais courtoisement décliné ce don présidentiel, que je sache. Je sais qu'une fois la mercedes destinée à un évêque a été détournée par le représentant du président. Toute personne qui connaît le fonctionnement de l'église sait très bien que les évêques ont les moyens, même en temps de crise économique, de se procurer ces mêmes véhicules et se passer de ces dons. Comment dans ces conditions un évêque peut-il dire non à son généreux bienfaiteur lors des prises de position sur des graves problèmes politiques? Anguille sous roche! J'arrête là ma réflexion trop tendancieuse; elle n'engage que moi. Veni Sancte Spiritus!

Lettre ouverte à la CENCO (Patience Agréable Lukeso)

Une lettre datée du 21 novembre 2019 circule sur le net depuis trois jours. Elle est adressée à la conférence épiscopale nationale du Congo, "CENCO face à son attitude complice devant la misère du peuple congolais", par l'abbé Patience Agréable Lukeso du diocèse de Kenge depuis Johannesbourg, RSA. "Une lettre ouverte et d'indignation." Elle m'a été transférée par deux prêtres de Kenge. J'ai demandé à Patience de m'autoriser à la publier sur ce blog dont il est par ailleurs un des lecteurs le plus assidu. S'il me l'autorise, je livrerai son intégralité. 
Une lettre de 9 pages semblable à celle qu'a balancée il y a quelques jours Terminator Ngbanda, l'illustre président de l'Apareco. Si la première émane d'un politicien dont le passé mobutiste est sinistrement connu, la seconde vient d'un prêtre motivé par la seule volonté de dénoncer le mal à la racine en accusant les évêques pris en otage par le régime politique, corrompus, poltrons, collaborant avec le pouvoir en place qu'ils ont pourtant vilipendé avant, pendant et après les élections. Une longue lettre bien écrite quoique la fin manifeste quelques maladresses. 
Le ton est accusateur, l'argumentation robuste et intransigeante: "Pères Evêques, certains parmi vous ont perçu de l’argent frais du régime en place." Poussant le sarcasme pamphlétaire jusqu'au bout, les harcèle et conteste leur mission prophétique: "Alors, quelqu’un aurait-il le courage de me dire en quoi vous êtes PROPHETES et en quoi vous modelez votre descendance prophétique sur la bravoure et l’esprit de martyre des prophètes de la Bible ?" Les évêques selon l'abbé Lukeso avaient mission de défendre jusqu'au bout la vérité des urnes à laquelle des moyens importants étaient consacrés. Ils ont trahi le peuple congolais en y renonçant, intimidés ou corrompus par l'argent et les biens des politiciens. 
Parlant des jeeps 4x4 qu'ils reçoivent comme dons lors de leurs investitures, Patience est radical: "Ces jeeps sont achetées avec le sang des milliers des Congolais qui meurent chaque jour à l'Est du pays, ceux et celles enterrés dans les fosses communes à Maluku et dans le Kasai. Comment alors, comment, chers Pères Evêques, ne vous  gênez-vous pas de rouler dans ces jeeps?" Avec une virulente passion, il fustige l'incohérence des discours et des actes desdits évêques: "Vous vous êtes ostensiblement absentés lors de son inauguration comme chef de l'Etat pour accepter de travailler avec lui quelques jours plus tard." La volte-face devant la vérité des urnes est impardonnable aux yeux de ce combattant pour la liberté de son peuple congolais qui cite en modèles épiques Mgrs  Emmanuel Kataliko, Christophe Muziriwa, et Charles Mboga, martyrs dont il accuse l'épiscopat congolais d'oublier de célébrer la mémoire. 
Etc., etc., etc. j'arrête là en attendant la permission pour vous faire savourer cette lettre d'un prêtre  invectivant les Évêques congolais, dénonçant l'attitude scandaleuse de la hiérarchie catholique face à la misère et aux souffrances du peuple congolais. 

22 nov. 2019

Rencontre avec Aimé Césaire il y a 14 ans

Comme le temps passe vite. Il y a quatorze ans, j'ai eu le privilège immense de rencontrer une icone littéraire de la négritude. Aimé Césaire, l'homme qui conçut et forgea le terme de négritude me reçut contre toute attente dans son bureau de maire honoraire de Fort-de-France. Ce fut un 23 novembre historique alors que je participais à la conférence "Image de soi" organisée par les collègues de l'Université des Antilles et de Guyane. Aujourd'hui, devenue simplement Université des Antilles. 
Les souvenirs de cette rencontre ont été publiés en ligne (sur arabesque.com) et plus tard, dans un livre. Je suis un peu perdu. Cela doit être dans Ecritures en situation postcoloniale: Francophonies périphériques si je m'abuse. La mémoire vous trahit lorsque vous devenez vieux, surtout lorsque tout le monde vous appelle gentiment "mon vieux". Une sépulture ante mortem. C'est tout comme. 
Pendant que j'écris ces lignes me parvient un appel Whatsapp de Lodovica et Leonardo Radaelli. Un autre passé plus vieux qui revient. Je suivais des cours intensifs d'allemand à l'Institut Goethe Staufen avec Lodovica lorsque ses parents sont venus lui rendre visite. Nous sommes en août-septembre 1980. Le curé Johannes Hummel avait organisé une soirée "Spaghetti" pour les étudiants de Rome, prêtres, religieuses et séminaristes. J'appelais ce groupe italophone de fortune la "Vatikanische Firma". Nous avions sympathisé ce soir là et cette relation demeure jusqu'à ce jour. Entre-temps, les lecteurs de ce blog se souviendront que le papa, Pierluigi Radaelli est décédé il y a trois ans. Aujourd'hui, je viens de parler avec sa veuve qui fêtera bientôt ses quatre-dix-ans. Sempre ingamba la brava signora Radaelli. J'ai revu Miriam qui a promis de me scanner et envoyer une photo faite avec elle le jour de son mariage avec Leo. J'étais descendu de Fribourg à Crema pour la bénédiction de ce mariage. Autant de souvenirs. S'il est une chose que je préconise dans ma vie, c'est la fidélité à mes amis; c'est la préservation de mes relations. Certaines s'émoussent au fil du temps, d'autres se créent, mais les vraies tiennent contre vents et marées. 
Pour en revenir à Aimé Césaire, j'ai tissé depuis ce jour-là des liens de recherche avec l'UA qui font de moi l'un de ceux qui concrétisent la collaboration entre nos deux institutions. Ce n'est pas moi qui le dis mais Dr. Rodolphe Solbiac, maître de conférence à l'UA. J'ai publié au moins deux articles dans leurs ouvrages collectifs: Images de soi et Penser et repenser le postcolonial. J'ai participé à une foire du livre en Guadeloupe et à deux colloques organisés à Schoelcher. 
  



20 nov. 2019

Deux jours sans école pour les enfants

Les 18 et 19 novembre 2019 ont été des jours sans électricité ni eau sur la grande partie de la Barbade. Et pour cause? Une panne généralisée du système électrique a paralysé l'île. Du jamais vu en presque vingt ans que j'habite cette île! Que s'est-il passé au juste?
Tout a commencé le matin du 18 novembre vers 7 heures. La machine à café s'est arrêtée brusquement. Je me suis dit que cela n'était qu'une question de minutes. Patience, que je me suis dit. Vers 8 heures, sans nous rendre compte, n'ayant rien entendu à la radio, nous décidons de conduire les enfants à leurs écoles. Les feux sont éteints sur les routes. Un peu d'embouteillage, mais sans gravité. Tout le monde est convaincu que les choses vont revenir dans l'ordre. 
Vers midi, un coup de fil m'apprend que l'ordre a été donné de fermer toutes les écoles de l'île. Le système de l'université est dérangé: téléphone, emails, communications par panneaux, écrans posters, etc. tout est bloqué. Le registraire a diffusé un message annulant toutes les activités de l'après-midi et de la nuit. Quoique pressé d'achever quelques dossiers qui traînaient depuis la semaine précédente, je remonte à la maison rejoindre Mukawa. Toute l'île est dans l'obscurité, des phares de véhicules, des lampes-torches par ci par là. Des générateurs par ci par là, mais pas beaucoup car il n'y a presque jamais de longues coupures d'électricité. Ce qui complique l'équation, c'est le fait que courant et eau sont liés. La vie devient morose et monotone. Peu après 21 heures, le courant est rétabli et les choses reviennent en ordre.
Ce 19 novembre, coupure du courant à 7 heures. Vers 8 heures le ministère de l'éducation annonce que les écoles restent fermées. Je fais quand même le saut à Queens College pour vérifier, avant de descendre à mon boulot. Encore une fois, le même scénario que la veille à la différence que le registraire a annoncé la fermeture jusqu'à 13h, quitte à décider pour le reste du jour. Le courant est revenu relativement tôt. Deux jours que les enfants sont restés à la maison. Une situation insolite qui n'arrive que lors des ouragans ou tempêtes tropicales.

Plus d'un mois pour obtenir un document de six lignes

Une journée sans histoire. Outre l'anniversaire de ma soeur Patience que je croyais hier, j'ai eu à penser à beaucoup d'autres choses notamment à mon travail. Demain, je serai sans secrétaire pendant deux semaines. Une autre va la remplacer probablement, mais je ne suis pas encore informé. Cela arrive aussi dans nos institutions dites organisées. Une erreur est vite faite, vite corrigée aussi. Ce qui n'est pas le cas chez nous. 
Depuis le 9 octobre, j'attends d'une institution un document dont j'ai besoin pour arranger mes enseignements. Promesse sur promesse, une semaine passe, une deuxième. Un rappel, puis un deuxième rappel. Les choses bougent à la troisième semaine mais le document qui arrive est illisible. Je demande à mon interlocuteur de m'en faire un plus clair et plus présentable. Une autre semaine passe. A la deuxième semaine, le document arrive par email, mais le texte est différent du premier que j'ai eu le soin d'introduire officieusement. On ne sait jamais ce qui peut arriver car le temps passe vite. Mon répondant croit avoir réglé la commission alors que je me trouve en possession de deux documents contradictoires; il me promet de vérifier. Je lui demande de ne plus rien faire; je réglerai cela d'une autre façon.
En fait, que s'est-il passé? Le sieur n'avait visiblement pas le coeur à l'ouvrage. C'était le dernier de ses soucis. Soit il se moquait de moi, soit il sabotait et ne voulait pas m'assister, soit il était simplement, hélas, incompétent.  Plus d'un mois pour produire un document de six lignes et le signer! Et même encore, un travail bâclé. Connaissant les difficiles conditions de vie et de travail dans ce pays-là, je ne saurais lui en vouloir. L'endémie de la négligence est systémique. C'est cela la triste réalité de nos bureaucrates vautrés dans les carapaces du pouvoir. J'ai déjà expérimenté cette situation en d'autres occasions.  

12 nov. 2019

Les pays les plus pauvres en 2019

Parmi les pays les plus pauvres du monde en 2019,  la RDC se place en 8e position, précédée par le Soudan du Sud et six autres (Burundi, RCA, Niger, Mozambique,...). Avec 495 $ de PIB. No comments.

https://www.journaldunet.fr/patrimoine/guide-des-finances-personnelles/1208809-pays-pauvres/


11 nov. 2019

Quality Assurance Workshop

I am about to attend a Quality Assurance Workshop planned for November 11-12, but I will only participate in today's session. The UWI is placed 32nd among the 150 best ranked universities across Latin America and the Caribbean, compared to 37th last year.
The UWI remains the number 1 ranked university in the Caribbean among over 200 registered universities. New Rankings put the UWI among top 5 percent of best Universities in the world. 
The UWI needs the support of Quality Champions to implement the new Quality Policy (QP), linked to its triple AAA strategic plan: Access, Alignment, Agility. 
The workshop will assist us in identifying, developing and applying some foundational tools that are helpful in implementing the QP. It will ensure that the Campuses and the University Centre have access to a pool of colleagues - champions - across all categories of staff.
PVC Clive Landis and his team - Drs Kay Thompson and Sandra Richards - conducted the workshop with competence and efficiency. 

9 nov. 2019

Maman Madeleine in memoriam

Maman Madeleine Mbeinse Kebwi est décédée le 9 novembre 2005, soit il y a quatorze ans. La grand-mère maternelle d’Ibangu et Mukawa  n'a pas eu, comme Maman Christine, la chance de les connaître ni toucher. Tel était sans aucun doute le plan de Dieu auquel nous rendons gloire et louange. Mais nous sommes convaincus que du haut du ciel elle veille grand-maternellement sur eux, comme sur tous leurs cousin(e)s consanguins ou germains. Son souvenir demeure à jamais inspirant et vivant en nous; et ce jour est gravé profondément dans notre mémoire.
Paix éternelle à ton âme, Maman. Yindula beto na bisambu, tanina beto mpi. 

Une situation embarrassante 3

"Sacré Claver,
A ma réaction d'hier ou avant-hier, c'est selon, j'ajoute des détails que je viens de découvrir comme par hasard sur Internet. Je viens de prendre connaissance de l'interview du journaliste Eric Colmer qui a enquêté pendant trois ans sur les viols des religieuses et le silence qui leur est imposé par l'église. C'est relativement récent: Février 2019. C'est sur France 24 ou Actu 24. S'y révèlent des situations inacceptables pour des femmes dont la vie est simplement programmée par l'église ou l'autorité religieuse sans qu'elles aient à disposition la moindre possibilité de justice ou de recours. Sacrifiées, violées, frustrées, muselées, exploitées, abusées. Tous ces vocables s'accordent pour montrer l'horreur qu'elles subissent au quotidien.
Une religieuse violée une fois par semaine pendant vingt ans par deux frères prêtres? Incroyable, inconcevable mais c'est arrivé. Ce n'est pas du sensationnel journalistique, mais de la réalité prouvée par l'enquête. Quelle est la valeur de leur profession religieuse? Pourquoi cette religieuse non consentante (?) n'a-t-elle jamais dénoncé ces crimes? Pourquoi ne s'est-elle jamais soustraite aux avances répétées de ses assaillants? Là réside l'énigme. Là s'arrête le bon sens. Comment expliquer le sens du sacerdoce de ces deux violeurs qui abusent des structures de l'église pour se livrer impunément à de telles pratiques inhumaines? Comment arrivent-ils à tenir le corps du Christ et à assurer les sacrements avec cette responsabilité scabreuse sur leurs mains? Des questions dans tous les sens sans réponses plausibles. 
En fait, il y a des réponses, mais elles sont systémiques comme déclare Colmer. Le tribunal ecclésiastique sollicité ne condamne pas les violeurs mais exige à la victime violée de pardonner à ses abuseurs. Le système musèle la victime au lieu de la laisser exprimer ses souffrances intérieures. Le système dit simplement: "Laisse-toi violer, supporte, pardonne et tais-toi." Tel a été et est encore le comportement coupable de l'église qui étouffe au lieu d'écraser le scandale. La face visible de l'église ne correspond hélas jamais à la face cachée qui se révèle criminelle, irresponsable et incroyablement scandaleuse. Il y a déjà eu pire que cela dans la séculaire histoire ecclésiastique. La protection assurée à des criminels financiers comme Paul Marcinkus ou l'investissement dans Bassetti ne sont pas du genre à faire resplendir l'image de cette église que nous aimons. 
Tu pourras vérifier toi-même la teneur de mon propos. C'est toi qui m'as orienté vers YouTube où j'ai trouvé plus. 
Merci encore une fois, Claver, pour ta contribution à mon ouverture d'esprit car mes soupçons sur la vie des religieuses étaient fondées sur des présupposés moins rationnels et subjectifs."
(Email du 9 novembre 2019)

Ma réponse: 
"Emile, tout le plaisir est pour moi. Bon weekend et bon ministère."

8 nov. 2019

Une situation embarrassante 2

"Cher Claver,
Voilà enfin un sujet intéressant! Un sujet-tabou! Merci pour ta réflexion sur la vie consacrée à partir du cas de deux religieuses africaines enceintes. Mon allemand étant approximatif, j'ai plutôt lu la version anglaise du Sun
Un soir, t'en souviens-tu, nous avions discuté du célibat et de la vie des religieuses. J'en ai retenu à quel point tu appréciais ce don de la vie à Dieu. J'en ai retenu que tu as activement participé alors que tu servais ton diocèse à la fondation d'une congrégation religieuse et que tu y as animé des cours et des récollections. Je ne peux qu'admirer ton courage, voire ton audace, d'ouvrir sur ton blog un pan de cette question délicate concernant la pertinence de la vie religieuse. 
Tu te souviendras aussi que j'ai émis un avis négatif sur la possibilité que ma nièce que tu connais devienne religieuse. Le motif était à l'époque le scandale perpétré par une autre que je prenais pour un modèle. Tu avais essayé de me convaincre du contraire, estimant que l'engagement était individuel. A te lire, tu restes consistant avec ta vieille pensée. La personne qui se consacre à Dieu y va avec ses qualités et ses défauts, quitte à les canaliser au service de l'église et du monde. Je n'ai cependant jamais renié l'importance de la vie consacrée car leurs bonnes actions sont irréfutables. 
Qu'une religieuse tombe enceinte, cela ne s'est peut-être jamais vu au Vatican quoique les relations de Pie XII à Sr Pascaline aient notoirement alimenté les "commérages" ecclésiastiques. Selon moi, ces cas existent, peut-être plus fréquemment qu'on ne croit, on les étouffe dans l’œuf. Mais ceux-ci font du bruit parce qu'ils sont diffusés par des puissants médias populaires. Le silence sur des "choses délicates" comme la pédophilie ou l'homosexualité des personnes d'église a toujours coupablement caractérisé le monde ecclésiastique. Souffre que je sois dur mais c'est mon opinion la plus sincère car j'ai toujours suspecté ce genre de vie. Ce qui arrive et éclate au grand jour ne devrait qu'arriver.
Tu en sais sans aucun doute plus que moi, c'est sûr. Ce n'est pas mon monde. Tu as jugé ton propos d'inconsistant, moi je crois plutôt que tu restes égal à toi-même en dépit du temps qui passe. Tu as été très prudent et adroit dans ta réflexion, signe de maturité et de profondeur. Merci pour cette réflexion qui, probablement, en appellera d'autres." 
(EB, Email du 8 novembre 2019)

Ma réponse:
"(Oui, la question est ouverte. Chacun y va de sa façon. Merci cher Emile. Je suis cependant étonné, voire scandalisé, qu'un prélat de ton état défende de telles positions).

  

7 nov. 2019

Une situation embarrassante

Hier j'ai repris un article en allemand sur deux religieuses africaines retournées de leurs pays en état de grossesse. La nouvelle m'a été annoncée par Mme Schmitt scandalisée de la gravité des faits. Officiellement parties en mission dans leurs pays respectifs, ces malheureuses bonnes sœurs ont rompu leurs liens de chasteté. Les flagrants délits ont été constatés à leur retour à l'île de la Sicile où elles exercent leur profession missionnaire. Une fois de plus, l'église est éclaboussée par cette malencontreuse situation. Deux religieuses enceintes? C'est plutôt rare, inhabituel et insolite. Cela ne s'est jamais vu; mais nous devons apprendre à devenir réalistes. Pas question pour elles d'avorter car la vie humaine est sacrée. Elles doivent quitter l'habit religieux afin de se consacrer entièrement au bonheur de leurs progénitures. Le Vatican, dit-on, mène des enquêtes pour obtenir plus des détails. L'affaire a déjà franchi les seuils des journaux populaires que sont The Sun et Die Welt. Intentionnellement j'ai évité la version anglaise, plus explicite et moins discrète dans le traitement du sujet. 
Un sujet très délicat, mais il faut avoir le courage d'en parler. Les nonnes bénéficient d'une considération respectable dans la société à cause de leur statut spécial. Servantes du Seigneur, ces femmes qui demeurent laïques mais profondément engagées dans la sanctification des hommes par un témoignage idoine des vertus chrétiennes émettent des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance lors de leur profession. Affiliées à des ordres dont le charisme peut insister sur l'un ou l'autre aspect de l'évangile, elles rendent un service impayable à l'église et au monde. Leur action est visible dans les églises et les  écoles, dans les hospices et les hôpitaux, etc. Leurs tâches vont de la sacristie au foyer de formation des femmes, de l'école du dimanche aux visites et soins des malades enfants ou personnes âgées. Animation des jeunes, accompagnement des migrants ou déplacés, gestion d’œuvres sociales, etc. A ce titre, elles sont aussi exposées à la violence de ce monde, parfois au prix de leur vie. Je me souviens particulièrement du récit-témoignage des sœurs qui avaient assisté à l'assassinat de Ste martyre Clémentine Anuarite Nengapeta à Isiro, lors du tout premier pèlerinage national de janvier 1986. J'ai vu le lieu de la tuerie et la fosse commune, quoique le corps repose dans la cathédrale d'Isiro. J'espère que notre ami Julien s'occupe bien de cette précieuse tombe. 
Oui un sujet très embarrassant. Il ne me revient pas de juger la vie de qui que ce soit. Il ne me revient pas de remettre en doute la pertinence de cette sublime consécration. Par contre je me réserve le droit de poser de multiples questions au sujet du comportement qui s'affiche aujourd'hui devant les yeux ahuris des gens du monde. Il n'y a pas longtemps, on parlait de religieuses victimes des violences de la part des prélats. Sur Youtube, on peut voir des témoignages ahurissants de quelques révoltées dont la vie a été ruinée ou qui ont perdu leur virginité dans leurs couvents alors que les mécréants violeurs n'ont jamais été inquiétés et continuent sans scrupule leur bonhomme de chemin. Je pense à ces machos dont un des objectifs de vie est de dénicher les mystères des braves sœurs. Le roman Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma parle aussi d'une soeur armée jusqu'aux dents qui défend l'intégrité des filles de son internat mais qui se fait amie amie avec le terroriste Prince Johnson. Là c'est la guerre qui veut cela, c'est pas elle. Soit trêve de littérature! Je voudrais, au-delà de la polémique de mon propos, préserver l'intégrité religieuse et insister sur l'individualité de la vie consacrée. Sous l'étiquette commune de la religieuse se vivent individuellement et personnellement plusieurs réalités de cette vie retirée, austère, pauvre, docile et sainte. Au-delà d'une condamnation spontanément injuste et insensée, j'affirme que ces femmes sont avant tout des personnes humaines avec toutes les dispositions du genre humain. Compassion et sympathie!
Cette réflexion inconsistante à plusieurs égards n'entame en rien le profond respect que j'ai pour ces humbles servantes de Dieu dont la mission auprès des pauvres et des malheureux est noble.     

6 nov. 2019

"Italien: Zwei Nonnen kehren schwanger von Missionsreise zurück"

Alexander Schwarz
Aktualisiert am 06. November 2019, 09:16 Uhr

Zwei Nonnen sorgen derzeit für Ermittlungen in der katholischen Kirche. Denn fast zeitgleich kehrten die afrikanischen Ordensfrauen, die beide in Sizilien tätig sind, schwanger von ihren Missionsreisen zurück.
Mehr Panoramathemen finden Sie hier.
Ein Leben als Nonne bedeutet ein Leben für Gott – aber auch ein Leben ohne Sex. Umso stutziger machen nun zwei Fälle aus Italien. Wie unter anderem die englischsprachige "The Sun" berichtet, ermittelt dort derzeit die katholische Kirche wegen zwei Nonnen, die nach ihrer Missionsreise schwanger nach Italien zurückgekehrt sind.
Eine der beiden Frauen sei 34. Ihre Schwangerschaft wurde festgestellt, nachdem sie über Bauchschmerzen klagte und ein Ultraschall angefertigt wurde. Die andere Frau sei eine ranghöhere Nonne und in einem Orden tätig, der Frauen und ihren Kindern helfe.

Schwangere Nonnen sorgen für Aufsehen - was passiert jetzt?
"Diese Nachricht ist bestürzend. Es scheint, dass beide in ihrer Heimat waren und offensichtlich irgendeine Form sexuellen Kontakts hatten", erklärte eine kirchliche Quelle der britischen Boulevardzeitung.
Weiter heißt es: "Eine Untersuchung wurde eingeleitet. Beide verstießen gegen strenge Keuschheitsregeln, aber das Wohlergehen ihrer Kinder steht an erster Stelle."
Unklar ist allerdings, ob die Ordensschwestern jeweils einvernehmlichen Geschlechtsverkehr hatten. Zu Beginn des Jahres hatte "Donna Chiesa Mondo", die monatliche Frauenbeilage der Vatikanzeitung "L'Osservatore Romano" ausführlich darüber berichtet, wie Geistliche sexuellen Missbrauch begingen, unter anderem an Nonnen, die später dann zu Abtreibungen gezwungen wurden. Papst Franziskus sagte damals: "Es stimmt, es ist ein Problem. Ich weiß, dass Priester und auch Bischöfe das getan haben."
Und mit welchen Konsequenzen haben die beiden Schwangeren nun zu rechnen? "Die wahrscheinlichste Folge ist, dass sie ihren Dienst für Gott ablegen werden", so der Insider. © 1&1 Mail & Media / CF.
( Quelle: https://web.de/magazine/panorama/italien-nonnen-schwanger-missionsreise-zurueck-34159550)

Une pensée pour un ami

JR Lumu est parti depuis bientôt cinq ans. Je pense toujours et encore à lui.’il avait un humour imparable, une intelligence de visionnaire. Moqueur très habile JR savait tourner le discours en sa faveur. Je le revois sur la via Barberini répétant comme s’il l’avait oublié: “Siamo a Roma”. Je me souviens de son chant exécuté en lingala mais passé en tshiluba alors qu’il a dissimulé à ses hôtes autrichiens émerveillés devant son talent, un terrible trou de mémoire. Je n’oublierai jamais son geste amical de m’avoir récupéré de l’hôpital lorsque je fus opéré de l’ongle incarnée par le Dr Cancrini. Merci Lumu Luimpe pour tout ce que tu as été. Simplement vrai et sincère. Je t’ai dédié La sorcière aux tendres bombes (ILV 2013). Pace a tua anima carissimo amico!

31 oct. 2019

Un octobre assez éprouvant

Rétrospective sur un mois que je juge éprouvant et défiant. Je suis revenu en août pour occuper un nouveau poste auquel je n'étais ni préparé ni destiné. La surprise du métier a été à la fois excitante et surprenante. Comme je l'ai dit le jour de l'orientation des étudiants: pourquoi moi? Pourquoi moi à ce poste? Un collègue a tenté de me convaincre que j'étais le meilleur et qu'autrement je n'aurais pas été choisi. Ni mon curriculum français ou francophone dans un milieu anglophone, ni ma nationalité africaine dans cette Caraïbe où parfois les origines se confondent sans se discerner clairement, sauf pour les activistes africanistes, ni encore mon parcours assez original ou excentrique, rien, alors rien ne me destinait à cette lourde tâche au sein de l'université des West Indies. Directeur des études postgraduées pour le campus de Cave Hill, j'ai eu à reconnaître les limites de mes capacités intellectuelles et pratiques devant l'aréopage de mes collègues, tous mieux outillés que moi pour ces responsabilités. La première réunion du Conseil des Etudes Postgraduées et Recherche qui a eu lieu à St Augustine a été l'occasion de me mesurer à l'aune des autres. Et là, je crois avoir été le moins bon, jusqu'à ce que mon autre collègue me révèle ses cauchemars depuis que cette responsabilité lui a été confiée. Je me suis alors consolé et me suis dit: il y a du travail, si les autres le font, pourquoi pas moi? Cur non ego? comme nous aimions à le clamer du temps de nos études secondaires. 
A ce titre, j'ai eu en septembre et en octobre à participer à d'importantes réunions sur le fonctionnement académique, administratif et financier de l'université. A ce titre, j'ai eu accès à des dossiers sensibles au sein de l'université; et j'ai été associé à la prise de décisions significatives de l'institution universitaire. Je suis donc entré comme une des têtes pensantes au sérail qui tourne autour de Mme le Recteur. Me voilà parachuté au sein du leadership de l'université. Il n'y a aucune raison de me vanter vu que des plus compétents que moi - et il y en a beaucoup - auraient pu assumer ces devoirs mieux que je ne l'ai fait jusqu'à ce jour. A ce titre encore, j'ai vécu un mois d'octobre éprouvant.
Du 29 septembre au 4 octobre, j'ai séjourné à Trinidad pour des réunions universitaires. Ces réunions se tiennent trois fois: en octobre à Trinidad, en février à Mona, Jamaique et en juin à Cave Hill. Tous les problèmes relatifs au fonctionnement de l’Université des West Indies y sont traités. Des décisions y sont prises qui engagent toute la structure universitaire. Des règlements y sont évalués, amendés, modifiés ou rejetés comme caducs. Je me suis rendu compte de l'immensité de ma mission au sein du campus et de l'université en collaboration avec mes collègues. J'ai vécu des moments d'observation, d'apprentissage tout en participant activement aux discussions comme aux événements de coulisses. J'ai pu mettre des visages sur des noms certains connus depuis des années. J'ai pu me faire reconnaître par certains, côtoyés souvent depuis le temps où je représentais notre conseil académique au sein de ces institutions. 
Enfin vinrent les promotions ou collations de grades. Comment dire? C'est l'aboutissement de tout le cursus académique au cours duquel corps enseignant et étudiants se donnent rendez-vous pour la reconnaissance du travail accompli. Diplômes, certificats, licences, maîtrises, doctorats sont décernés aux étudiants en signe de l'aboutissement de leur engagement au sein de l'université. Et l'honneur m'échut de lire les noms des étudiantes et étudiants pour les présenter au Chancelier de notre université. Moment d'une gravité inouïe et d'une distinction sociale sans pareil! Une véritable liturgie qui ne laisse aucun espace à l'improvisation ni à l'impréparation. 
Comment dire? J'ai vécu ce mois d'octobre comme l'occasion d'une épreuve du feu qui a commencé en août et qui se poursuivra au cours de l'année académique. Me voilà prêt pour affronter novembre 2019. Des réunions et des conseils à plusieurs niveaux m'attendent. L'apprentissage du métier continue. 

CK aveugle

Je viens d'apprendre avec consternation par Séraphin qu'une amie commune de notre jeunesse - souffrez que je garde l'anonymat pour des raisons de convenance - CK est devenue aveugle depuis plusieurs années. Que j'en suis triste! Je lui ai reproché son silence à ce propos. On parlait de l'ordination de l'abbé Mwela en avril 1974 où cette amie, alors étudiante au lycée Matondo, avait servi à l'accueil et à la restauration. La fameuse assiette des cacahuètes renversée me revient à la mémoire. Que des souvenirs depuis son premier voyage de septembre 1972 de Matari pour Bandundu en passant par Kalonda  - où Séraphin arriva de Bulungu un jour plus tard - jusqu'à notre rencontre à Lemba Salongo à Noël 1978. Je ne l'ai plus revue depuis. Je sais qu'elle s'est mariée, a eu deux ou trois enfants, et que son mari est décédé prématurément. Je crois lui avoir parlé une fois au téléphone il y a plus de dix ans. Aveugle, CK qui nous fit rêver autrefois, continue de braver courageusement la vie malgré la cécité et les coups durs que le destin lui a assénés. Que Dieu la protège et la garde!

30 oct. 2019

"Les absents ont toujours tort"2

" Cher Claver,
Une déclaration pareille défie tout confiance qui pourrait s'accorder à l'autre. Ni chrétienne ni païenne, elle défie l'éthique et tout principe de vie commune. Retourne-la dans tous les sens, tu verras qu'elle est mauvaise quoique tu la prétendes bonne. C'est vicieux. Tu es en train de recommander de ne jamais mettre sa confiance en personne.
Moi, j'ai au une autre vision de cet adage. Utopiste de formation et d'instinct, je vois la vie en rose comme on dit. Assurer la présence n'est pas forcément un acte physique, mais spirituel. Dieu que nous ne voyons pas est là pour en témoigner. Nous l'aimons et obéissons à ses lois. Nous vivons conformément à la volonté divine. De là à descendre aux relations humaines en les spiritualisant, la présence prend un autre aspect. Pour l'utopiste que je suis, la vie se vit de façon constante et droite quelles que soient les circonstances environnantes. Beaucoup de crimes, de trahisons et de délations se commettent lorsque la conscience perd ses racines profondes, lorsqu'elle se détache du sens commun. Cet isolement spirituel forme le socle du mal dans l'être humain. 
Je ne te fais pas de leçons. Tu es plus instruit que moi (?), mais moi je possède une sagesse unique que ni tes études ni tes lectures ne sauront refléter. Comme tu aimes le dire à propos de ta mémoire, moi je connais le cœur de l'homme dans sa bonté et sa perversité mais je choisis la droiture, symbole de maturité et de mesure. A cause de moi, un proche a osé refuser de signer une pétition contre mon boss alors que rien ne l'y forçait. A cause de moi, ce même proche a protesté contre des accusations proférées contre un ami commun alors qu'il a été victime des malversations financières de ce dernier. La fidélité n'est pas un mot vain; elle se vit au présent et constitue une vertu appréciée de tous. Donc absent ou pas, seul le cœur tranche sur le comportement à adopter. Même le scélérat le plus viscéral peut suivre des principes droits et recommandables.
Etc. "

26 oct. 2019

"Les absents ont toujours tort"

Là c'est Séra. C'est aussi le point de vue de ma muse littéraire MF qui précise notamment que "la chaise vide ne paie pas". Cette vérité s'est toujours vérifiée quels que que soient le lieu ou le temps. Je vous laisse là. Vous est-il déjà arrivé d'être trahi dans la vie? Vous est-il arrivé de rompre une relation amicale ou amoureuse? Vous est-il déjà arrivé de piéger ou d'espionner quelqu'un dans une situation de présence-absence physique ou virtuelle? Pour beaucoup de personnes, seul le présent compte. Entendez par "présent" tout ce que vous voulez. 
Cet adage, peut-être populaire, que j'attribue à mon ami, m'a été brandie à plusieurs étapes de ma vie. Vous ne savez jamais ce que votre meilleur ami - ou celui que vous croyez l'être - pourrait faire contre vous en votre absence. Et cette trahison-là se révèle souvent fatale. Le fait d'être ami vous expose à une fragilité inouïe. En réalité vous confiez votre sort entre les mains de quelqu'un(e) dont la volonté secrète est loin d'être sous votre emprise, incontrôlable jusqu'à ce qu'adviennent l'inacceptable, l'irréparable ou l'incroyable. Qu'un mari trahisse sa femme et vice-versa, rien de plus fréquent. Pensez à tous les aspects car cela peut aller jusqu'au meurtre. Qu'un collaborateur fidèle vende, après avoir rempli ses poches, la mèche qui déjoue tous les plans d'un projet, cela se voit et se verra toujours. Un partenaire trop loquace, aussi efficace et discret qu'il soit, est un potentiel ennemi à liquider. L'espionnage politique, financier et sécuritaire fonctionne sur ce simple et logique mécanisme dont les preuves sont légion. Une légère imprudence langagière ou d'attitude suffit pour éclabousser une relation pourtant fondée sur le roc. La moindre contradiction peut vous coûter la vie ou sceller votre sort à jamais. Ainsi se justifie l'omerta des maffiosi. Ainsi se justifient les meurtres o combien nombreux attribués, à tort ou à raison, à nos dirigeants politiques qui n'hésitent jamais à éliminer leurs adversaires. Masquer la vérité, la tisser à ses intérêts, imposer la pensée unique, voilà les manoeurvres d'un manipulateur rompu dans la gestion des hommes. Quel est l'état de votre conscience après avoir été trahi ou après avoir trahi votre être cher ou votre partenaire? Regret, remords, insouciance? Autant de questions dans le fond de son intimité.
Dès la mort de son mari africain, une femme européenne a décidé de rompre tout lien avec les Africains qu'elle a connus à travers lui. Elle se vengerait d'humiliations et trahisons subies au cours de leur longue vie commune. Son amour de jeunesse se serait fané, trahi, détruit par les contingences du temps, ou les coups de la vie. Elle aurait certes aimé son homme, mais pas les Africains dont elle se serait vachement passée si elle n'avait été obligée de composer avec cette race étrange et "autre". Si seulement son homme pouvait revenir à la vie!
"Les absents, quelle que soit la forme d'absence, ont toujours tort", dit l'adage. Il faut assurer. Comme pour se prémunir contre l'ironie de l'histoire, Don Quichotte s'empressait toujours de rappeler à sa dulcinée: "Ne m'oublie pas chérie". Ce qui ne manquait pas de surprendre cette dernière.
  

A propos de "Quidquid recipitur"

26 septembre 2019. Lorsqu'il s'agit de mémoire, je suis fort, même très fort. Ainsi je porte une correction à ce que j'ai écrit à propos de "Quidquid recipitur...". J'ai hier vérifié auprès de mon ami-jumeau Mafranx:

- Homo homini lupus aimait-il encore dire ce sacré papa Doc.
- "Quidquid recipitur recipitur ad modum recepientis" est-ce aussi de Mirabeau?
- Non c'est de Kapsy
-  On a eu une discussion avec Séraphin là-dessus. J'avais donc raison. Pour lui, c'était Mirabeau.
- Kapsy... Remember son cours de religion en 3eme ...Tant qu'on y est, comment as tu répondu à sa question "Mgr l'évêque, prêtre ; le père ben, prêtre ; le xien de masamuna, prêtre... Quel mic mac ; de grâce debarassez moi de ce pétrin.... De la haute théologie comme il le disait lui même.
- Je ne sais plus mais je me souviens de la question. Oui Kapsy... un gars qui nous a tous marqués. "Chantez diable" ou "Smile awhile and while you smile another smiles. There are miles of smiles when you smile awhile"... ou encore ...." ya kafu kafu" etc. Il m'a toujours répété que toi et moi étions ceux qui saisissaient ses blagues du premier coup."

Cette conversation Messenger avec François-Xavier Mapasu, que j'ai coupée-collée verbatim, a remis de l'ordre dans ma tête. Elle est authentique. Papa Doc, un autre nom de Mirabeau que je n'utilisais jamais. L'évêque de l'époque Mgr Hoenen. Ben, Big Ben, le père Overgoor svd. Kapsy, c'est l'abbé Charles Kapende Swa Yamfu M'Ketu Toma ku Nzo M'Kwenu M'Singa M'Situ. Plus correct linguistiquement serait de remplacer tous les M' par des N'. Car là je reprends la prothèse suku au lieu de garder l'original et la phonie de la culture pelende dont Kapsy fut longtemps l'apôtre poétique. Que Dieu le patafiole!
Même inspiré d'un souvenir légèrement décalé, mon hommage à Mgr M'Sanda garde sa pertinence émotionnelle. Paix éternelle à son âme! Et que son nom reste à jamais gravé dans nos mémoires.


24 oct. 2019

"Quidquid recipitur..."

22 octobre 2019. Une conversation de routine avec Séraphin nous conduit à remonter le temps. Cela arrive souvent sauf que cette fois nous discutons des vertus morales qui nous furent inculquées 
"Quidquid recipitur recipitur ad modum recipientis", ainsi a commencé notre souvenir de Mirabeau. Oui, je reviens à ce sobriquet longtemps abandonné par moi pour des raisons évidentes. J'ai été trop proche de lui pour oser y revenir... Mirabeau, c'est ainsi que les gens de ma génération appelaient Mgr Dieudonné M'Sanda. Un glissement linguistique qui est parti de Hamourabi, le pourvoyeur de la loi du talion, à Mirabeau, le politique français d'après la Révolution française. De la ressemblance à la parité, la pas a été vite franchi par les séminaristes de Kalonda. Pour avoir imposé le Directoire au petit séminaire, ce canoniste s'est forgé une réputation d'homme rigoureux, organisé et intègre. C'est par ce nom que, comme tout le monde, je l'appelais jusqu'à ce que je fus devenu son secrétaire.
- C'est l'AK qui nous a appris cet adage?
- Non, c'est Mirabeau en personne.
- Non, c'est AK, ai-je renchéri.
- AK ne savait pas le latin. Là tu ne m'auras pas. C'est Mirabeau. Ma mémoire ne me trahit pas. Tu te souviens de son ton chantant de l'époque?
- Mais non Séraphin, c'est AK. Soit. Tu peux avoir raison. Je vais vérifier auprès des congénères et des copains. Au fait sais-tu que cela fait aujourd'hui 18 ans, jour pour jour, que Mgr M'Sanda est décédé?
- Cela tombe bien. Paix à son âme et union de prière. Lors de mon dernier passage à Kenge, je suis allé à la cathédrale, et j'ai vu comment sa tombe est merveilleusement entretenue. C'est impressionnant.
- Oui, je l'ai constaté moi aussi. Souviens-toi de  ce que ce fut en juillet 2012, toutes les toiles d'araignée, les fientes d'oiseaux et la poussière ambiante. Les choses ont changé.
Paix éternelle à Mirabeau! Que son nom reste à jamais gravé dans nos mémoires et nos esprits.

21 oct. 2019

UWI Graduation 2019

Cette année est grandiose pour l'Université des West Indies. Classée première de la Caraïbe par THE, elle figure dans les 2% des Amériques et les 4% du monde entier. Une prouesse exceptionnelle. Elle vient d'obtenir une accréditation de 7 ans, la plus haute qu'une institution puisse obtenir sur le plan national, régional et international.  Félicitations à nos autorités académiques et administratives!

"The world's most reputable ranking agency Times Higher Education has ranked The Uwi among the top 600 universities in the world for 2019, and the 40 best universities in Latin America and the Caribbean for 2018 and 2019. The Uwi is the only Caribbean-based University to make these prestigious lists and is one of only two regional universities in the world (the other being the University of Souyth Pacific)." '(Source: www.uwi.edu/news-events)

"L'agence la plus réputée du monde en matière de classement Times Higher Education (THE) a rangé l'Université des West Indies parmi les 600 meilleures universités du monde pour 2019, et parmi les 40 meilleures d'Amérique Latine et de la Caraïbe pour 2018 et 2019. L'Uwi est la seule université basée à la Caraïbe à figurer dans ces listes prestigieuses et est une des seules deux univerisités régionales dans le monde (l'autre étant l'Université of South Pacific)."

Cette semaine a été marquée les différentes cérémonies liées à la collation des grades ou graduation. Une semaine des distinctions à différents niveaux: département, facultés, université. Entre autres la Faculté des lettres et l'école de l'éducation ont primé les meilleurs étudiant(e)s en langues, linguistiques, philosophie, histoire, littératures anglaises, psychologie ou sciences de l'éducation. J'ai participé à la cérémonie Pro-Vice Chancellor's Awards for Excellence au cours de laquelle j'ai remis les prix aux étudiants postgradués de différentes facultés: licence, maîtrise, doctorat. On a célébré l'excellence.
Le vendredi 18.10 a été offert à EBCCI par Mme le Recteur Eudine Barriteau le dîner annuel en l'honneur des lauréats des Doctorats Honoris Causa: Ms. Maxime Williams de Trinidad pour le leadership (Dr en droit), Mr. Stedson Wiltshire, Barbadien, pour son travail d'entertainer (Dr ès lettres) et Mr Alan Emtage, Barbadien, pour invention scientifique (Dr en sciences sociales). A cette soirée, nous avons eu le privilège de jouir de la compagnie de l'Ambassadeur de Chine, de Lee Yung, prochaine directrice de l'Institut Confucius, et du couple Edghill, donateur d'un terrain de plantation à l'université. Une ambiance agréable et relaxe avant de penser au marathon du lendemain. Le thème décoratif cette année était: "Le mystère de la forêt enchantée".
Hier samedi ont lieu à 10h et à 17h sous l'immense tente montée à cette occasion les grandes cérémonies de collations des grades BA, LLB, Postgraduate Certificates and Diplomas, MA, LLM, MPh, MSc, DM, MD, PhD. Le Chancellier de l'Université des West Indies, Mr Robert Bermudez, a présidé ces cérémonies en présence du Vice-Chancellier, Sir Hilary Beckles, et des PVC Recteurs et Présidents des conseils universitaires, et des membres du Sécrétariat général académique, etc. Impressionnants étaient les discours tenus par différents orateurs. Outre les docteurs h.c., les Class Valedictorians ont fasciné l'audience et les téléspectateurs par la profondeur de leurs témoignages si vivants et si inspirants. Bravo Ms. Andiesa Brandy M. Weste et Mr. Tristan Ward. Dr. h.c. Stedson Alan Emtage, compositeur et musicien de Calypso, n'a pas manqué de se joindre à la Cavite Chorale et à la Fanfare Royale pour exécuter deux morceaux d'une exceptionnelle finesse. Nous avons vécu des moments merveilleux.
Une cérémonie en grande pompe dans la stricte tradition médiatique anglo-saxonne. Une procession rapportée en direct à la télévision CBC grâce aux bons services de UWI TV. Chapeau Janet Carew. Un travail de professionnel minitieusement orchestré par Jennifer Hinkson, l'éminence grise des fêtes sur le campus. J'ai participé à tous ces événements et lu les noms des étudiant(e)s postgradués. Beaucoup d'émotion à ce show de fête américaine. Cela m'a rappelé les vieilles cérémonies d'ordination. Cela m'a aussi rappelé la courbette unique de ma fleur de cactus MF dans cette forêt mystérieusement enchantée. Jamais oublier que ma muse est une poétesse de talent qui sait trouver le mot juste.
Un petit incident pour redorer l'excellence de la fête, ma vieille bagnole a connu une crevaison de pneu. Comme des bus faisaient la navette entre les deux principaux parkings du complexe sportif Usain Bolt et Queen's College, j'ai profité de la seconde destination, proche de chez moi. Ce n'est que le matin du dimanche 20.10 que j'ai récupéré l'engin.
Congratulations et meilleurs voeux à tous les diplômés, à leurs familles, à leurs proches et ami(e)s.




16 oct. 2019

La guerre - aucune guerre n'est défendable

La guerre, c'est le dernier recours. Mieux la guerre devrait être le dernier recours. Le monde ressemble à une jungle qui ne dit pas son nom. La force est toujours l'atout des plus forts. Les Turcs déclarent la guerre aux forces négatives ou aux terroristes comme ils les appellent, justement parce qu'ils sont forts. Ils dictent la règle du jeu, déterminent ce qui doit vivre ou mourir. Les puissants abusent de leurs armes pour étouffer toute tentative de libération de la part des sujets qu'ils colonisent ou tiennent sous leur domination. Voici à peu près le dialogue que j'ai échangé avec mon pourfendeur:
- Au lieu de juger les Turcs, occupe-toi des conflits armés qui ont lieu dans ton propre pays.
- Que ce soit en RDC ou en Syrie ou encore en chez les Rohingas, la guerre n'est pas défendable.
- Chez toi, cela fait des années que des femmes sont violées, que des enfants sont embrigades comme soldats dans les milices, que des tribus sont dépossédés de leurs terres, par la force des armes. 
- Oui, c'est vrai. Je décrie la guerre, où qu'elle ait lieu. 
- Il ne suffit pas de la décrier, il faut poser des actes concrets pour défendre les innocents qui en souffrent. Tu le fais certes avec ta plume, mais ne crois-tu pas que tu ferais mieux de descendre sur le terrain. 
- Là tu m'en demandes trop. Je suis enseignant, j'enseigne la justice, la paix et l'honnêteté, loin de tout moralisme aveugle. 
- C'est une contribution qui se défend, mais au moralisme je substituerais l'activisme. C'est là que réside notre faiblesse. Nous prêchons dans le désert au lieu de prendre le taureau par les cornes..
- Tu touches là un point très important. Les organisations internationales, privées ou officielles, mettent d'importants moyens pour éradiquer la guerre, et assurer la paix. Cet effort s'avère souvent inutile. Mais imagine un peu ce que le monde sans la voix ni les actions de ces humanitaires. Je soutiens ces efforts...sans forcément en faire partie. 
- Homme de discours, tu as raison. J'admire ta détermination et ta foi dans tes convictions. 
- Chacun voit le monde à travers ses yeux. Oui, j'ai des convictions indéboulonnables sur lesquelles je base mon agir. Je ne porterai jamais le sang de quelqu'un sur mes mains. Et la guerre, c'est pas mon truc. 

15 oct. 2019

La meilleure bière actuelle du monde est produite à Wurmlingen

"Nun etwas ganz anderes - stell Dir mal vor: Unsere Wurmlinger Hirsch-Brauerei gewinnt den "World Beer Award". In London wurde das Hirsch Pils als bestes klassisches Pils der 'Welt ausgezeichnet. So sind nun eben mal wir Wurmlinger. Insgesamt wurden mehr als 3500 Biere aus über 50 Ländern bewertet." (T Schmitt).

"Maintenant quelque chose de complètement différent - peux-tu une fois t'imaginer: Notre  Brasserie Hirsch de Wurmlingen vient de gagner le "World Beer Award". A Londres la Hirsch Pils a reçu le prix de la meilleure Pils classique du monde. Ainsi sommes-nous les habitants de Wurmlingen. Au total il y avait en compétition plus de 3500 bières provenant de plus de 50 pays." (T Schmitt).

Même l'ancien curé de Wurmlingen en est très fier.
Auch der ehemalige Pfarrer von Wurmlingen ist sehr stolz darauf.

14 oct. 2019

Hommage au nonagenaire Mugabe décédé à 95 ans

95 ans, quel bel âge pour tirer sa révérence pour un être humain qui a marqué l'histoire de son pays. Qu'on l'aime ou qu'on le haïsse, Mugabé demeure un personnage important en Afrique. Il a lutté contre le colonialisme et affronté le néocolonialisme d'une façon originale. Héros national pour ses partisans et dictateur sanguinaire pour ses adversaires. 95 ans, trop longs pour ses détracteurs. 
J'ai suivi avec une certaine constance la montée et la descente de Robert Mugabe. Opportuniste et fin analyste des situations, il a su souffler le chaud et le froid en même temps. Des jeunes enthousiastes pour le discours anticolonial et nationaliste de ce conducteur d'hommes ont très vite déchanté dès que le président, lâché par les Britaniques, a durcit sa propagande en insistant sur l'occupation raciale de ce qui fut la Rhodésie du Sud. Les descendants des Anglais et les adhérents de Ian Smith ne s'étaient pas préparés au revers de Mugabé qu'ils avaient pourtant considéré au départ comme un modéré. La redistribution des terres pour une certaine parité raciale et l'occupation systématique des fermes des Blancs par des partisans noirs... ont enterré, aux yeux de beaucoup d'observateurs étrangers, les chances du développement du Zimbabwe qui ne s'est jamais vraiment relevé de cette crise congénitale. Tout cela est tombé sur la tête de Monsieur Mugabe qui, tentant de se faire remplacer par sa propre épouse, a été chassé du pouvoir par la petite porte. Je n'ai jamais soutenu le dictateur, mais je garde de lui l'image d'un grand leader africain qui a marqué son pays.

Retour de Trinidad

Du 29 septembre au 4 octobre j'étais à Trinidad pour particper à des réunions centrales de l'université des West Indies. Elles se tiennent trois fois l'année académique. La première a lieu à Trinidad, la seconde en Jamaïque et la troisième fois à Cave Hill, à la Barbade. Belle répartition pour une université régionale traditionnellement tripartite, mais qui depuis septembre compte cinq campus. The Five Island University compte les trois grands campus, plus l'Open Campus et le campus d'Antigua nouvellement créé. 
Ces réunions constituent des hauts lieux de leadership et des points de référence pour la direction des affaires de l'université au niveau le plus élevé. Toutes les unités importantes de la vie universitaire sont représentées ou présentes. S'y prennent des décisions concernant le fonctionnement de l'université tant au niveau académique, administratif et des services spécialisés. S'effectuent des nominations ou promotions aux postes de professeurs. Se discutent tous les problèmes relatifs aux différents aspects que comportent la direction et l'orientation de l'institution universitaire. Pendant ces cinq jours toute la communauté universitaire est en attente des décisions ou nominations.
J'y participais déjà en tant que représentant de notre conseil académique, mais c'est la première fois que j'y ai été comme Director for GSR. Comment dire? Un baptême de feu comme j'aime à le souligner. Un processus continuel d'apprentissage. Je prends de plus en plus conscience de l'ampleur de ma nouvelle responsabilité. Quelqu'un doit bien faire ce boulot. Cette fois, c'est moi. Je passerai,  Je passerai certes, mais j'y laisserai mon empreinte. Il faut savoir partir... sans tergiverser.  

La guerre

1. Depuis quelques jours la Turquie a commencé l'invasion du nord de la Syrie afin de neutraliser les poches de résistance des PKK. Ils profitent du départ des troupe américaines pour occuper le terrain et consolider leur main-mise sur ce territoire qui est vital à leurs yeux. Une guerre d'invasion ou d'expulsion des PKK de leurs fiefs. Légitime ou pas, cette guerre ne se justifie pas, car elle met sur la rue ou exile de leurs terres, des femmes, des enfants, des vieillards... simplement parce qu'ils sont nés et vivent sur cet espace qui sert de base-arrière aux PKK. Terroristes aux yeux des uns, liberateurs ou résistants aux yeux de leurs compatriotes.
2. Les images qui circulent devant nos yeux montrent à quel point la guerre est insensée. Des innocents sont mises sur les pavés du monde. Des familles sont divisées. Des enfants égarés ou arrachés à leurs parents par la force maléfique des hommes. Lorsque je vois des gens emballer leurs bagages dans cette fuite de salut, je me demande bien ce qu'ils choisissent et dans quel état d'âme. Il y a de nombreux souvenirs dont ils sont sommés de se séparer. Expérience pénible et douloureuse que de décider, c'est de choisir ce qui est bien en ce moment pour soi et pour les siens. 
3. La conscience de la vanité de ce monde. Dans ce monde, ce que nous possédons ne vaut rien. Rien que la poussière. On a beau avoir les meilleures bolides du monde, on n'est que humain et vulnérable. On a beau gravir la haute échelle de l'honneur et de la gloire, on n'est que des pauvres hommes. Les biens sont secondaires. Ce père ou cette mère de famille qui sont sommés d'abandonner la maison qu'ils ont construite de leur sueur sont désespérés et ne sauraient affronter le dessein simplement parce qu'ils s'en tiennent encore au matériel, à l'argent ou au bien, en même temps qu'ils se rendent compte que l'essentiel est ailleurs, pas immédiat. Se séparer d'une maison bâtie tout comme de son pilon à manioc ou millet pour une femme revient à dire adieu à la vie, à tourner définitivement la page de l'histoire.   
4. Folie des grandeurs. Les Turcs en tant que superpuissance dans la région veulent se sécuriser en créant une zone de non-agression... geste arrogant d'impérialistes sans vergogne. Le plus surprenant, c'est que le monde entier les regardent ahuris, indifférents ou impuissants devant cette preuve de défi au monde. Cette démonstration de force est à mes yeux criminelle puisqu'elle cause des morts d'hommes innocents et déstabilise la vie de centaines des milliers d'individus. Malheureusement, le mal a tellement pris racine dans le monde que le monde se révèle incapable de l'éradiquer. Les alliés applaudissent aveuglement, les opposants élèvent la voix sans convaincre. Et les Turcs continuent leur invasion sans être inquiétés même par plus puissants qu'eux. C'est la loi de l'histoire.